Devil's Fire - Tome 1 TYLER

Chapitre 36 - Tyler

Je la laisse se dépatouiller avec leurs questions. J'ai subit le même interrogatoire le soir où j'ai voulu mettre les choses au clair avec eux. J'ai bien conscience qu'ils sont déçus mais il est important de ne pas leur donner de faux espoirs. 

— Tu veux pas m'aider là? geins Cataleya.

— Ah non! J'étais tout seul quand j'ai dû répondre à un questionnaire digne de la CIA, alors chacun son tour, je me marre.

Ses yeux roulent et elle soupire. Je les observe interagir tous les 3, ils sont beaux. Ce spectacle m'émerveille autant qu'il m'attendrit. Je surprend le regard inquisiteur de Cataleya. Tout à l'heure je me suis comporté comme un con, mais je ne sais pas comment faire avec elle, je suis complétement perdu. Je ne sais pas ce qu'on est, ce qu'elle pense, ce qu'elle veut, ce qu'elle a entendu. Alors j'ai fuit, encore une fois. Billy m'a remonté les bretelles quand il est revenu de l'hôpital. Pour reprendre ses mots, je dois "me bouger le cul et lui parler". Sauf que ce n'est pas ce soir que je pourrai le faire. Je grimace en m'asseyant et ouvre les cartons dans lesquels les enfants piochent copieusement.

— Comment tu vas? Tu as été blessé?

— Quelques côtes brisées, rien d'important. 

— Amis ou ennemis? 

Je relève la tête vers elle, comment peut elle poser une question pareil? Peut être parce que je la fais tourner en bourrique depuis des semaines?! 

— Je n'ai jamais été ton ami Qu.. Cataleya. Encore moins ton ennemi.

— Alors pourquoi tu m'évites?

— Parce qu'on est pas ... on est plus ... j'en sais rien, je soupire. 

— Dean parle tout le temps de Tessa, intervient Théo.

— Euh ... ok?

— C'est son amoureuse, nous explique t il. Mais il n'ose pas lui faire de bisou, parce qu'il a peur qu'elle ne veuille pas. Mais il lui a pas demander alors il peut pas savoir. 

Je reste interdit face à ses paroles.

— C'est un peu comme toi, dit il en me désignant de la tête. Tu parles tout le temps de Cataleya mais quand tu la vois tu te tais.  

— Je parle pas tout le temps d'elle, je marmonne vexé.

— Si , rigole t il. TOUT LE TEMPS.

Cataleya se marre en croquant dans une part de pizza et je la fusille du regard. Elle me tire la langue avant de m'offrir un sourire resplendissant. Qu'est ce qu'elle m'avait manqué! 

— Tu veux lui faire un bisou? demande Lola à Cataleya.

Elle rougit instantanément et c'est à mon tour de me marrer.

— Ca dépend s'il embrasse d'autres filles, réplique t elle.

Je m'étouffe à moitié avec un morceau de pepperoni alors qu'elle me toise. Génial! Lola me regarde les yeux ronds totalement scandalisée par cette éventualité.  

— Tu as plusieurs amoureuses? m'accuse la petite blonde, les poings sur les hanches.

— La seule fille que j'ai embrassé depuis mes 14 ans c'est Cataleya, heureuse petit Démon? 

Lola hoche la tête satisfaite et Cataleya rougit en entendant ma confession. J'évite son regard pas vraiment à l'aise avec la tournure de la discussion. Nous passons le reste de la soirée à parler de Théo et Lola et de leurs activités respectifs. Les enfants ont dû mal à se séparer de Cat mais finissent par lui faire un dernier câlin avant d'attendre dans le couloir. Moi, je me dandine mal à l'aise ne sachant quoi dire ou quoi faire.

— Tu viendras demain? 

— Tu en as envie?

— On a beaucoup de choses à se dire.  

Cette nuit, je n'ai pas fermé l'œil une seule seconde. Je lui dois des explications, sur beaucoup de choses et j'appréhende énormément sa réaction. Est ce qu'elle comprendra? Est ce qu'elle va me pardonner? Est ce qu'elle va me détester? Peut être un peu tout ça à la fois. 

Après avoir préparer les enfants, je les dépose à l'école et retrouve Cataleya à l'hôpital. La tension est palpable, ses yeux rouges, gonflés et cernés. Elle a l'air terrorisé, perdu et brisé.

— La nuit a été longue? je lui demande avant de m'asseoir à ses côtés.

Elle renifle à plusieurs reprises et fuit mon regard. Les infirmières font des allers et venus dans sa chambre pour prendre ses constantes, lui donner ses traitements ou l'aider pour sa toilette. Il se passe près d'une heure, où je me retrouve impuissant face à sa détresse qui ne cesse de croitre. Enfin seul, je le fixe mais elle continue à m'ignorer.

— Cataleya? Qu'est ce qui se passe?

Elle inspire bruyamment avant de lâcher :

— Qu'est ce qui s'est passé dans cette cave? 

Je déglutis avec difficulté, cette partie n'est pas la plus marrante, aucune ne l'est d'ailleurs.

— De quoi tu te souviens?

— De toi... disant que tu t'en fous ...

Je tends la main vers elle mais elle s'écarte.

— On va commencer par ce qu'il s'est passé avec Serena si tu veux bien?

Elle ne répond pas et fixe ses mains qui tirent nerveusement sur les manches de sa blouse. Je soupire et me lance.

— Le danger qui te menaçait était de plus en plus présent et c'était à cause de moi. Ce soir là, tu devais me rejoindre. Quand je suis sorti de la douche, Serena était dans ma chambre, en sous vêtement. J'ai d'abord voulu la mettre dehors et puis ... je me suis dit que si tu pensais que je t'avais trompé, tu partirais ou tu t'éloignerais et alors tu serais en sécurité. Je me rends compte aujourd'hui que c'était stupide.

— Me tromper pour me protéger? C'est vrai que c'était une merveilleuse idée, crache t elle.

— Je ne t'ai pas trompé Cataleya. Souviens toi de ce que tu as vu, fais abstraction de ce qui te mets en colère. Je ne t'ai pas trompé, j'ai fait en sorte que tu le penses mais je n'ai pas touché à Serena. J'étais nu, je l'ai laissé approché et tu en as tiré tes conclusions.