Chapitre 3: Mais où est passé le cadavre ?

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- Tu as promis de t'occuper de moi au restaurant, je viens chercher satisfaction. Murmure une voix près de mon oreille, un souffle alcoolisé balaye mon visage.
Satisfaction ? La lumière s'allume dans ma tête et c'est là que mon corps se rappelle que dans ce genre de situation, il faut paniquer et se débattre.
Ma vision s'éclaircit, je me rends compte que mon cœur bat à un rythme anormal paradoxalement mes paupières sont lourdes, j'ai envie de dormir. Merde, qu'est-ce que j'ai ?

- Lâche-moi ! Je f inis par hurler en me débattant. L'homme au-dessus de moi, je le reconnais à présent. C'est l'un de mes clients de ce soir, celui avec le piercing. Mais comment est-ce possible, qu'est-ce qu'il me veut ? Je suis peut-être en train d'halluciner ?

Je me met à hurler et à lui donner des coups de poing sur le torse pour qu'il me relâche.

- Ferme-la, ou je te tue, cracha-t-il à quelques mètres de mon visage en brandissant un couteau. La lame capte la faible luminosité de la ruelle et ma panique monte en flèche. Je le frappe de toutes mes forces au visage, dans un sursaut de lucidité, je prends conscience de plusieurs choses. L'homme est beaucoup plus fort que moi, mais il est saoul, ce qui rend ses mouvements un peu chaotiques et deuxièmement chose, la plus importante, j'ai un couteau dans la poche de ma veste, une lame qui ne me quitte jamais depuis que j'ai commencé à travailler de nuit. Si je réussis à m'en emparée, peut-être que je pourrais le blesser, assez du moins pour m'échapper.

- Arrête de te débattre, putain, je ne veux pas te faire de mal, tu vas me suivre gentiment et tout ira bien.

Oui c'est ça, prends moi pour une dinde !

Je lui envoie une droite en plein visage et cette fois, il réplique. Dans un grognement, je reçois un coup de poing sur le nez. Durant une fraction de seconde, la douleur m'aveugle, je sens un liquide chaud et poisseux s'écouler de mon nez.
Putain, ça fait mal ! Je ferme les yeux pour tenter de reprendre mon souffle.

- Salope ! Il brandit le couteau au-dessus de ma tête avec un son presque animal, ses yeux vitreux injectés de sang, porte une telle haine et une telle rage que je comprends ce qu'il a l'intention de faire.
Je réussis à rouler sur le côté une seconde décisive avant qu'il ne me frappe. L'impact est si forte que la lame se brise en deux en touchant le sol.

Putain. Je réussis à sortir une jambe et je lui donnai un coup assez puissant sur le bas ventre pour que la pression de sa main autour de son cou se relache, son dos heurte violemment la moto de mon voisin qui tombe sur le sol avec un bruit qui semble assourdissant dans cette ruelle calme. Profitant de cet instant, je glisse la main dans ma poche et saisit le canif.

- Tu vas me le payer.

Quand je le vis près à bondir, une montée d'adrénaline me parcourt et dans un mouvement de panique, je plante la lame dans son cou. Son sang m'éclabousse, l'homme écarquille des yeux, portant la main à sa blessure, il me regarde comme s'il n'en revient pas que je l'ai blessé, moi non plus d'ailleurs !

Je profite qu'il soit déstabilisé pour prendre le chat et me rue dans l'immeuble. Mes mains tremblent tellement que j'ai du mal à retirer les clés de la serrure.
J'entends au loin une portière de voiture claquer, puis des pas précipiter, mais je n'y prête pas attention.
J'arrive enfin à ouvrir ma porte. Je la ferme derrière moi avant de monter les marches à une vitesse phénoménale si on prend en compte mes tremblements. Arrivée dans mon studio, je jette le chat sur le canapé et me met à tourner en rond.

La Pieuvre De L'ombre 1( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant