Devil's Fire - Tome 1 TYLER

Chapitre 26 - Cataleya

— Qui est ce que tu appelles?

Kris me prend mon portable des mains avant de rugir en voyant le nom de Tyler.

— Merde, Cat! On appelle pas son ex complétement bourrée, tu sais que ça craint grave là! Qu'est ce que tu lui as dit?

Elle parle trop vite, je n'arrive pas à répondre et mes joues se trouvent à nouveau baignées de larmes pour la millième fois en 24 heures. La vérité? C'est qu'à la seconde où j'ai quitté le Demonic les vannes étaient ouvertes. Cooper a tout fait pour me consoler mais il ne peut pas faire renaître la poussière qu'est devenu mon cœur. Kris insiste mais je n'ai pas la force de répéter les horreurs que je lui ai dis alors que je ne les pensais pas. C'est ma rage, ma colère, ma fierté qui ont parlé. Les bras réconfortants de mon amie viennent me ceinturer et je mouille son épaule, encore une fois. Cooper reste à l'écart, je surprends leur regard entendu et Kris me tire vers la sortie. Je n'ai plus la force de protester de toute façon. En moins de temps qu'il n'en faut, Cooper nous raccompagne à mon ancien appartement. Je sais que je vais payer demain, mais j'aurai au moins une raison physique de souffrir. Parce que pour l'instant j'ai mal sans aucune raison. Enfin si ... la vision de Serena contre Tyler nu, c'est ça qui me fait mal.

Entre le vol, le décalage horaire, mon insomnie, mes pleurs et l'alcool, la fatigue a finalement raison de moi. Je sombre dans le néant. Mon estomac passe une bonne partie de la nuit à me rappeler quelle bonne idée c'était de se souler dans un pub. Je finis par émerger en début d'après midi. Des éclats de rire me proviennent du salon, vraiment? Kris et Cooper? Je crois que j'en ai de nouveau la nausée. Lorsque je les rejoints, leurs rires sont remplacés par des regards inquiets.

— C'est bon je vais bien, je leur assure.

— Tu parles de ton estomac ou de ton cœur? demande Kris.

Elle et sa franchise, je vous jure! Pour réponse je grogne avant de me servir une tasse de café. Je m'installe entre mes deux amis en silence. Je les vois se jeter des coups d'œil, un peu perdu.

— Je vais bien, je répète.

— Tu sais que le répéter ne va pas rendre les choses réelles n'est ce pas?

— Il faudra bien que ça aille, je rentre demain et je vais le croiser tous les jours.

Kris vient poser sa tête sur mon épaule tandis que Cooper s'éclipse je ne sais où pour nous laisser un peu d'intimité. Il a été génial depuis que j'ai quitté Lake Valley, toujours présent mais sans jamais s'imposer, ce qui relève du défi pour notre Don Juan.

— Tu l'aimes vraiment? Je veux dire ... c'est récent tous les deux, et puis tu m'as dit que vous n'aviez pas encore couché ensemble.

— Tu crois qu'on a besoin de coucher avec quelqu'un pour développer des sentiments? je demande curieuse.

— Peut être pas, mais ...

— J'ai l'impression d'être complétement vide. Comme si ... comme si on m'avait tout pris, je ne ressens plus rien. Les seuls fois où je ressens quelque chose c'est quand je le revois avec elle et là ....

Ma voix se casse dans un sanglot incontrôlable.

— Oh ma chérie.

Kris me serre dans ses bras, tentant de calmer mes pleurs incessants.

— Tu es sacrément amoureuse .... C'est la merde, constate t elle. Tu ne veux pas rester ici?

— Les enfants ... je ne peux pas les abandonner.

— Promets moi de m'appeler tous les jours, d'accord? On s'en fout du décalage ou de nos boulots, on trouvera un créneau, je veux t'entendre tous les jours, ok?

Je hoche la tête contre son cœur qui bat à l'inverse du mien réduit à néant.

Le reste de mon séjour se passe plus tranquillement que ma soirée de la veille. Je profite de mon amie. On cuisine un peu, on mange beaucoup, on rit énormément. On plume aussi Cooper au poker et on s'amuse comme des fous. Passer ses deux jours avec elle m'aura permis de me changer les idées avant de devoir l'affronter.

Sur la route qui nous ramène à Lake Valley, Cooper ne cesse de me jeter des regards en coin.

— Qu'est ce qu'il y a Coop'?

Il soupire, hésite puis finit pas se lancer.

— Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je compris qu'il avait déconné mais tu devrais peut être l'écouter. Parce que depuis que je le connais, c'est la première fois qu'il laisse une fille s'approcher de lui de la sorte et j'ai du mal à comprendre comment il aurait pu merder à ce point alors qu'il tient véritablement à toi.

— Moi aussi j'ai du mal à comprendre, je t'assure...

— Ecoute le, d'accord? Laisse le au moins plaider sa cause, tu pourras toujours l'envoyer se faire foutre après, rigole t il.

— Ca marche, je ris à mon tour.

Sauf que je n'aurai jamais l'occasion d'écouter ce qu'il a à me dire. Non, parce qu'il m'ignore royalement. A la seconde où je franchis le Demonic c'est comme si NOUS n'avait jamais vu le jour. Les jours s'enchainent et le voir me détruit un peu plus à chaque fois. Pas un regard, pas un mot, pas un geste, rien. C'est comme si je n'avais jamais existé, comme si je n'existais pas.

Je ne sais pas ce qui est le plus douloureux, qu'il m'ait trompé après avoir refusé de coucher avec moi? Qu'il me donne cette impression d'être totalement transparente? Qu'il ne cherche pas à s'excuser ou s'expliquer? Ou encore qu'il laisse les brebis lui tourner autour sous mes yeux?

On m'a brisé une fois, je m'étais jurée de ne plus tomber dans les bras d'un biker. J'ai fait l'erreur de recommencer et je me retrouve anéantie. Il veut jouer, on va jouer. Que la partie commence.