Fangs and Roses

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟿, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗 | 𝟸

Note d'autrice. 

Très heureuse, comme d'habitude, de poster ce chapitre =) 

Ici, on voit un autre aspect de Kieren je pense : jusqu'ici on a vu l'humain, et dans ce chapitre il laisse sa place au vampire...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Dans cette histoire je laisse une grande place aux sens et aux émotions, alors j'espère que ça se ressent :) Je vous embrasse, bon courage pour le reste de la semaine <3

☾

Les détails sont arrivés plus tard.

L'appel, qui les a tous surpris. Adrian, qui a décroché par réflexe, un tablier noué autour des hanches et une spatule dans la main gauche. La voix grésillante au téléphone, annonçant que sa meute détenait leur petit loup, et que s'ils voulaient le revoir vivant alors il n'y avait qu'une solution. La plus simple, d'après eux, la plus efficace : pour éviter un bain de sang, pour que le lien d'une meute à leur terre se brise, il faut la mort du chef.

La mort du Descendant.

La mort d'Adrian.

Mika a expliqué à Kieren comme ils se trompaient, comme le lien peut parfois simplement migrer à un autre membre : à elle, à Neil, à leur soeur à l'extérieur de la réserve, à leur tante ou leurs cousins. Comme ce lien particulier à la réserve ne mourra pas aussi facilement. Ces inconnus sont désespérés, perdus, mal organisés, mais leur meute est mixte, ce qui est rare. Parfois, ça arrive : les liens s'étirent, incluent d'autres races.

Une meute avec des humains. Des sorcières. Des mages.

C'est rare mais, tout en l'observant curieusement, Mika lui a dit que ça arrivait. Et qu'ainsi, une meute était plus forte, plus diversifié, capable de magie.

Alors Kieren les a suivi dans la forêt. Il ne l'a pas explorée, n'a encore jamais couru avec l'un d'eux, n'a même jamais vu la transformation de Neil. Il n'a vu celle d'Adrian qu'une fois, lors de son premier jour. Et l'immense loup magnifique au pelage blanc qui l'a dépassé a manqué de le faire trébucher.

Kieren a fixé le dos d'Adrian un moment, ses poils brillants, leur harmonie dans la nuit finalement tombée.

Quand ils se sont tous enfin séparés, il a attendu plusieurs minutes dans le silence. Il a patienté, certain de sentir qu'il était totalement seul avant de s'arrêter.

A présent, la forêt semble presque rugir de colère. Les arbres dansent furieusement, se tordant de droite à gauche, faisant traîner leurs branches près du sol. Ils sentent la magie, qui empêche le flair des loups de sentir l'un des leurs. Ils sentent l'intrusion, les pouvoirs étrangers, le danger.

Le sort est plutôt puissant, bien formé, bien caché : les sens de Kieren s'engourdissent doucement, mais la gêne est moins présente que dans la maison.

Il repense à ce type puant, ce loup marron qu'il a croisé au nord quelques semaines plus tôt, qu'il a pris pour un membre de leur famille. Kieren avait senti à plusieurs reprises des présences plus loin, mais avait supposé que cela appartenait au reste de leur famille. C'était le cas, pour la plupart : les bâtiments plus loin, un embranchement après l'entrée qui mène vers une autre clairière où résident la tante plus âgé qu'il a rencontré, et les deux autres loups. Peut-être d'autres. La famille des McHale semble plus grande que ce qu'il avait cru, mais il y a bien une chose dont Kieren est sûr à présent.

C'est que l'inconnu qu'il a rencontré sur la route n'en fait définitivement pas partie.

— J'aurais peut-être dû le tuer, souffle-t-il froidement dans la nuit.