Chapitre 7 - Tyler

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Je suis réveillé par mon portable qui vibre. Je décroche avec un grognement.

— Ramène toi, hurle Billy.

J'étouffe un cri de rage, il m'a explosé le tympan ce con. Je ne prends même pas la peine de me doucher et le rejoint dans notre salle d'entraînement. Les prospects sont en train d'enchaîner les positions de combat, quelques un de mes frères soulèvent des altères ou tape dans un sac. Billy m'attend les bras croisés au milieu des tatamis.

— T'étais où hier soir? crache t il.

— Il te faut un compte rendu détaillé de mes soirées maintenant?

Il me fusille du regard mais je ne cille pas. Je sais pourquoi on est là. Je me mets en position avant de lui lancer:

— Vas y balance, Près.

Il m'envoie un premier coup que j'esquive puis un deuxième et le troisième me percute de plein fouet. Si j'avais encore la tête dans le brouillard, on peut dire qu'il s'est dissipé là!  

— Tu as désobéi.

Je souris. Mon insolence me perdra mais je m'en carre. Il veut me frapper, qu'il vienne, je l'attend. Je me contente d'esquiver, c'est lui qui est en colère, pas moi. Il réussit à atteindre ma lèvre qui se fend sous l'impact. Je crache le sang qui m'envahit la bouche au sol.

— Bats toi morveux, s'énerve t il.

Comme tu voudras. J'envoie un crochet du droit, suivi d'un coup de pied et le termine avec un coup de coude dans le plexus. Mon Près. plié en deux continue à me jeter un regard noir. 

— Ne t'approche pas d'elle.

— Oui, Près., je ricane. 

Je remonte dans la cuisine attenante au bar. Cataleya est assise sur le plan de travail avec un bol de céréales. Elle commence à les couvrir de lait et je soupire.

— Sacrilège.

Elle rit en m'entendant, j'aime entendre ce son cristallin. Lorsqu'elle lève la tête vers moi, son sourire se fane.

— Merde, qu'est ce qui t'es arrivé? 

— Je me suis battu avec un imbécile qui met le lait après les céréales.

Ses magnifiques yeux bleus se lèvent et son sourire réapparaît. J'attrape un torchon et y glisse quelques glaçons avant de tamponner ma lèvre qui a déjà doublé de volume. Je m'adosse au plan de travail à ses côtés. Si Billy arrive, il va m'étrangler mais j'ai besoin de sentir son parfum, sa chaleur. 

— Tu étais où hier soir?

— Qu'est ce que vous avez tous à me demander ça?!

— Tu pus le parfum, avoue t elle les joues rouges.

Tiens donc, ça la gêne que je porte le parfum d'une autre? Je secoue la tête, ce jeu va nous faire plonger dans les flammes de l'enfer. Ayant délaissé son bol, j'attrape sa cuillère et enfourne ses céréales. Elle frappe mon bras indignée et je pouffe la bouche pleine, l'aspergeant de lait.

— T'es dégueulasse Ty! Merde, tu fais chier.

— De si jolis mots dans une si jolie bouche.

— Je te signale que MOI je me suis douchée et changée ce matin.

Je grimace, j'avoue que l'odeur de la Barbie d'hier soir me donne le tournis, son parfum bon marché imprègne mes vêtements, j'en ai presque la nausée. 

— Tu as pris ton pied au moins, ricane t elle.

Si tu savais ma pauvre ... 

— Désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

Elle détourne les yeux et je fronce les sourcils. Il faut qu'on change de conversation rapidement si je ne veux pas penser à ma vie sexuelle merdique.

— Italien ou chinois?

— Ca dépend si tu parles de mecs ou de bouffe?

Je reste bouche bée face à sa réaction ce qui la fait rire.

— Je rigole. Italien, je déteste les sushis.

— C'est japonais les sushis, je lui fais remarquer.

— Même merde plein de riz que leurs beignets frits là tu sais ...

—  Les nems?

— Ouais, voilà. 

—  N'importe quoi! 

— Me dit pas que tu choisis japonais?

— Evidemment! Les sushis c'est la vie!

—  Remarque ça ne me surprend pas tellement...

— Ah oui pourquoi?

— Les psychopathes qui mangent de la viande crue c'est plutôt logique.

J'éclate de rire alors que la porte s'ouvre. Je n'ai pas besoin de regarder pour savoir que c'est Billy. 

— Salut, Pa', lance Cataleya tout sourire.

— Ma puce. Qu'est ce que tu fais LA?

— Je mange des céréales... enfin j'essaie... quand Ty ne me les crache pas au visage.

Bordel, elle pouvait pas se taire, je vais clamser à l'aube de mes 30 ans, fais chier! Elle descend du plan de travail pour déposer un bisou sur la joue de son paternel qui tente de me crucifier sur place.

— Tu as un problème avec mes ordres Sergent, gronde t il.

— Laisse le Papa, il n'en vaut pas la peine, lance t elle un sourire en coin.

Outch! C'est vrai que ça fait mal. Je l'ai mérité après tout! Cette femme est un démon dans un corps de déesse. Mon Président me toise encore une seconde avant de suivre sa fille à l'extérieur. La journée se passe sans encombre, loin du petit démon. En fin de journée, je rejoints mes frères d'armes au lac de Lake Valley. La soirée en l'honneur de Cataleya à lieu là bas. Un feu de camp est allumé pour servir de barbecue, des lampions ont été suspendues dans les arbres et tout autour du ponton. Une musique de fond emplie l'air. Les prospects ont monté des tables et des chaises qu'ils ont positionnés à différents endroits au bord de l'eau. J'adore cet endroit, il est reposant. 

— Je peux vous aider? je demande à Tic et Tac.

Ils me regardent les yeux ronds.

— Quoi?!

— Euh... rien Sergent. Y a des fûts de bière à déchargé si tu veux.

Je m'occupe de descendre et brancher les fûts qui étaient encore dans la camionnette quand je reconnais le son caractéristique du moteur de la moto de mon Président. Je l'ignore, c'est mieux pour le moment. Seulement quand le bout de ses bottes de moto entrent dans mon champ de vision, je n'ai plus trop le choix. Je me redresse et le toise.

— Il faudrait que tu t'occupes des Raiders.

Je fronce les sourcils, je n'aime pas ça. Pour le coup, j'aurais préféré qu'il me reproche encore de parler à sa fille. Les Raiders sont un gang de voleur. Ils se contentent des banques et des bijouteries, rien qui nous concerne, sauf quand les bijouteries sont sous notre protection. Mais nous avons une alliance avec eux, ils ne font pas d'histoires d'habitude.

— Qu'est ce qui s'est passé?

— Les deux bijouteries de Lake Valley ont été vandalisées hier. Ils n'ont rien volé, ce sont contentés de faire peur aux vendeuses et casser les vitrines. 

— Un avertissement, je conclus.

— C'est ce que je pense aussi. Ils restent toujours en dehors de notre territoire. Il faut agir. J'ai envoyé des gars en surveillance le temps que tu règles le problème.

Je hoche la tête et sort mon portable pour réunir les membres dont j'aurai besoin. Billy pose sa main sur mon bras.

— Pas ce soir. C'est la soirée de Cataleya et je ne veux pas d'histoire. 

— Comme tu voudras. Je m'en occupe dès demain matin dans ce cas. Les cueillir à la fraîche sera d'autant plus facile. 


Devil's Fire - Tome 1 TYLEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant