Chapitre 5 - Cataleya

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Et bien, on peut dire que je ne l'avais pas vu venir celle là ! Le mec qui hante mes pensées depuis presque une semaine, n'est autre que le sergent d'armes de mon père ! Génial! La seule chose qui m'a rassuré c'est qu'il ne semblait pas au courant. Je crois que je n'aurais pas supporter un nouveau coup monté.

Je ne le revois pas de la journée et mon père organise une soirée improvisée au Demonic pour mon retour. L'ambiance, le monde, la pression qui s'imposent m'étouffe. C'est dans le garage à l'extérieur que je retrouve un peu d'air frais. Je divague entre les motos en cours de réparation, l'odeur de l'essence mêlée à celle de la graisse et des huiles me réconforte.
Cet endroit m'apaise, c'était déjà le cas enfant et ça l'est encore plus maintenant. Le bruit d'un moteur se fait entendre, je n'y prête pas plus attention que ça jusqu'à ce que l'odeur de tabac me chatouille le nez.

Adossé à l'un des poteaux métalliques du bâtiment, il m'observe en silence, sa cigarette entre les lèvres. Ses lèvres... je me demande quel goût elles ont, si elles sont aussi rudes que sa personne ou aussi douce que ces gestes. Il passe la main dans ses mèches brunes trop longues au dessus de son crâne. 

— Journée ou soirée? demande t il de sa voix grave.

Je souris, j'attends ce moment depuis 3 jours.

— Week-end?, je hasarde.

Ma réponse ne lui plaît pas, il se renfrogne, jette sa cigarette et enfonce ses mains dans ses poches.

— Ne joue pas à ça.

— Journée ou soirée ?

Il me toise et ne répond pas. La tension grimpe en flèche et ça me gêne. J'aime la complicité que nous avons créé en quelques heures passées ensemble et j'aime penser qu'il n'a ce genre d'attitude qu'avec moi, même si je sais que je ne dois pas me voiler la face. Ce mec reste un biker qui me brisera le cœur à la seconde où je le déposerai entre ses mains. Mais ça je ne compte pas le faire. Par contre m'amuser et jouer ça oui.
Je m'approche de lui pour lui faire face. A l'abri des regards derrière ce poteau, il semble moins tendu.

— Cataleya Eddison, je lui dis en tendant ma main.

— Tu aurais dû commencer par là , me fait il remarquer.

— Tu n'as pas demandé. Si tu avais porté ton Cut on n'aurait jamais eue cette discussion, je rétorque alors qu'il fixe ma main sans la serrer.

— Tu sais ce que ton père a ordonné ?

Je l'invite à poursuivre d'un signe de tête, me doutant un peu de ce que mon paternel surprotecteur a pu ordonner à ses membres.

— On ne touche pas, on ne parle pas, on ne regarde pas, on ne baise pas, on ne pense pas, on ne rêve même pas de toi.

— Ça fait beaucoup d'interdit tout ça.

— J'ai violé 5 règles sur 6.

— 5 vraiment ?

Il s'approche un peu plus, mon cœur palpite et son odeur me chatouille les narines.

— Je tiens à mes burnes et à ma tête. 

— C'est tout à ton honneur. Mais ça ne répond pas à ma question. Journée ou soirée?

Il semble hésiter une seconde avant de me répondre, pesant le pour et le contre, ses yeux en proie au doute.

— Tu ne vaux pas la peine que je sacrifie mes burnes et ma gueule d'ange, Cataleya.

Deux choses se passent en moi, une partie se liquéfie en l'entendant prononcer mon nom en insistant sur chaque syllabes avec une sensualité qui me vrille l'intérieur, une autre se brise en entendant que je ne vaux pas la peine. 

Je ne suis pas une priorité, il ne voulait que me baiser. Notre jeu n'était rien d'autre qu'un jeu. Il l'avait dit dès le début, son but était de me baiser. Pourtant ses mots me font bien plus de mal qu'il n'y parait .

Il se détourne et rentre dans le Demonic. Je retiens une larme que je mets sur le compte de la fatigue. Pourquoi pleurerais je pour un mec pareil franchement ?
Je mets quelques minutes à reprendre mes esprits avant de rentrer affronter la foule qui se presse dans le bar.
Je suis attirée par une discussion, les garçons ne me voient pas avec le mouvement alentour des nombreux clients.

— Bah alors tu as l'air tendu, tu n'as pas pu baiser celle d'Atlanta ? se moque Cooper.

— Ferme là, grogne King.

— Sérieux mec, tu devrais retourner la voir. Tu étais vachement plus agréable quand tu pouvais la démonter. Depuis que tu restes ici tu es infecte avec tout le monde. Les prospects sont encore marqués par ton entraînement de samedi.

— Arrête de me gonfler avec ça Coop', tu vas le regretter.

Ce dernier rigole ne sentant pas la rage monter. Pourtant, le danger, je le sens s'étendre un peu plus à chaque seconde, ne le voit il pas ?

— C'est cool mec, pour une fois que tu trouves une nana à ton goût, profite, relax. Après si elle préfère les beaux gosses moins torturés n'hésites pas à lui donner mon numéro, lance t il avec un clin d'œil.

Le sergent se lève et envoie un violent coup de tête dans le visage de Cooper.

— Putain! T'es malade! Rage t il en épongeant son nez en sang.

— La prochaine fois apprends à fermer ta grande gueule, crache King.

Pour quelqu'un qui pense que je n'en vaut pas la peine, je le trouve très à cran lorsqu'on parle de moi. La partie brisée de moi se recolle presque instantanément et un nuage de papillons se loge au creux de mon ventre.
Lorsque le sergent se retourne il croise mes yeux. Figé, il fulmine avant de finalement décider de rejoindre le fond de la salle.
Je ne dois pas me rapprocher de lui. Pourtant mon corps entier hurle dans l'espoir qu'il s'en approche un peu plus.

Devil's Fire - Tome 1 TYLEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant