Fangs and Roses

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟾, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗 | 𝟸

Note d'autrice. 

Bon mercredi à vous !

Dernière partie de ce chapitre 18 avant de repasser du côté d'Adrian :) Aujourd'hui, on se penche un peu plus sur Neil, le frère d'Adrian et Mika (j'ai l'impression qu'on l'a pas vu beaucoup alors que c'est un membre de la famille, et que lui c'est vraiment golden retriever energy hihi)

Petite annonce : si jamais certains d'entre vous ont Instagram, je me suis créée un compte dédié à l'écriture 😊 Je compte y partager des updates de mon projet en cours (Warcry, fantasy), des aesthetics de Fangs and roses, des posts sur l'écriture en général, donc si jamais ça vous intéresse n'hésitez pas : @_cathartic_writing ❤️

En attendant, je vous souhaite une bonne fin de semaine et une bonne lecture !

☾

Il se réveille dans un petit sursaut en entendant des pas descendre l'escalier.

Pendant un moment, Kieren se sent un peu perdu : il cligne des yeux, observe la pièce sombre éclairée par à-coup par la lumière de la TV. La structure en legos est à moitié terminée, et le poids des corps de Lizzie et Ari, sur son épaule droite et sur son bras gauche, lui rappelle leur présence.

Derrière lui, une petite lumière s'allume dans la cuisine et Neil s'approche avec Zoey dans les bras. Kieren entend quelque chose chauffer au micro-onde.

— Je t'ai même pas entendu entrer, s'excuse-t-il en arrivant à sa hauteur.

Il pose un regard doux sur ses enfants, un sourire aux lèvres devant la situation de Kieren. Le bébé babille doucement.

— Je suis désolé, je me suis invité, dit-il en se déplaçant lentement pour se libérer sans les réveiller.

Il couvre Lizzie de la deuxième couverture et repose leurs têtes l'une à côté de l'autre.

— Y'a pas de mal. Tu venais voir Adrian ?

Kieren se renfrogne.

— Mika, en fait.

— Oh, bien sûr. Désolé, tu pourras sûrement pas la voir ce soir.

Il acquiesce lentement, les yeux posés sur les enfants.

— Oui, c'est ce que Lizzie m'a dit. C'est pas grave, c'était pas urgent.

— T'es pas venu pour rien, apparemment, dit-il en glissant son regard jusqu'au château à moitié monté sur la table basse. Même moi j'ai fait tout ce que j'ai pu pour éviter de toucher à cette horreur.

Neil dépose Zoey dans une petite chaise faite pour elle, à table, puis se dirige vers la cuisine quand ce qu'il a mis à chauffer dans le micro-onde se met à sonner. Il revient quelques secondes plus tard avec un biberon.

— Kayu est toujours dans son atelier ?

— Je crois, répond Kieren en scannant la pièce pour retrouver son casque.

Il le trouver à côté de l'escalier, dans le couloir de l'entrée. Distraitement, Kieren écoute le silence de la pièce, et entend un cœur qui bat dans la dépendance au toit de verre, derrière la maison. Il entend un pinceau, qui frotte ses poils drus contre une toile en tissu.

— Oui, elle y est, confirme-t-il.

Presque en même temps, alors qu'il s'apprête à couper son ouïe avant qu'elle ne parte trop loin, il entend tout à coup des voix venant d'une immense grange encore plus loin dans la forêt. Il perçoit des grognements, la voix fatiguée de Mika, et le grondement d'Adrian.

Il déglutit et cligne des yeux. Ça ne le regarde pas, et la légère panique qu'il ressent à l'idée de s'être suffisamment senti à l'aise pour s'endormir lui donne envie de fuir.

— Heureusement que les enfants mangent avant nous en semaine, dit-il en grimaçant devant l'horloge qui indique 22H34. Je pensais pas m'endormir avec elle, et quand Kayu commence à peindre plus personne n'existe. Et pour les deux là-bas, je sens qu'on va être obligé de leur apporter un plateau. Tu veux boire quelque chose ?

Kieren secoue la tête et commence à se diriger vers la porte.

— Merci, mais...

— Elle t'en veut pas, tu sais ? Enfin, elle t'en veut plus. Adrian lui a répété ce que tu lui as dit, sur la meute et tout ça, et sur le fait que tu voulais pas t'imposer.

Il reprend Zoey de sa chaise, la berce tout en lui donnant ce qu'elle semble réclamer, et se dirige vers le canapé. Kieren l'observe avec gêne.

Quand il repense à sa discussion avec Adrian, ce n'est pas tout à fait ce moment et ses explications qui lui reviennent.

— Ça me... paraissait normal, répond-il en haussant les épaules.

Neil sourit doucement.

— Ca l'est, j'imagine. Elle a juste oublié, pendant un moment, que tu n'es pas un loup.

C'est étrange : c'est vrai, et pourtant la poitrine de Kieren se serre. Il lance un coup d'œil aux enfants endormi au moment où l'homme se laisse tomber doucement sur le canapé, juste à côté d'eux.

Une famille.

Si l'histoire s'était déroulée de la manière dont il l'a raconté, si Ari avait été retrouvé normalement et qu'il n'avait rien eu à voir avec ça, s'il n'avait pas dû fuir à cause du sang partout sur lui, de ses yeux et de son apparence : si tout ça s'était passé ainsi, alors peut-être que son explication aurait été sincère.

Kieren serait parti, parce qu'une meute est une famille, et qu'un évènement comme ça l'exclu des retrouvailles joyeuses. C'est ainsi.

— Je vais y aller, annonce-t-il en attrapant son casque.

Il commence tout juste à disparaître dans le couloir quand la voix de Neil l'arrête à nouveau.

— Mais, Kieren ?

Il repasse sa tête par l'embrasure et depuis l'autre bout de la pièce, l'homme murmure presque :

— Être un loup, ça ne fait pas tout. Parfois, on sait, c'est tout.

Le silence est presque lourd pendant quelques secondes, et Kieren finit par déglutir et se détourner. Dans son dos, la porte de l'atelier se referme et les pas de Kayu s'approchent de la maison.

Quand sa moto rugit dans la nuit, sa tête est bruyante et ses jambes presque faibles.