35-Charlotte

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C'est la deuxième fois en une semaine que je me réveille avec la gorge sèche et un mal de crâne. A la différence cette fois-ci que je suis démaquillée et en pyjama. Les flashs de la veille me reviennent un par un et alimentent ma migraine.

J'ai avoué mes sentiments à Nate.

Ils sont partagés.

Je l'ai embrassé.

Après ce moment confessions au centre de la piste de danse, nous sommes repartis nous amuser jusqu'au bout de la nuit sans jamais nous lâcher. Il a tenu sa promesse et s'est contenté de soda pour nous ramener en voiture sans danger. Une fois arrivés à l'appart, les souvenirs sont flous. Je me rappelle en revanche très bien qu'il m'a tenu les cheveux quand je rendais tout ce que mon foie n'a pas supporté. Il m'a brossé les dents et aidée à me changer.

Je suis dans sa chambre, en nuisette, et même sans trop de souvenirs de la veille, je sais qu'il ne s'est rien passé. J'ai compris la réelle ampleur des sentiments que je lui porte quand il a refusé de me rendre mon baiser car je méritais mieux. Il veut faire les choses bien, et je l'en remercie. Je change de position pour être face à lui mais découvre que je suis seule dans le lit. Les draps sont froids de son côté, signe qu'il est levé depuis déjà un moment. J'essaye d'émerger et de sortir du lit pour le rejoindre mais la gueule de bois martèle mon crâne. En cherchant mon téléphone sur la table de nuit pour voir l'heure, je découvre qu'il m'a préparé un verre d'eau et un antalgique en prévision. J'avale le comprimé quand la porte de la chambre s'ouvre sur Nate, un plateau repas dans les mains.

-Comment ça va, me demande-t-il, pas trop mal à la tête ?

-J'ai l'impression que quelqu'un joue des maracas dans mon crâne.

Il s'installe à sa place et cale le plateau contenant notre petit-déj. Je ris quand je remarque les croissants de la boulangerie française, devenu l'incontournable des petit-déj des grandes occasions.

-Qu'est-ce qu'on fête pour qu'il y ait ces croissants ?

-Eh bien premièrement nous fêtons quand même notre entrée dans une nouvelle année, ce n'est pas rien. Les bonnes résolutions et tout, devenir une meilleure version de soi-même et le bla-bla habituel qui va avec.

-Et deuxièmement ? je l'interroge tout en sachant qu'il parlera des déclarations d'hier.

-Deuxièmement, j'aimerai savoir si tu as tous tes souvenirs d'hier et, si oui, si tu as agi sous l'alcool ou pas. Si tu me réponds oui, on reparlera plus jamais et on fera comme s'il ne s'était rien passé. Pas de gène.

Le fait qu'il pense que je me suis seulement amusée avec lui me fait comme un pincement au cœur. C'est comme s'il n'avait pas l'habitude d'être réellement aimé.

-Je pense tout ce que j'ai pu dire.

A ces mots, tout son corps se détend et il avoue :

-J'avais peur de ne plus jamais regoutté à tes lèvres sur les miennes. C'aurait été un réel supplice de faire semblant.

-Tu l'aurais fait ? Semblant, je veux dire. Tu aurais fait semblant d'oublier pour ne pas me mettre mal à l'aise ?

-Bien sûr, il affirme sans aucune hésitation, je ne veux surtout pas gâcher ce que l'on a déjà, même si ce n'est que de l'amitié.

Mon cœur fond et ses battements s'accélèrent sous ses mots.

-Maintenant on mange ! il s'exclame, je ne sais pas toi mais moi je meurs de faim et je suis incapable de tenir une conversation sérieuse si mon estomac est vide.

Nous attaquons donc ce petit-déjeuner dans la bonne humeur, ravivant les souvenirs de la veille. Je me sens apaisée. Les rayons du soleil tapent contre les vitres de la fenêtre ayant remplacé la tempête qui faisait rage. Le beau temps est revenu. Je prends ça comme un signe du destin, une bonne année s'annonce, bien entourée et aimée.

Artists on campus - NateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant