18-Charlotte

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-Et voici pour vous, bonne lecture !

Je tends son livre à ma cliente et repars faire le ménage de fin de journée dans le café. Cette journée a été interminable et je sens une migraine poindre, capable de me gâcher toute ma soirée. Après avoir désinfecter toutes les tables vides, je commence à laver la vaisselle de l'autre côté du comptoir.

Je discute avec Adé qui me raconte son week-end en amoureuse chez ses parents. Elle a enfin passer le cap de la présentation et est si heureuse de me le partager que j'ai l'impression que son bonheur est contagieux. Je suis fière qu'elles n'est plus à se cacher, qu'elles puissent vivre librement sans peur d'être jugées.

J'ai eu la chance d'être aux premières loges de leur relation. J'ai même assisté à leur rencontre ! Aussi cliché que possible mais tellement mignon. Kate, sa compagne, a commencé par être une simple cliente du café, et, au fur et à mesure de ses visites, elle s'est rapprochée d'Adélaïde, lui demandant des conseils lecture ou même pâtisserie. Un jour, en débarrassant sa table, j'ai découvert qu'elle avait écrit son numéro de téléphone sur sa serviette, j'étais tellement euphorique pour ma patronne qu'elle n'arrivait pas à me canaliser ! À la suite de cela elles ont enchaîné les rendez-vous et date tous plus clichés les uns que les autres, et aujourd'hui, elles sont devenues inséparables et s'aiment à la folie.

Un type d'amour que je pense ne jamais connaître. Un amour qui les prend par les tripes, qui contamine chacune de leurs cellules. Un amour si passionnel qu'il en devient rageant.

Je me demande quand cet amour que j'éprouvais pour Jonah s'est estompé. Je l'aime, oui. Mais pas de manière aussi passionnelle qu'à nos début, et ça commence à m'effrayer.

-Ca va Charlotte ? T'as l'air patraque.

-T'inquiète pas j'ai juste une petite migraine qui commence à monter. Laisse-moi juste aller chercher un médoc dans mon sac et je reviens.

-Même pas en rêve. Tu prends tes affaires et tu vas te coucher. Un thé et au lit mademoiselle. Le café est vide, on a pas besoin d'être deux pour la fermeture ne t'inquiète pas. Allez ouste !

Remerciant mon adorable patronne, je rassemble mes affaires et prend la route jusqu'à la maison. Cette soirée avortée sera l'occasion de nous refaire, avec Jonah, un petit plateau télé comme au bon vieux temps.

En entrant dans le séjour je sens une incroyable odeur de lasagnes. Il m'a cuisiné mon plat préféré ! J'en ai carrément l'eau à la bouche.

-Jonah, t'es là ?

Aucune réponse. Il est peut-être déjà couché, fatigué à cause de son entraînement matinal. Maintenant qu'il a été reprit dans son équipe, il y met toute son énergie, peut-être plus que de raison.

J'ouvre donc le four, à la recherche des fameuses lasagnes qui m'ont rendues si affamée. Il est bizarrement vide, de même pour le frigo. Je finis par le trouver dans le lave-vaisselle, vide. Bon et bien les lasagnes n'étaient pas pour moi, c'est ce qu'on appelle un faux espoir.

Je décide quand même d'aller vérifier s'il est bien dans notre chambre, presque inquiète qu'il ne donne aucun signe de vie. En m'approchant, j'aperçois la lumière allumée de la pièce sous la porte, preuve qu'il est bien présent. C'est donc trop lui demander de venir m'accueillir ?

J'ouvre la porte à la volée et reste paralysée, la bouche grande ouverte, autant que celle d'Eva, à genou face à Jonah. Ma meilleure amie et mon petit copain. Je reste bouche bée devant cette image qui hantera mes cauchemars pour les prochaines années. Bordel de merde, ma meilleure amie et mon petit copain !

-Euh... Je... Salut bébé. T'étais pas censée finir à 20h ?

-C'EST TOUT CE QUE TU TROUVES A ME DIRE, ESPECE DE CONNARD ?!

Artists on campus - NateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant