𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟿, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗 | 𝟹

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Note d'autrice. 

Bonsoir ! Un très petit chapitre pour ce dimanche, mais il clôt plus ou moins les évènements des derniers chapitres aha j'espère qu'il vous plaira ! 

Merci énormément pour vos retours sur la dernière partie, j'ai été beaucoup trop contente de lire tout ça et je vais m'empresser d'y répondre le plus rapidement :) Je vois que Kieren commence à faire son petit effet, et je ne peux pas vous en vouloir j'ai également un faible pour les personnages "gentils" qui deviennent complètement feral pour ceux qu'ils aiment (même si Kieren a encore du mal à comprendre qu'il apprécie cette meute) 

En tout cas, nous ne sommes plus qu'à quelques parties d'un rapprochement entre Kieren et Adrian, et j'ai tellement hâte...

Je vous embrasse, bon courage pour cette semaine ! 


Ari ne pèse quasiment rien dans ses bras.

Kieren n'a pas couru, pas vraiment : il marche rapidement, sans faire de mouvements brusques. Ses cheveux ont pâli, tombent devant ses yeux, et ses canines peinent à disparaître derrière ses lèvres. Quand il passe sa langue dessus, il lèche une petite goutte de sang qui restait au coin de sa bouche.

La lune est encore plus haute dans le ciel. Il n'est pas si tard que ça, même pas encore minuit, et en tendant l'oreille il perçoit encore les pas agités des loups autour de la maison. Certains continuent de fouiller les environs quand d'autres, comme Adrian, s'éloignent de plus en plus.

Mauvaise direction, mais ils se rapprochent tout de même.

Dans ses bras, l'enfant remue légèrement.

Son visage est crispé. Sourcils froncés, menton froissé, ses petites mains s'accrochent presque désespérément au pull de Kieren. Ce dernier, taché de sang, ne manquera pas d'attirer les regards, mais heureusement pour lui le sort de la sorcière fonctionne encore un peu et il cache son odeur puante derrière le voile restant de la magie.

La louve la plus proche est Mika. Evidemment. Un sourire amusé étire les lèvres de Kieren.

Il parcourt encore une bonne distance avant d'enfin s'arrêter. Il sait qu'au moment où il déposera Ari dans les feuilles, au sol, toute la meute pourra à nouveau le sentir et rappliquera dans la seconde. La fenêtre est courte, mais elle est là.

— Ce sera notre secret, bonhomme.

Il espère sincèrement qu'il n'a rien entendu de ce qui s'est passé à l'usine, mais la soirée restera difficile. Son pouce caresse sa petite joue, et il écarte les mèches de son visage. Il a les yeux bouffis, rouges d'avoir pleuré, et le cœur de Kieren se serre.

Il le relâche, et son corps se recroqueville sur lui-même. Les arbres, au-dessus d'eux, semblent se pencher pour tendre leurs branches vers lui. Lentement, Kieren se recule : un pas, deux, trois. Au bout de dix, il sent un changement dans l'air. La sensation d'être, tout à coup, le centre de l'attention.

Il ferme les yeux : Mika s'est arrêtée, elle renifle l'air. Puis tout à coup, elle s'élance. Tous les loups, presque en même temps, se tournent dans leur direction. Adrian, de l'autre côté, freine immédiatement et tourne les talons, sautant presque sur plusieurs mètres.

Sa vitesse est ce qui force Kieren à se mettre en route. Il fait un détour, et se met à courir : il entend les hurlements qui résonnent dans la nuit, les jappements, et tout à coup un rugissement plus fort que les autres qui manque de le faire trébucher.

Il se force à cligner des yeux, à continuer sa route. S'il veut éviter tout le monde, il doit rejoindre la maison et sa moto au plus vite. Ce sera suspect, sans aucun doute, mais toujours moins qu'un vampire aux cheveux presque blanc recouvert de sang et puant la magie, les canines sorties et les yeux encore luisant.

Alors il court, il met de la distance. L'humain, qu'il a poussé au fond de sa conscience, commence à refaire surface et il sait qu'il a besoin d'être seul.

Quand il atteint la moto, il peut renifler l'odeur de brûlé qui vient de l'usine qu'il a incendiée avant de partir. La fumée paraît si loin.

Il se dépêche de sortir son téléphone de la poche arrière de son jean. Il écrit rapidement à Mika :

Kieren : j'ai entendu. vous l'avez retrouvé. je vous laisse entre vous, je repasserai. dis-moi s'il va bien.

Quand il démarre sa moto et s'éloigne à toute vitesse vers la route et la ville, la seule chose à laquelle il pense c'est au rugissement d'Adrian, et à la manière dont il a eu l'impression que d'une certaine façon, c'est aussi lui qu'il appelait. 

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