— Dégage, je crache à l'intention de Serena quand je suis sur que Cataleya n'est plus là.
— Attends, King, je vais m'occ...
Je la pousse sans ménagement, mon regard meurtrier la fait tressaillir et elle se saisit du morceau de tissu qui lui sert de robe avant de sortir en trombe. En ouvrant la porte elle tombe sur mon Prés. fou de rage. J'enfile un boxer, un jeans et lui fais face. Il y a bien longtemps que je n'ai plus peur de mon destin, je sais depuis toujours qu'il est merdique de toute façon alors soit.
Je campe sur mes appuis et attends. Je sais qu'il ne parlera pas en premier. Son poing se serre et je ferme les yeux accueillant son contact avec plaisir. J'espérais l'espace d'une seconde que la douleur me ferait oublier le visage ravagé par la peine de Cataleya mais non. J'ai juste mal à la gueule en plus du cœur.
— Espèce de petite merde, je vais te crever. Je t'avais prévenu, crache mon Président.
Encore un coup puis un troisième, j'encaisse, je crache le sang qui m'emplit la bouche et croise son regard noir de rage.
— Tu as une seule et unique chance de t'expliquer. Maintenant, hurle t il.
Alors j'obéis et m'exécute. Je lui dis ce qu'il s'est passé. Mes mots le percutent et semblent le faire autant souffrir que moi, qu'elle? Je vois bien qu'il ne comprend pas ma décision mais il finit par la respecter et accepte de garder mon secret à condition que je n'approche plus jamais d'elle. Comme si j'en avais l'intention. J'ai déjà fait bien trop dégât mais elle s'en remettra.
Je suis au bar, un verre à la main quand elle redescend, un sac de voyage en bandoulière. Elle passe la salle en revue, ne s'arrête pas sur moi et souris en apercevant Cooper. C'est quoi ce bordel?
— Tu es prêt? chantonne t elle.
— Toujours pour toi ma jolie.
Il lui tend son bras qu'elle crochète volontiers tout sourire. Putain, je vais le buter. Billy arrive derrière et d'un regard je comprends. Si je bouge, si je parle, je suis mort, ok. Je regarde la seule femme qui ait jamais réussi à faire battre mon cœur partir au bras d'un autre vers une destination inconnue, le sourire aux lèvres. Moi, j'ai envie de crever.
Les jumeaux viennent s'asseoir de part et d'autre de moi. Je sens leurs regards appuyé mais je ne dis rien.
— Il y a un problème Sergent?
— Je vous attends pour l'entrainement dans 10 minutes, je leur annonce sèchement.
— Mais ... On s'est déjà entrainé tous l'après midi avec ... commence Tic.
— Avec? je relance.
— Bah avec Cat, termine Tac.
Je ricane amèrement.
— Parce que tu appelles ça s'entrainer? Avec une nana de la moitié de votre poids?
— N'empêche qu'elle envoie, on dirait pas comm... Ok, on arrive.
J'ai besoin de me défouler et les prospects vont m'occuper quelques heures. Pourquoi j'ai fait ça? En même temps quand on voit la façon dont elle est sortie, sans une once de tristesse ou de peine, je me dis que finalement, elle ne tenait peut être pas tellement à moi. Pourquoi est ce que c'est moi qui ai mal alors que c'est moi qui ai joué les connards? Pourquoi c'est moi qui ai envie de pleurer comme un putain de bébé alors que c'est moi qui ai tout foutu en l'air? C'est con, je devrais être heureux qu'elle ne pleure pas, qu'elle ne soit pas triste. Mais au fond, je crève et je veux l'emporter avec moi.
Je n'ai pas dormi de la nuit, la journée suivante est aussi merdique que mon humeur de chien. Personne n'ose m'approcher de peur de déclencher un ouragan. Billy ne veut rien me dire, je ne sais pas où elle est ni ce qu'elle fait. Je sais juste qu'elle va bien. Ca devrait me suffire, mais non, putain, ça ne suffit pas. C'est la première nuit depuis une semaine où je ne dors pas contre elle. Les cernes que je me trimballe atteste de la qualité de mon sommeil loin d'elle. J'enchaîne les missions pour le club avec plus de rage que d'habitude. Cela me rend dangereux et ils le savent. Je n'ai jamais eue aussi peu besoin de demander des comptes ou de l'argent, ils parlent avant même que je n'ai eue le temps de poser des questions. Apparemment, je me promène avec une pancarte "Je vais tous vous buter" sur le front.
Le soir, j'évite le bar, les brebis, mes frères, mais surtout mon Président. Même s'il connaît la vérité je sais qu'il ne la cautionne pas et ce n'est pas auprès de lui que je vais pouvoir me plaindre de mes conneries. Le seul avec qui je pourrais le faire c'est Cooper, qui, lui, est avec Cataleya. Il ne répond pas plus à mes interrogations que Billy, surement sur ses ordres d'ailleurs.
Quand mon téléphone sonne au milieu de la nuit, je l'ignore. Jusqu'à ce que l'appelle se répète à trois reprises. Les yeux braqués sur mon plafond, je décroche sans regarder de qui provient l'appel.
— Quoi? j'aboie.
— Ahhhh ennnfinnnnn. Tu étaiiiis dans Se-re-na peut être?
— Queenie? Tu es soule? je reprends d'une voix plus douce.
Je me redresse brusquement dans mon lit, elle n'arrive pas à articuler deux mots sans pouffer et les syllabes s'allongent autant que ses silences.
— Quee-nie, crache t elle. Ne m'a-ppelle plus ja-mais co-mme ça. Tu es un con-nard, un putain de monstre ré-pu-gnant et sans coeur. Tu me dé-gou-tees.
Ses mots se frayent un chemin en moi, réveillant tous mes souvenirs.
"monstre" "répugnant" "dégoutes"
Le message est bien passé. Il est plus que clair. Moi qui pensait qu'elle serait ma rédemption, apparemment, elle sera la raison de mon chaos et ma descente aux enfers. Brady va mourir dans d'atroce souffrance et je le suivrai jusqu'aux portes du brasier afin d'être certain que ses perversités le consument de la plus douloureuse des manières. Plus rien ni personne ne m'arrêtera. Elle me hait, mais elle n'a aucune idée d'à quel point je partage ses sentiments à mon égard. J'ai cru être capable d'aimer mais même ça je ne sais pas le faire. Tel la faucheuse, je me contenterai d'ôter la vie de ce fumier sans remord, sans pitié, sans regret, sans culpabilité. Dû jour où ils ont posé leurs mains sur moi, mon cœur a cessé de battre et plus rien ne pourra le réanimer. Qu'il en soit ainsi.
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Devil's Fire - Tome 1 TYLER
RomanceLorsque Cataleya décide de faire face à son ancienne vie, elle s'est promis de ne plus jamais approcher un biker. Plus jamais et pourtant... il ne lui faudra que quelques heures pour rencontrer celui qui défiera ses résolutions, son Président et tou...