𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻0, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

330 56 20
                                    

Note d'autrice. 

Je vous embrasse 🥺❤️


Il se relève presque d'un bon, son corps soudain parcouru d'une énergie nouvelle.

La respiration difficile d'Adrian, dans son dos, lui brouille quasiment l'esprit et il peine à penser à quoi que ce soit d'autre que : il faut partir de là, il faut qu'il soit soigné, il faut que ça s'arrête. Ce soir, Kieren s'est rendu compte de deux choses assez simples.

D'abord, il n'est qu'un petit con arrogant et c'est à cause de lui qu'ils en sont là. Il s'est surestimé, il s'est cru invisible, il s'est cru au-dessus de sa faiblesse principale qui est également celle de tous les êtres magiques : l'argent. Comme Cole, qui en tant que Représentant n'a vu en cette sorcière aucun danger jusqu'à ce qu'il se retrouve avec un nouveau-né dans les bras et un cadavre dans la neige. Il a fait courir un danger à Adrian, qui a fini par arriver jusqu'ici, seulement pour se faire blesser dans la seconde.

Cette situation est ridicule, terrifiante, et cela l'amène à la deuxième chose, celle qu'il ne voulait encore moins s'avouer.

Il a peur de la mort.

Pas la sienne, curieusement, même s'il a enfin compris qu'elle était possible, qu'il n'était pas son père, qu'il était mortel ; non, celle des autres. Celle d'Adrian, ou de la meute. Celle de son lié, la seule personne qui, il l'a dit lui même, l'empêchera pour toujours d'être seul. Et si ce rôle aurait pu être celui de n'importe qui, il avait fallu que cela soit Adrian McHale, avec ses yeux d'ambres, ses cheveux blonds, son air sévère qui s'adoucit à la seconde où il voit quelque chose qu'il aime.

Kieren n'a jamais été confronté à la mort. Ou tout du moins, pas au deuil, à la perte. Son père ne pourra jamais mourir, c'est sa malédiction. Et pendant longtemps, il a été tout pour lui. Alors il n'a jamais grandi avec la peur de perdre quelqu'un qu'il aime, pas définitivement en tout cas.

A présent, le cœur affolé d'Adrian, ses légers souffles de douleur, l'odeur de son sang qui parfume l'usine : tout ça lui fait serrer les poings.

— Ne te mêle pas de ça, siffle la sorcière en le voyant s'approcher doucement. Elle est à moi, elle est vivante et elle est...

Ce n'est plus Tara.

Kieren ne la connaissait pas, mais dans les yeux hagards de la bête il n'y a aucune lumière, aucune humanité, aucune intention : son seul objectif, actuellement, doit être de vouloir déferler la colère que lui provoque ses plaies ouvertes qui ne semblent pas vouloir se refermer. Elle saigne, boite, grogne, mais sa taille et la mousse fumante qui dégouline de ses lèvres sont des avertissements suffisants pour Kieren.

Il ne sous-estimera plus jamais personne.

Curieux, désespéré, il tente tout de même :

Assis.

C'est un ordre, venu directement de sa poitrine, de ses yeux brillants et de son sang bouillant. Pourtant, la bête fait un pas dans sa direction, l'ignorant complètement.

Ce n'est pas Iris. Cette chose n'est pas un hybride. Ce n'est pas un loup, ni un vampire, ni les deux. C'est simplement le résultat monstrueux d'une expérience.

Kieren plisse les paupières, et passe son pouce sur l'intérieur de sa bague. Le sang séché sur ses plaies n'est plus frais, et ses brûlures ont légèrement cicatrisé grâce au sang d'Adrian. La toute petite lame lui entaille l'index, et les quelques gouttes qui s'en échappent s'élèvent dans les airs.

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant