Chapitre 58: Le chaos

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– Vous ne pouvez pas voir le Don aujourd'hui, c'est son jour de repos.

– Que voulez-vous dire par jour de repos ? Mais c'est ridicule.

– Il ne traite pas les affaires qui ont un lien avec l'organisation. Je souffle, frustrée.

– Justement, je suis ici pour des affaires personnelles. Je vous en prie, laissez-moi entrer, c'est vraiment important.

– Pas aujourd'hui. Articule le gorille, le visage à quelques mètres, son souffle mentholé caressant ma peau. J'effectue un mouvement de recul.

– Quand pourra-t-il me recevoir ?

– Hm, jamais ? Suite à son interrogation, il éclate de rire.

Je tourne sur moi-même, au comble de la frustration. Quand les deux agents ont disparu avec Riccardo dans la voiture de police, mon premier réflexe a été d'aller voir Gia, mais il n'est pas chez lui et son téléphone ne passe pas. La seule personne qui sait absolument tout de lui, à savoir Cass, n'a pas pu me renseigner et elle est morte d'inquiétude, car Giacomo Gaviera s'est comme volatilisé.

Je suis ensuite venue au manoir, ça n'a pas été facile de trouver la maison ancestrale des Gaviera toute seule. La maison n'est même pas disponible sur Maps, j'ai fait appel à Dante puis à Luca, mais aucun des deux n'est joignable.

J'ai fini par y arriver après plus de deux heures de recherche acharnée.

Et tout ça pour quoi ? Pour que les gardes postés devant l'entrée me fassent attendre pendant plus de 30 minutes pour ensuite me dire que le Don ne peut pas me recevoir. Comme si ce n'était pas suffisant, ils se permettent de faire des plaisanteries salaces sur ma présence sur la propriété de la pieuvre.

– Écoutez. Je lâche, de plus en plus frustrée. C'est vraiment urgent, croyez-moi, il voudra entendre ce que j'ai à dire. Le garde éclate de rire comme si j'étais plus drôle que le bouffon du roi en personne.

– Bien tenté, mais non. Les ordres sont les ordres.

Je me tire les cheveux tellement fort que des mèches me restent dans la main. Tous les gorilles postés devant l'entrée, quatre, et d'autres postés en hauteur doivent penser que je suis complètement folle. Mais je m'en moque.

Je me demande où ils ont emmené Riccardo. Je n'ai aucun moyen de le joindre et l'inquiétude me dévore comme une très vilaine tumeur.

C'était pour ça qu'il voulait partir ? Parce qu'il avait appris que les soupçons sur la mort de Belluci reposent sur lui ?

Bordel, encore une fois, il a préféré le garder pour lui. Je me sens tellement coupable de l'avoir gardé dans ma chambre. Je comprends maintenant pourquoi il me regardait comme ça la veille, cette façon qu'il avait de me toucher, l'ardeur désespérée qu'il a eue de me faire l'amour, comme si c'était la dernière fois.

Serre-moi fort contre toi

Regarde-moi. Promets-moi que tu vas m'attendre.

Il ne va plus revenir, c'étaient des adieux. Non, mon cœur se brise à cette pensée et mon esprit se révolte. Je ferai tout mon possible pour l'avoir de nouveau dans mes bras.

– C'est urgent, putain, il faut que je voie la pieuvre ! Le garde s'avance d'un pas menaçant, il soulève sa veste pour me montrer son arme.

– Écoute gamine, pourquoi n'irais-tu pas jouer ailleurs. Je ne cille pas.

– Je ne joue pas, il faut que je parle au parrain. Tout de suite !

– Putain, tu as tellement sucé des bites que tu es bouchée. Il ne reçoit personne chez lui.

La Pieuvre De L'ombre 1( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant