Je suis réveillée par plusieurs claques sur le visage.
- Doucement, tu vas la blesser. Je continue de croire que c'est une mauvaise idée. J'ouvre les yeux et me retrouve nez à nez avec Riccardo qui me sourit de manière énigmatique.
- Le vol s'est bien passé, nous avons traversé quelques zones de turbulences, mais heureusement que je t'ai droguée.
Je plisse les yeux. Il le dit comme s'il s'attendait à des remerciements. Une minute ?
Je me lève d'un bond, repoussant Riccardo, d'un coup de coude au thorax. Ma tête heurte le toit de l'appareil et je tangue légèrement sur mes jambes. Une main me retient, cette fois c'est Giacomo.
- Je suis désolé pour le sédatif, Riccardo n'en fait qu'à sa tête. Ce dernier se lève avec un sourire narquois, il passe les mains sur les plis de sa chemise blanche.
- Elle devrait me remercier, le vol a été infernal. Au moins elle n'a rien senti.
- Où suis-je ? Aucun des deux ne me répond. Riccardo fait signe à deux hommes de s'approcher de nous. Je remarque bien vite l'adhésif que tient l'un d'eux. J'amorce un mouvement de recul, paniquée.
- Je ne pense pas que ça soit nécessaire, soupire Giacomo. Son frère claque la langue contre son palais, les bras croiser sur son torse massive il declare en m'observant.
- Si, je n'ai plus envie de lui courir après.
- J'espère que ton petit caprice ne va pas nous causer des problèmes avec les Français. Père aura ta peau si tu fais capoter ses projets.
J'essaie de m'enfuir, mais les deux hommes me retiennent. L'avion ne permet pas beaucoup de marge de manœuvre. Alors que je me débats, ils réussissent à m'attacher les mains, puis les chevilles. Je fusille Riccardo du regard tandis que Giacomo sort de l'appareil. Il me regarde d'un air pensif, le doigt posé sur son menton.
- Je ne veux plus voir ses yeux. Aussitôt, l'un des gorilles sort un bout de tissu de sa poche et me couvre les yeux.
- Et qu'on la bâillonne.
- Non, non, pas... Il me recouvre la bouche, folle de rage. Je m'enfonce dans le siège de l'avion. Je sens quelqu'un se rapprocher de moi, son parfum me parvient, je devine que c'est Riccardo.
- Ne t'inquiète pas, c'est juste le temps du trajet. Après, tu seras libre. Je me mets à hurler derrière mon bâillon.
- Tu veux dire quelque chose ? Je sens son souffle balayer mon visage. Profitant qu'il soit près, je lui envoie un coup de tête.
- Putain ! Il s''emporte. Au moins, il s'éloigne, c'est déjà ça. J'entends un claquement de doigts et je suis soulevée de mon siège. Des larmes de colère et d'impuissance sortent de mes yeux. J'en ai marre, d'abord Adrian Leblanc et maintenant lui. Ils me veulent quoi à la fin ? À ce stade, j'aurais préféré qu'ils me tuent une bonne fois pour toutes.
Non, je ne peux pas mourir. Je ne peux pas faire ça à papa. J'ai tellement peur pour lui, et si Adrian Leblanc lui fait du mal dans le but de me retrouver ?
- Essaye de ne pas trop l'énerver, il a l'air d'un rigolo mais Riccardo est très instable. C'est l'homme qui me porte. Son accent est tellement fort que je ne suis même pas sûr de comprendre ce qu'il raconte.
L'homme finit par s'arrêter. J'entends un léger bruit que j'identifie comme l'ouverture du coffre d'une voiture, puis il me pose avec délicatesse.
- Si tu ne m'avais pas frappé, tu serais tranquillement installée sur la banquette, raille la voix de Riccardo. Je hurle quelque chose qui peut se traduire par "va te faire foutre", ce qui évidemment le fait rire.
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La Pieuvre De L'ombre 1( Terminé)
RomanceIl y a deux choses que Riccardo Gaviera aime plus que tout au monde : lui-même et ôter la vie. Mais quand il se rend compte que Gayle est enfermée dans un manoir et torturée pour avoir tué son agresseur, il n'hésite pas une seconde à faire une entor...