𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟹, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

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Note d'autrice. 

Bon mercredi ! On retrouve Kieren pour un chapitre qui nous remet le pied à l'étrier ! (et oui, avant d'être une romcom pour vampire et loup c'est aussi un peu une enquête...)

Je vous souhaite bonne lecture ❤️


Il hésite, debout dans son appartement, pendant une bonne quinzaine de minutes.

L'odeur d'Adrian est encore partout, et le bruit qu'a fait son téléphone en vibrant contre le bois de la table lui revient en mémoire. Il s'était endormi, aussi facilement que ça, bien au chaud sous les couvertures et contre un loup qui doit bien dépasser les 39° au repos. En ouvrant les yeux, il a dû retenir son sursaut, chasser le sommeil de ses yeux, et se retourner l'air de rien.

Une urgence à l'Agence.

Ça pourrait être n'importe quoi. Ça pourrait ne pas le regarder du tout. Et après ce qu'il a fait, même si la journée d'hier le lui a presque fait oublier, il ferait mieux d'obéir à Adrian et se faire oublier pendant quelque temps. S'il n'est pas encore viré, si sa place dans l'équipe n'est pas encore libre, alors il compte bien y rester.

Pourtant, il se retrouve quand même quelques minutes plus tard, le doigt appuyé contre la télécommande qui sert à ouvrir la porte du garage. Sa moto gronde sous son corps, et une fois que la voie est libre il n'hésite pas à mettre les gaz.

L'air du matin est frais et la ville est calme. A travers son casque, il prend le chemin le plus court, celui qu'il a fini par connaître par cœur : il coupe par la ruelle étroite interdite aux véhicules à moteur, profitant de l'absence de piétons.

Quand il arrive devant l'Agence, il gare sa moto sur le petit parking juste à côté de l'entrée et pénètre dans le hall.

Il est trop tôt encore pour que quelqu'un soit présent à l'accueil, mais près de l'ascenseur un humain âgé passe la serpillière. Quand il le voit arriver, il s'écarte et appuie sur le bouton pour l'appeler. Son sourire fait ralentir les pas de Kieren.

— Oh, dit-il. Vous êtes là aussi tôt ?

— Tous les jours, mon garçon. Toi, par contre, je te vois pas souvent le matin.

Ce vieux monsieur, il le croise de temps en temps lorsqu'il se rend aux archives ou dans les bureaux des étages en dessous. Il sent son mal de dos d'ici, sait qu'il ne va pas tarder à partir en retraite, et a assez discuté avec lui pour savoir qu'il a un petit fils de treize ans qui adore les films de vampires — qui sont, d'après Kieren et le peu qu'il en a vu, les oeuvres les plus éloignées de la réalité qu'il n'a jamais vu.

— C'est en rapport avec la réunion d'en haut ? C'est grave, d'après ce que j'ai entendu. Ils étaient tous affolés.

Kieren l'observe d'un air curieux, et acquiesce.

— Je suis en retard. On m'a pas dit de quoi il en retournait.

— Oh, vraiment ? Désolé, je voulais pas te retarder encore plus.

— C'est rien, répond-il en bloquant l'ascenseur qui commence à se refermer. Faudrait que vous me redisiez la date de votre dernier jour : il parait que les pâtisseries humaines d'en face sont à tomber.

L'homme sourit.

— Oh, elles le sont. J'ai pas souvent l'occasion d'en goûter, mais...

— Et bah la voilà, l'occasion. Vous allez me décrire tous les goûts en détail.

Il lui offre un clin d'œil, et la porte se referme entre eux. Kieren appuie sur le bouton du quatrième, supposant que quand le vieil homme a dit "là-haut", il se référait au dernier étage et pas simplement aux étages supérieurs.

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant