Chapitre 31

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Un tissu humidité qui tapote mon visage me sort de mes rêves vides. Clara me sourit tendrement retirant le gant. Tout mon corps entier me fait mal et ma gorge me brûle. Du coin de l'oeil je repère une perfusion reliée à mon bras. Ils m'ont transporté jusqu'en Italie. Je reconnais ces murs.
J'essaie de me redresser mais je suis paralysé par la douleur et mes muscles endoloris. La brune m'aide en apportant un verre d'eau à ma bouche. J'ai l'impression d'être complètement invalide. Est ce que je suis vraiment paralysé d'un membre ? Trop abîmé pour être quelqu'un de normal ?

-Je vais chercher Enzo. Me prévient'elle après m'avoir aider à me rallonger.

J'ai encore sommeil. Ils m'ont sûrement mis sous sédatifs pour apaiser les douleurs. Mais pas assez, tout mon corps me fait beaucoup trop souffrir. Je suis à deux doigts de demander qu'on m'achève. Enzo apparaît-t-elle un ange sur le pas de la porte, ses pupilles prises d'émotions qu'il ne gère sûrement pas. Une tempête se joue dans sa tête, analysant mon visage. D'une force surhumaine j'arrive à sortir mon bras de sous la couverture faisant grimasser mon visage. Le peu peau que j'entrevois est couverte d'hématomes de toutes les couleurs et mes ongles qui m'ont étaient arrachés sont recouverts de bandages. Je peine à lui tendre la main. J'ai besoin de lui. Terriblement besoin de lui. Mes yeux se gorge de larmes. Il ne bouge pas. Suis-je si horrible que ça ? J'essaie de l'appeler mais aucun son ne franchissent la barrière de mes lèvres provoquant un désespoir immense dans mon cœur. Un sanglot traverse tout mon corps faisant revenir sur terre Enzo qui se précipite soudainement vers moi, attrapant mon visage pour déposer mille et un baisers. Il s'excuse en chuchotent la voix tremblante.Il s'excuse de m'avoir laisser, de ne pas m'avoir trouvé rapidement, de ne pas avoir saigné plus longtemps ce salop de russe.

Ses lèvres trouvent enfin les miennes avant de poser son front contre le mien, nos larmes se mélangent. La légende des bisous magiques existe réellement. Mon visage ne me fait presque plus mal.

Je lutte pour ne pas laisser le marchant de sable m'emporter mais son sourire et la dernière chose que je vois. Apportant un sentiment de sécurité et de sérénité dans tout mon hêtre.

Il fait nuit quand mes paupières s'ouvrent une nouvelle fois. Enzo dort sur le fauteuil en face. La pensée qu'il soit rester là à veiller sur moi pendant plusieurs jours est agréable. Est ce qu'il m'aime aussi ? Ne suis-je pas seulement celle qui lui fait du bien ?

J'essaie de ne pas crier de douleur quand au bout de plusieurs minutes interminables j'arrive enfin à m'asseoir au bord du lit en me tenant les côtes. J'ai du mal à respirer. Je retire la couverture, découvre un pyjama qui n'est pas à moi, mon genou droit est maintenu par une attelle. J'attrape le porte-perfusion comme appuie mais dès que je me lève, mes jambes ne me supportent plus, m'effondrant au sol dans un vacarme incroyable. Arrachent l'aiguille dans ma chaire. Je geins de douleur me brûlant la gorge.

"-Tu ne dois pas te lever toute suite. Tu dois reprendre des forces.

Le brun me soulève avec un facilité déconcertante. Je lui montre la porte de la salle d'eau. Il comprend toute suite, il m'assois sur les toilettes avant de me laisser seule. J'enlève mon bas avec énormément de difficultés, le faisant glisser sous mes fesses. C'est ça le sentiment d'être centenaire ? J'ai le sentiment d'être inutile à moi-même, d'être un poids pour le brun maintenant. Comme puis-je l'aider alors qu'on m'a mise plus bas que terre ?

Une seconde après avoir tiré la chasse d'eau Enzo est déjà dans la pièce. Je lui montre du signe de tête le miroir. Il semble hésiter néanmoins il vient soutenir mon corps pour m'amener devant le miroir.

L'air se bloque dans mes poumons. Comment est-ce possible ? J'ai peur pour l'apparence de mon visage après la cicatrisation...
Un de mes yeux est encore gorgé de sang accompagné de cocard, mon nez est sûrement cassé sous le bandage, mes arcades et mes lèvres sont fendues ainsi que mes pommettes. Mes larmes coulent d'elles-mêmes. Je n'imagine même pas l'état de mon corps.
Je pourrais m'inscrire dans un association de gueule cassé.

Je sens mon corps être soulevé dans les airs avant d'être posé délicatement sur le lit. Son corps englobe le mien me chuchotant que je suis belle. Ses mains chaudes parcourent mon corps de caresses.

"-Comment de temps ? J'arrive à chuchoter.

Le brun lève la tête non certains que j'ai pu formuler une phrase. Je grimasse quand il me met en position assise pour m'assoiee contre la tête de lit. J'ai l'impression que mes côtes ce balades comme elles le souhaites. Un verre d'eau s'immisce entre mes lèvres . Ça fait du bien  même si je préférée quelque chose de chaud.

-Quatre jours. C'est Clara qui s'est chargé de te nettoyer et de te changer. Une femme médecin est venue t'examiner... Entièrement.

Je hoche doucement la tête. Je n'ai pas connu les mêmes afflictions que sa sœur. Anton aime la douleur brute, faire saigner les chaires et être un loup cherchant sa proie dans la forêt, littéralement. Mais jamais je n'ai connu de cevices sexuelle, je crois que je ne m'en serais jamais remise.

-Elle à remis ton nez en place, tu as rupture des ligaments croisés du genou gauche, tu n'as pas besoin d'opération mais ça serait très long à guérir. Tu avais des coupures très profondes qu'elle t'a recousu. D'autres étaient infectés comme tes doigts. Et beaucoup de pommade... Je suis terriblement désolée Emily, je savais que j'aurai dû te suivre... Ils t'ont fait tellement de mal... Excusé moi je t'en supplie... C'est moi qu'ils auraient dû prendre... Pas toi...

Je secoue la tête négative.

-Ce n'est pas... Ce n'est pas de ta faute Enzo. Loin de là.

Trois coups fermes résonne contre le bois. Enzo fronces des sourcils avant d'aller ouvrir la porte. La nuit est déjà bien avancée.
Son père apparaît, il jette un coup d'oeil à son fils. On sent l'apaisement entre eux, presque de l'amour quand ils se regarde. L'homme aux cheveux grisonnant marche jusqu'à moi, prends place sur le rebord du matelas avant de me prendre dans ses bras, embrassent mon crâne. Je crois que mon père ne m'a jamais pris dans ses bras aussi loin que je m'en souvienne. Mes bras crient de douleurs viennent se refermer dans son dos.

-Je suis content que tu sois en vie, ma fille."

EmilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant