Chapitre 18: Travail pour moi !

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Je me trouve dans un long couloir brillamment éclairé. Le lieu est magnifique, les murs sont d'un blanc immaculé et il y a des bougies sur le sol, sans oublier les fleurs qui serpentent les murs, des dahlias, mes préférés, il y en a partout de toutes les couleurs et leur odeur entêtante embaume l'air. Je porte une robe blanche qui m'arrive aux genoux, pieds nus, mes cheveux bouclés cascadent jusqu'à mes épaules. Je m'avance avec un léger sourire, d'un pas lent, jusqu'au bout du couloir.

Là, une porte s'ouvre dans un bruit qui se répercute dans l'espace vide. Sans hésiter, j'entre dans une chambre. Comme le couloir, les murs sont blancs, et il y a des dahlias qui jonchent le sol, les rideaux volent au vent, apportant une légère odeur de terre retournée que j'adore. Il n'y a rien dans l'immense pièce à l'exception d'un berceau en bois dans un coin. La lumière converge vers cet objet magnifique, je m'avance, je me sens soudain nerveuse, mon cœur bat la chamade et mes mains deviennent moites. Dans le berceau est couchée une petite fille, elle a les yeux grands ouverts et tend une petite main boudinée dans ma direction. Émue, je comble la distance pour la prendre, quand soudain quelqu'un se matérialise dans mon dos, il me serre contre lui d'une façon qui aurait pu paraître affectueuse si seulement sa prise ne me coupait pas la circulation sanguine.

Regarde-la, c'est notre petite fille. Je regarde par-dessus mon épaule pour me confronter au sourire d'Adrian Leblanc.

Je me réveille en sursaut, je saute du lit en m'emmêlant les pieds dans la couverture pour courir dans la salle de bain. J'ai à peine le temps d'atteindre les toilettes que je vomis tripes et boyaux. Mon estomac se contracte violemment pour rendre tout ce qui s'y trouve, ce qui veut dire, pas grand-chose étant donné que je n'ai pas dîné. Une fois terminé, je tire la chasse avant de me déshabiller et de me glisser sous la douche. Le jet d'eau chaude me fait un bien fou et chasse les derniers vestiges de mon cauchemar dérangeant. J'enroule une serviette autour de moi avant de me laver le visage avec les produits adaptés offerts par Cass et de me laver les dents. Je suis en train d'appliquer une huile nettoyante quand soudain, le rêve me revient avec plus de clarté. Un bébé, Adrian Leblanc. Putain, à quand remontent mes dernières règles ?

Je me rappelle les deux fois où ce salaud m'a prise de force, il n'avait pas mis de préservatif et en plus, il est venu en moi. Non, non, non. Pas ça. Je me rince le visage avant de sortir de la salle de bain. On est le 15 du mois, normalement j'ai mes règles chaque 8, et ça n'a jamais changé. Mon cycle est réglé comme une horloge. Devant le miroir à pied de ma chambre, je laisse tomber ma serviette, j'inspecte mon ventre sous toutes les coutures, rien d'anormal. Je prends mes seins en coupe, ils semblent gros, mais je n'en sais rien, ont-ils toujours été comme ça ? Putain, je n'ai même pas de téléphone pour faire une recherche sur Google. Ce n'est pas plus mal finalement, ce maudit moteur de recherche va sûrement me dire que je n'ai pas mes règles parce que mon voisin a la grippe, ou pire, parce que j'ai un cancer en phase terminale. Il faut que je me calme, si ça se trouve, ce n'est qu'un retard.

Mais ce rêve ? Suis-je maudite au point de porter l'enfant de l'homme qui m'a torturée, violée et qui a tué ma mère ? Je ne suis restée avec les Leblanc que 6 jours, je n'ose même pas imaginer ce qui serait advenu de moi si Riccardo ne m'avait pas libérée.

Riccardo, j'ai un pincement au cœur. J'ai toujours du mal à croire qu'il a réussi à trouver le corps de ma mère et à l'apporter ici. Ça n'a pas dû être facile de plus, si les Leblanc l'apprennent, ils pourraient penser qu'il a quelque chose à voir avec ma disparition, mais il n'a pas hésité à le faire.

Mais malgré ma reconnaissance à son égard, j'ai vraiment peur qu'il me demande quelque chose que je ne serais pas en mesure de lui offrir en échange.

La Pieuvre De L'ombre 1( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant