Chapitre 24

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Point de vue extérieur

Un mois après,

Awa rose sort de la clinique aujourd'hui un mois après son réveil. Un long mois pendant lequel elle a été retenue à la clinique pour recevoir les soins et l'assistance idoines. Sa famille a été son bouclier chacun a arrêté ses activités ils se ralayent tous les jours à la clinique.

Moustapha Diagne a repris des couleurs depuis le réveil de sa princesse, les jumeaux se comportent avec elle comme si elle était faite de porcelaine. Tout le monde était aux petits soins avec elle, ce qui l'agaçait et l'étouffait par moment. Même pour aller aux toilettes ont ne lui laissé pas son intimité soit elle était accompagnée de sa mère ou Badjene rama.

Après diagnostic la gynécologue et la psychiatre qui la suivaient ont jugé qu'elle peut rentrer à la maison. Décision qu'elle a reçu avec une immense joie car elle ne pouvait plus supporter les murs blancs et froids de l'hôpital, l'odeur de l'alcool. Même s'il ne voulait le montrer à sa famille cette espace lui rappelle constamment la perte de sa fille. Cette douleur qu'elle ressent à chaque respiration, elle essaie juste de faire genre pour ne pas inquiéter les siens.

Moustapha, pour le retour de sa fille, a employé les gros moyens. En effet le docteur lui avait soufflé la veille qu'elle sera autorisée à sortir après la consultation. Il a demandé à ce qu'un accueil royal lui soit réservé. Pour ce faire des décorateurs, un traiteur ont été engagé. Il lui a aussi réservé des cadeaux et a refait sa chambre. Tout cela pour qu'elle se sente à l'aise et chez elle. Il veut que ce retour soit une rédemption, un nouveau départ pour elle.




Point de vue Awa rose

Couchée sur ce lit d'hôpital j'entendais tout ce qui se disait. Ah oui j'ai entendu toutes ces déclarations d'amour sauf que je ne pouvais ou ne voulais me réveiller, je ne sais plus. Ces déclarations m'ont fait beaucoup de bien mais paradoxalement beaucoup de mal aussi. Je me suis rendue compte que je ne mérite pas cette famille ces gens que je n'ai pas hésité à abandonner à la première occasion. La dernière phrase de mon cher père a eu effet d'une bombe dans mon esprit.

Aujourd'hui, cela fait un mois jour pour jour, depuis que je me suis réveillée dans cette chambre le corps branché a plusieurs machines, mon père couché sur les carreaux inconscient. Prise de panique je ne savais que faire ni comment appeler à l'aide, un regard circulaire dans la chambre m'a fait remarqué un bouton rouge sur le dossier du lit. J'y ai appuyé priant que ça soit pour alerter. Heureusement pour moi quelques minutes après une jeune fille accourt. Après avoir eu connaissance de la situation elle est allée appeler ses collègues. Papa a été pris en charge puis des docteurs sont venus m'ausculter et me poser une panoplie de questions auxquelles j'essaie de répondre tant bien que mal.

Ce jour là, je me suis rendue compte que tout était réelle j'ai belle et bien perdu ma fille. Je me suis amèrement rendue compte que j'ai jeté presque deux années de ma vie à la poubelle.

Mis à part Anta Yacine aucun membre de cette satanée famille n'a daigné poser ses pieds ici ni même simulé un appel. Loin de me déplaire cette situation me fait plus regretter tous les sacrifices que j'ai eu à faire pour cette farce qu'on appelait mariage.

Anta mon ange gardienne je ne saurai la remercier assez. Au delà de me soutenir, de me protéger, de prendre soin de moi m'a sauvé la vie ce jour là. Si elle ne m'avait pas amené à l'hôpital on ne parlerai de moi qu'en souvenir.

C'est un mois on était long et douloureux. Chaque chose me rappelle amèrement la perte de mon enfant. Tout mon entourage se pliait en quatre pour me faire surmonter cette épreuve. Mais les remords et regrets me revenaient en plein fouet à chaque fois. La honte pouvait m'achever à tout moment. J'ai dû demandé à ce que l'on me rase la tête car lors de ma crise d'hystérie je me suis arrachée une bonne partie. Ma tête n'était pas du tout belle à voir.

Sortie du gouffre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant