Chapitre 14

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Los Angeles

Sarah

Le lit est froid à mon réveil le matin. Je préfère me doucher et m'habiller avant de descendre. Comme si j'étais à l'hôtel...

Sur la petite table, un copieux petit déjeuner est servi. Mia me rejoint quelques minutes plus tard.

– Ils sont déjà partis ? je lui demande 
– Oui. Hace a réveillé tout le monde aux aurores. Il était pressé. Cet après-midi, ils doivent aller à la Century Fox. Donc nous sommes seules toutes les deux.
– Je ne t'oblige pas à occuper ma journée, tu sais. Je ne m'ennuie jamais.
– Tu plaisantes ? Te laisser seule et malheureuse dans ce palace ? Nous sommes entre filles : ce qui veut dire ? 
– Aucune idée. 
– Sa ! Shopping ! J'adore faire du shopping avec mes copines.
– Hum... Je crains que ma conception du shopping ne soit pas la même que la tienne.
– Si tu as peur pour ton budget, pas de souci, il est illimité.
– Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes ?

Mes yeux s'écarquillent d'horreur quand je déchiffre le visage réjoui de Mia.

– Qu'est-ce qu'il t'a dit ? 
– Rien... Il m'a juste donné une carte de crédit avec montant illimité, pour nous deux...
– Non, non, non, non... pas question ! Il m'a déjà fait le coup à Las Vegas. Je ne veux pas.
– Si, tu veux ! D'ailleurs il me l'a donné parce qu'il savait que tu la refuserais, voire que tu serais capable de la casser en deux. 
– C'est clair.

Je boude, contrariée qu'il me connaisse autant.


– Alors, préparons-nous, nous sortons ! 

Son enthousiasme est contagieux. Mais je crains cette journée : pour moi, c'est pire que d'être poursuivie par une tarée. J'aime faire du shopping, là n'est pas la question. Le problème se résume à un unique mot : argent. Je mets un point d'honneur à payer mes achats avec MON argent, dans la mesure de mes moyens. Ni plus, ni moins. Alors faire les boutiques avec une nana qui n'entre que dans des boutiques de luxe et qui en plus a entre ses mains SA carte, je panique total. Cette carte de crédit est liée à un compte en banque dont je suis incapable d'imaginer le montant en dollars ou en euros ou en yens, que sais-je encore ! Je grimace. 
Ah et j'ai oublié un autre détail et non des moindres : les paparazzis. Hier soir, je n'ai rien remarqué, absorbée par mon idole assise à côté de moi dans la voiture. Ce matin, ils ne se cachent même pas, leurs objectifs braqués sur nous dès que nous sommes sur la Bellagio Way. 

Fabio a pris le volant, Alex sur le siège passager et nous deux derrière. Il roule vite : une moto avec un photographe en équilibre dessus tente de nous suivre et de nous shooter. Le garde du corps se faufile adroitement dans la circulation, un vrai cascadeur ; je me cramponne à la poignée de la portière. Notre escorte est constituée de deux autres véhicules, conduit par des hommes style paramilitaires, sombres tant dans leurs uniformes que sur leur mine. Elle bloque la moto le long d'un trottoir, le pilote n'a pas d'autre choix que de s'arrêter. Je suis soulagée que ce ne soit que des journalistes.

Flegmatique, Mia m'explique qu'elle veut m'emmener sur Rodeo Drive à Beverly Hills, où sont regroupées toutes les marques de luxe de la planète.


– Non, Mia, s'il te plaît. J'accepte de faire du shopping avec toi, mais dans d'autres boutiques. Je ne peux pas aller chez Dior ou Gucci ! 
– Pourquoi ?

Elle est vexée de mon manque d'enthousiasme. Comment lui traduire mon ressenti ? 

– Je viens d'un milieu simple. J'adore la mode, mais on ne s'habille pas chez les grands couturiers chez moi. 
– Je sais, mais pour la réception il te faut une tenue adaptée.
– C'est ce que Hace a dit pour la conférence de presse. Que les journalistes analyseraient le moindre aspect de ma personne. 
– Et il a eu raison. Certains journaux ont décrypté ta façon de t'habiller.
– Ah bon ?

~ Faux mariage,  Vrai désir ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant