𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺𝟸, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

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Note d'autrice

Eeeet on entre dans la dernière partie ! J'espère que ça va vous plaire, je vous souhaite une bonne lecture !


Kieren attend une heure complète avant de se dégager des bras d'Adrian, qui respire paisiblement dans son cou, rabattant les draps sur le côté pour quitter le lit sans faire un bruit. Dans la chambre sombre, il attrape son sweat-shirt et l'enfile avant d'ouvrir la porte pour arriver dans le salon.

Le silence de la réserve le frappe de plein fouet tandis qu'il referme la porte de la dépendance d'Adrian dans son dos. Tout est calme, désert : il n'entend que les quelques animaux nocturnes qui se déplacent à un kilomètre à la ronde, et le ronflement de Neil dans la chambre de la grande maison, à l'étage.

Sans attendre, il se met en route. Cette fois, il profite du moment solitaire pour libérer sa respiration : ses poumons se débloquent douloureusement et il laisse échapper un gémissement alors que ses jambes trébuchent. Il ne s'arrête pas pour autant, se reprend, et continue de marcher en direction de sa moto, qu'il a garée juste devant les portes du double garage de la maison, juste à côté de la porte d'entrée. Devant son visage, à chaque expiration, une brume tiède s'échappe de ses lèvres avant de disparaître dans l'air. Il exagère l'action plusieurs fois, profitant de la sensation libératrice de ne plus avoir à bloquer cela en plus de son cœur.

Kieren s'accroupit près de sa moto où son casque pend au guidon : à l'intérieur, il trouve la bague qu'il est venu chercher. Un bijou particulier, trouvable uniquement dans des lieux précis, et Kieren a acheté celle-ci au patron d'un café de nuit près de chez lui, un vieux vampire de Type 3 qui a encore un pied dans la vie nocturne et vampirique de l'Atrium, dans ces clubs sélectes où s'échangent sang de première qualité, rumeurs, et articles à destination des vampires.

Kieren passe la bague à son majeur. Rapidement, la teste à nouveau : son pouce frôle l'intérieur, près de sa paume, et en une seconde une petite lame en argent dilué s'échappe en direction de son index. Il fait attention à ne pas se couper, les doigts bien écartés, et frôle à nouveau l'intérieur pour la rétracter.

Une lame comme ça est capable de lui arracher au moins six gouttes de sang avant que sa peau ne se referme,.

Satisfait, il se redresse et inspire profondément.

C'est à ce moment-là qu'il entend les pas dans la maison, juste avant que la porte d'entrée ne s'ouvre. Un loup s'en échappe, descend les quelques marches, et trottine jusqu'à lui. Depuis le péron, Ari McHale baisse les yeux sur lui.

Il ne dit rien pendant de longues secondes. Puis, d'une toute petite voix qui n'appartient qu'à lui, et que même Kieren n'entend pas souvent, explique :

— Elle voulait sortir. Peut-être qu'elle t'a entendu.

La louve l'observe avec de grands yeux. Il a presque l'impression qu'elle remue la queue.

— Tu devrais pas être debout à cette heure-là, dit Kieren d'une voix douce.

Ari continue de l'observer en silence. Kieren serre ses poings jusqu'à ce que ses ongles lui rentre dans la paume : ce gamin ne peut pas continuer à le regarder comme ça, comme son protecteur, comme un membre à part entière de la famille, comme quelqu'un qui devrait venir le chercher à l'école ou s'assoir à côté de lui au repas de Noël.

S'il continue comme ça, alors Kieren n'aura plus la force de partir seul dans la forêt sans rien dire, exactement comme la première fois. Il aura envie d'être à la hauteur de ce regard, de ces attentes, il aura envie de prévenir Adrian, de faire les choses correctement, d'attendre leur équipe, et de potentiellement les voir partir et s'exposer en danger alors qu'il aurait pu régler les choses seul.

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