Devil's Fire - Tome 1 TYLER

Chapitre 35 - Cataleya

— Je t'aime Queenie. Reviens, s'il te plaît, je t'aime, tu m'entends?

Oui, je t'entends, mais tu es loin, beaucoup trop loin. Je cours inlassablement mais tu restes inaccessible, comme un rêve dont on n'arrive pas à se réveiller. Tu es mon rêve, mais pour l'obtenir il faut que j'ouvre les yeux.

— Vivre ou mourir?

Je me concentre, je dois y arriver, je veux y arriver. Je veux voir son sourire en coin, ses yeux noisettes, ses cheveux mal coiffés. 

— Queenie? Tu m'entends? Tu as bougé, j'ai pas rêvé, hein? Queenie?

J'ai réussi? J'ai bougé? Ok, on se concentre. J'entends des bips sonores qui s'accélèrent, c'est stressant, déstabilisant. C'est moi qui fait ça?  

— Prends ton temps, Queenie. Je suis là, ne panique pas, d'accord? Tout va bien, tu es en sécurité. Tout va bien. Les enfants vont bien, ils sont à l'école, ils mangent peut être un peu trop de pizzas mais je suis presque sur que c'est équilibré si on considère la sauce tomate comme un légume. 

J'ai envie de rire, est ce que j'ai sourit? Je me concentre sur sa voix, elle m'apaise. J'aime qu'il me parle d'eux de cette manière. Tous l'amour qu'il leurs porte transparait dans sa voix et c'est beau. Les bips ont ralenti, ils sont plus espacés, c'est moins embêtant.

— Voilà Queenie. C'est super ce que tu fais, tu le sais ça? Tu es une vraie guerrière. Enfin vu la tête de Papa Eddison, rien d'étonnant, se marre t il.

J'ai envie de sourire à nouveau mais je ne sais pas si j'y arrive par contre je bouge mes doigts, ça je le sens. Une brûlure agréable longe mon bras pour ensuite descendre se loger dans mon bas ventre. Mes paupières sont lourdes, mais je force, un dernier effort, allez.

— Ouvre les yeux Queenie. Je t'aime plus que ma propre vie, putain.

Enfin j'y arrive. La lumière m'aveugle le temps que mes pupilles s'adaptent à l'intensité de la luminosité. Il est là, tout près de moi. Une main dans la mienne, l'autre sur mon bras. Ses joues sont sillonnées de traces humides et ses yeux me regardent d'une drôle d'intensité. 

— Salut, souffle t il.

Je tousse en essayant de parler, ma bouche est terriblement sèche et ma gorge douloureuse. Tyler me tend un verre d'eau. J'en bois quelques gorgées avant de réussir à lui répondre.

— Vivre.

Il sourit timidement. 

— Je vais chercher le médecin.

— Attends. Parle moi d'eux, s'il te plaît.

Il hoche la tête, se rassoit et me raconte tout ce que j'ai loupé des deux petites têtes blondes ces 6 derniers jours.  

— Ils prennent toute la place dans le lit. Lola considère PanPan comme son nouveau doudou, elle demande après toi sans arrêt, Théo a besoin d'être rassuré en permanence et a peur de te perdre. Ils mangent de la pizza tous les soirs. Ne grimace pas, je veille à changer de recette chaque jour pour la diversité.

Je pouffe et ses yeux s'illuminent.

— La vérité? C'est qu'ils me font du chantage et je craque à chaque fois, je suis nul. L'autre jour j'ai dû leur lire Raiponce, non mais tu as déjà lu cette connerie? Tu y crois toi?

— Je crois surtout qu'ils ont beaucoup de chance de t'avoir. 

La porte s'ouvre sur une infirmière, surprise de me voir réveiller, elle s'empresse d'aller chercher le médecin. S'ensuit une batterie d'examens interminables et épuisant. On m'explique l'étendu de mes blessures et des soins que j'ai reçu ainsi que la convalescence qui m'attend. Tyler est parti sans un mot et son absence me pèse. Peu de temps après mon père arrive. Une fois tous les deux, je m'effondre contre son épaule. 

— Ca va aller ma puce, ne t'inquiètes pas. Tout va rentrer dans l'ordre, tente t il de me rassurer.

— Il est parti, je pleurniche en reniflant.

— Il reviendra, ma puce. Il reviendra. 

J'ai dormi une bonne partie du reste de la journée. C'est fou d'être aussi fatiguée après avoir dormi pendant 6 jours! Mon plâtre me gène et m'empêche de trouver une position confortable. Je suis en train de dîner quand on frappe à ma porte. Lola et Théo apparaissent derrière la porte. Je pleure en les voyant, j'ai droit à un câlin en règle et une batterie de questions sur mon état. Lola me tend une peluche lapin qu'elle a choisi elle même, Théo dépose un bouquet de fleurs sur la table et Tyler porte 3 cartons de pizzas ce qui me fait sourire. 

— Vous ne pourrez pas manger de la pizza éternellement, je préviens les enfants.

— Il dit toujours oui, m'avoue Lola en haussant les épaules.

Tyler garde la bouche ouverte sous le choc de sa révélation ce qui déclenche mes éclats de rire. 

—  Il a dit que c'était pas grave de prendre du poids avant de retourner à l'orphelinat.

Les aveux de Théo me coupent l'envie de rire. Leur retour à l'orphelinat, évidemment à quoi je pensais? Ils ne vont pas rester chez Tyler indéfiniment. 

— Tu sais faire le manger? me demande Lola.

— Je cuisine, oui, mais pas de pizza.

— Tu sais faire les gâteaux au chocolat?

— Bien sûr.

— Tu es une maman alors?

Je rougis, ses yeux bleus se couvrent de paillettes alors qu'elle me dévisage comme si j'étais une licorne.

— Je ... euh ... non, je ne suis pas maman ma puce.

— Si on vient vivre avec toi, tu pourras être notre maman, conclut elle sûre d'elle.

Mon cœur se serre. Elle a déjà tout prévu. Mais moi je n'ai jamais rien prévu de tout cela et je ne sais pas quoi dire.

— Lola, on en a discuté, tu te souviens? 

— Oui, tu as dit que tu pouvais pas être notre Papa. Mais Cat peut être notre Maman, hein?

Je cherche de l'aide auprès de Théo mais je me rend compte qu'il attend aussi ma réponse, tout comme sa sœur, mon Dieu.

— Lola ... je t'aime de tout mon cœur, tu sais? Mais ... je ne peux pas.

— Oh... C'est parce que je n'ai pas grandit dans ton bidon?

— Non ma chérie, ça n'a rien à voir. Je n'ai pas de maison à moi et je suis trop jeune pour avoir des enfants.

— Tu as un amoureux?

— Bah oui, c'est Tyler, répond Théo.

— Et tu peux pas acheter une maison avec Tyler? 

— Je ... euh ...