𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟽, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗

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Note d'autrice

Toutes mes excuses ! J'avoue, j'ai totalement oublié de poster le chapitre hier soir :( 

En plus, c'est un peu de fluff pur et un chapitre court <3

J'espère qu'il vous plaira !


— Je rentre, prévient Adrian avant de pousser la porte de sa salle de bain.

A l'intérieur, comme il s'en était douté, l'eau n'a même pas été mise en route. La veste de Kieren est dans l'entrée, attendant d'être détachée et lavée — ou simplement jetée, à ce stade — et un t-shirt traîne par terre.

Le vampire fixe son reflet, le regard un peu vide.

— Kieren, l'appelle-t-il.

Ca le fait presque sursauter, et il se retourne vers Adrian avec des yeux ronds, comme s'il ne l'avait même pas entendu entrer, frapper, et prononcer son nom derrière la porte.

— J'aimerai bien me laver aussi, avant d'aller essayer de profiter des deux heures de sommeil qui nous reste, alors...

— Oh, oui. Désolé.

Il déglutit, et Adrian soupire en le regardant déboutonner son pantalon avec des mains gauches. Il s'y reprend à deux fois pour descendre sa braguette et pour se débarrasser du tissu sur ses jambes.

— T'avais l'air moins perturbé, au manoir.

Une fois nu, Kieren hausse les épaules et ouvre la porte en verre pour aller allumer la douche. Il ne fait même pas attention à la température, et Adrian devine qu'elle doit être glacée. Il concentre son regard sur sa tête, en essayant de ne pas se laisser avoir par son profil tout en muscle et son ventre fin.

Ce n'est clairement pas le moment, même si son propre corps ne paraît pas vouloir en prendre conscience.

— Tu t'étais fait attaquer, et t'étais bien plus blessé que Mika, pourtant t'étais bien plus calme.

— C'était pas pareil, murmure-t-il en versant un peu de savon annihilant dans la paume de sa main.

La manière dont il se frictionne, mécaniquement, n'oublie aucun endroit. Il se débarrasse de l'odeur d'Adrian sans y repenser à deux fois, mais le loup s'en fiche pas mal : il va dormir dans ses draps, dans sa maison, et sa peau et ses vêtements la reprendront bien assez vite.

— Ah non ?

— Je maîtrisais la situation, dit-il.

Adrian lève les yeux au ciel. De là où il se trouvait, ça n'en avait pas l'air : Evelyne Swan ne semblait pas prête à redescendre avec lui, et elle n'a pas hésité à l'attaquer. Les balles en argent, aussi, pourraient largement lui prouver le contraire.

— Si tu le dis.

— C'est le cas. Je savais ce que je faisais, même si effectivement j'aurais pu le faire autrement... et je te remercie de pas m'avoir viré.

Kieren se tourne, il lance un coup d'œil hésitant, presque reconnaissant, et Adrian croise ses bras sur sa poitrine pour s'empêcher de simplement baisser le regard sur son dos et ses fesses.

— Mais je maîtrisais la situation. Aucun de vous n'a été blessé.

Evidemment que c'est qu'il entend par maîtriser, pense Adrian. Aucun de nous, par contre lui, il s'en fiche pas mal.

Il l'a bien remarqué, en l'accompagnant jusqu'à son appartement à sa sortie de l'hôpital. Pas une plainte, pas une grimace, pas un regret. Le seul paramètre bloquant, c'était la petite fille qui s'est réveillée et est descendue pour voir d'où venait le bruit. Sans les armes et le bruit des tirs, qu'est-ce qui se serait passé ?

Tout à coup, il comprend parfaitement ce qui le bouleverse ainsi, et son expression s'adoucit.

— Arrête de t'en vouloir, dit-il. Mika a raison : c'était pas ta faute. Je comprends même pas que tu puisses le penser.

L'eau s'arrête, et Kieren sort de la douche pour poser ses pieds sur le tapis molletonné. Adrian attrape une serviette sur le radiateur mural, s'approche doucement. Il la pose délicatement sur ses cheveux trempés, et se met à frotter lentement.

Le vampire n'est qu'à quelques centimètres de son visage.

Il a envie de l'embrasser, chastement, juste pour lui changer les idées.

La culpabilité de Kieren lui fait presque oublier l'anxiété qu'il ressent à laisser sa sœur seule — sans lui pour la protéger. Il tente de penser à autre chose, comme au fait que son frère et sa grande sœur sont avec elle, en plus de cette louve qui montrerait les dents immédiatement si jamais un inconnu venait à approcher la dépendance à moins de mille mètres.

Kieren soupire, s'avance, et pose son front sur son épaule.

L'estomac d'Adrian se serre, c'est à la fois douloureux et agréable, et ses mains se posent sur les biceps du vampire. Sa peau est froide, évidemment.

— T'as besoin de boire du sang, dit-il.

— Ca va, croasse Kieren. J'ai pas tellement soif.

Ce vampire va le rendre fou, à ce rythme.

— Je m'en fiche. Il y en a dans le frigo, si besoin. Ou alors, tu peux toujours...

Il lui fait un petit sourire, et peut voir le regard de Kieren s'arrondir comme un chat devant une souris. Ses yeux descendent, tombent lentement sur le bord du t-shirt d'Adrian et sur l'endroit où sa peau apparaît. Il vient d'y poser sa tête, sans arrière pensées, mais apparemment le simple fait de l'avoir évoqué le force à déglutir.

L'instant s'étire, et Adrian espère presque qu'il va accepter.

Mais Kieren cligne des yeux et sourit.

— Dans le frigo, hein ? Tu gardes toujours des canettes au cas où un vampire viendrait passer la nuit chez toi ?

Il recule, s'empare de la serviette et se frictionne correctement avant d'enfiler le jogging et le t-shirt qu'Adrian avait déposé en entrant.

— Ça traîne là depuis un moment, ment-il.

— C'était pour Rose ?

Il aimerait bien lire quelque chose dans le ton de sa voix. De l'irritation, peut-être un peu de jalousie, n'importe quoi : mais Kieren hausse un sourcil, comme s'il demandait par curiosité.

— Non, répond Adrian. Non, je les ai juste achetés comme ça.

— Ok, dit-il sans paraître y croire une seule seconde. Je vais m'installer dans ton canapé, alors.

Adrian grogne.

— La porte de la chambre est à gauche de la TV. Pousse un peu Olympe, elle doit encore s'est couchée sur le lit.

Juste devant l'entrée de la salle de bain, Kieren se retourne. Son étonnement l'irrite presque, comme s'il pensait réellement qu'Adrian allait le faire dormir sur le canapé.

— Mais je...

— Ma chambre est là-bas, répète-t-il en donnant un petit coup de tête en direction de la pièce.

Et sans attendre de réponse, il lui claque la porte au nez. 

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant