𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺𝟽, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗

294 53 8
                                    

Note d'autrice. 

Je vous embrasse <3


Présent

— Adrian, j'espère que tu m'entends, lui dit la voix de sa sœur dans son oreille.

Il ne lui répond pas, car même si l'oreillette avait été équipée d'un micro tout ce qu'elle aurait entendu aurait été des grognements.

Cela fait bien vingt minutes qu'il court après la louve dans les bois, et il commence à comprendre où elle l'emmène. Ses sens sont à vif, il peine à rester totalement conscient et ne pas se laisser avaler par l'animal, comme chaque fois qu'il se transforme entièrement.

— Je suis arrivée, et j'ai lancé une recherche sur le téléphone de Kieren. Ça va mettre un moment parce que j'ai pas eu le temps d'y mettre un traceur comme sur les vôtres et qu'aucun appel n'est en cours, mais c'est pas infaisable.

Il se demande vaguement à combien elle a roulé pour arriver à l'Agence aussi vite.

— Je vois ta position en direct, aussi, et même si j'imagine que tu sais dans quelle direction tu vas, je te le dis quand même : elle t'emmène vers l'endroit où on l'a retrouvé.

Le ton de sa voix se fait dubitatif, et il sait ce qu'elle se dit puisque c'est aussi ce qu'il pense. Peut-être qu'il s'est trompé, peut-être qu'il n'a vu que ce qu'il voulait voir : la disparition de Kieren et le comportement étrange de la liée de Mika concordaient parfaitement, et il a voulu y croire ou se persuader qu'une solution allait lui être apportée.

Mais pour le moment, il s'éloigne de son odeur, se perd dans la forêt, et fait en sorte de ne pas aller plus vite qu'elle.

— Ah, dit sa sœur et il se rend rapidement compte que ce n'est pas à lui qu'elle s'adresse. Attends, Océane et Lace viennent d'arriver. Je te reprends dans deux minutes.

Devant lui, la louve commence à ralentir. Depuis qu'ils sont partis, elle court à toute vitesse, sans fatigue ou hésitation, se faufilant entre les buissons bien plus facilement qu'Adrian. Si lui voit le monde d'en haut, elle est bien plus petite qu'une louve de taille adulte : à côté d'Olympe, elle ressemble simplement à un gros chien au museau allongé.

Ils arrivent sur le parking de la zone commercial nord de l'Atrium, devant le magasin où Mika et lui s'étaient garés avant de s'avancer vers la forêt.

Elle observe l'endroit curieusement, et Adrian la laisse faire, l'air de rien. Il commence tout juste à se demander s'il ne va pas faire demi-tour et rentrer à la réserve, abandonnant cette piste sûrement idiote, quand la voix de Mika revient dans son oreille.

— Adrian ? Océane déconnait pas quand elle disait qu'elle avait du nouveau. Je viens de faire une recherche... merde.

Une petite pause, et Adrian voit la louve se mettre à renifler le sol. Elle cherche, se déplace, commence à trottiner vers la clairière où ils l'ont trouvé.

— Bon, ok. Je viens d'avoir un résultat. Merde, tu dois rien comprendre à ce que je raconte. Je te la fais courte.

La clairière est encore plus luxuriante que la dernière fois. La forêt tout entière semble être gorgée d'eau, mais là où près de chez eux les feuilles recouvrent le sol et la boue les fait soupirer dès qu'ils descendent de voiture, ici il n'y a que le l'herbe haute et des buissons bien garnis.

Elle continue de renifler le sol avant de lever la tête pour humer l'air.

— Apparemment, l'odeur de roses a dit quelque chose à Ruby. Elle lui a appris que, du temps où elle traitait encore des affaires avec la police humaine et avant qu'elle décide de fonder l'Agence, elle avait eu une affaire de disparition et la sœur de la victime, une sorcière, avait cette odeur-là. Ca l'a marqué parce que l'affaire était vraiment bizarre : c'était les collègues de la femme disparue qui avaient signalé sa disparition, et pas sa famille. Enfin, je dis famille mais elles n'étaient que deux. La femme disparue avait un don en rapport avec la fertilité, ce qui est pas arrivé depuis des lustres apparemment, et elle travaillait dans une clinique de naissance dans l'ouest, alors ils se sont dit qu'elle avait peut-être été enlevé pour ça. Un trafic, ou quelque chose du genre.

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant