𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟽, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

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Note d'autrice. 

Bon dimanche ! 

On se retrouve pour le pdv de Kieren sur son passage à l'hôpital (qui lui donne tout à coup moins envie de recommencer ses conneries, comme c'est curieux...) et qui glisse discrètement quelques indices sur le plot principal :)

En attendant, on se dit à mercredi pour la suite de leur discussion, et je sens qu'elle va faire des heureux...hihi...

Bonne lecture ❤️


Kieren n'a jamais mis les pieds dans un hôpital.

Et aujourd'hui, il compte bien faire en sorte que ça soit la première et la dernière fois.

— Ah, putain — ça fait mal, siffle-t-il en fusillant le médecin du regard.

Le vieil humain, pas impressionné pour deux sous, hausse presque les épaules.

— Et qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse, mon garçon ? Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais je reconnais ces balles-là.

— Quoi ? Ah, merde.

La sensation brûlante et absolument désagréable de sentir la dernière balle être extraite manque de le faire glisser de la table d'auscultation sur laquelle il est allongé. Toute sa peau est humide d'une sueur sans odeur qui lui fait tourner la tête et lui rappelle de mauvais souvenirs. La dernière fois qu'il a eu affaire à ce genre de balles, il a dû les retirer seul, contre un tronc d'arbre, avec ses doigts.

Là, malheureusement, à l'endroit où elles sont entrées, il ne peut faire autrement que de le laisser le vieux médecin s'en occuper.

— Je suis de l'Agence, explique-t-il, essoufflé, alors que l'homme passe une lingette humide sur sa blessure pour la nettoyer.

Il le sent poser un simple pansement dessus, puis faire claquer ses gants en latex pour les retirer avant de les jeter dans la poubelle.

— Tu pourrais être du gouvernement que ça ne changerait rien. Les balles en argent sont réglementées : si tu t'es retrouvé avec l'une d'elle dans le dos, c'est que t'as essayé de t'enfuir au mauvais moment.

Kieren déglutit lentement pour faire passer la petite boule de rage qui prend place dans sa gorge.

Quand il est arrivé, il était tellement dans les vapes qu'il n'a entendu que quelques bribes de conversations. Son corps se battait encore contre le poison naturel qu'est l'argent pour les races magiques. A présent que son esprit est plus clair, il regrette presque de ne pas avoir simplement utilisé ses pouvoirs, au manoir.

Son identité aurait été découverte, mais tout se serait réglé bien plus facilement.

— C'est terminé, annonce le médecin. Rhabille-toi. On enverra la facture à l'Agence, vu que le garçon qui est venu avec toi a pu prouver ton identité. Bois ça et passe dans la grande pièce d'à côté. Une infirmière s'occupera de ta coupure au ventre.

Sa "coupure" n'a cessé de maculer de sang toutes les surfaces qu'il a touché depuis qu'il est arrivé. Quand Kieren repasse son t-shirt, le mouvement large le fait légèrement souffrir et quelques nouvelles traînées de sang coulent le long de sa peau jusqu'au départ de son pantalon autrefois vert sapin.

L'homme lui pointe un petit gobelet en carton blanc, de la taille d'un récipient pour expresso, à peine rempli à la moitié du sang le plus puant qu'il n'a jamais senti.

C'est du sang d'animal, il le remarque immédiatement.

— Je...

— Un souci, peut-être ?

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant