33-Charlotte

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Je me réveille avec les membres tout engourdis et la gorge sèche. Je tâte le lit à la recherche de mon téléphone et constate qu'il est dix-sept heure. Nous avons dormi toute la journée. Pourquoi personne ne s'est décidé à mettre tout le monde d'accord sur un seul et même fuseau horaire ? Nate m'a dit que c'était à cause de soleil en se moquant de moi mais je ne trouve pas ça moins débile.

Assommés par le jet lag, nous n'avons même pas prit la peine de nous préparer pour dormir. Voilà pourquoi je nous retrouve tout habillé, sans même avoir défait le lit. Tellement habituée à dormir avec lui à cause de la chambre que nous avons partagé dans le gîte, je n'ai même pas remarqué qu'il était encore là. Maintenant que je suis bien réveillée, je suis obligée de sentir sa présence car je suis littéralement collée à lui comme une moule à son rocher. Nos corps s'emboîtent en parfaite symbiose et son bras enlace ma taille.

Depuis quand sommes-nous devenus si proche ?

Je n'ai pas le temps de me poser sur la question car je me rends compte que ma vessie menace d'exploser. Je tente de me lever mais le boulet qui me sert de coloc m'empêche de bouger d'un centimètre. Résignée à l'idée de le réveiller en lui pissant dessus – très chic – je le pousse sans effort de délicatesse et cours jusqu'à la salle de bain.

C'était moins une.

N'ayant même pas pris la peine de fermer la porte qui relie la pièce à la chambre, je le regarde dormir. Il est tellement épuisé qu'il ne s'est pas rendu compte de ma soudaine disparition et continue à dormir comme un bébé. Je ne peux pas m'empêcher de rire et d'immortaliser le moment avec mon téléphone. J'en profite pour checker mes notifications, provenant majoritairement de mon dernier post. Les commentaires sont remplis de cœur et mot de mes amies ou de mes cousins et cousines, mais je retiens celui de Nate. S'il y avait quelque chose de son côté il aurait utilisé un cœur rouge, non ? Je m'en fiche de passer pour une folle et recherche la signification du cœur blanc.

« Témoigne de l'amour pur. Valable aussi bien en amour qu'en amitié. »

Bon, bah ça ne m'aide pas beaucoup. Pour arrêter de ruminer comme je le fait depuis l'épisode sous la branche de gui, je ferme cette foutue porte et file sous la douche. Avoir passé autant de temps dans un avion et m'être endormie dans les vêtement de la veille me donne envie d'y passer les trois prochaines heures. Je savonne mon corps, masse mon cuir chevelu grâce à la mousse et m'empêche de penser, voulant juste me détendre et réveiller tous mes muscles. Je m'apprête à rallumer le jet d'eau quand la porte s'ouvre sur Nate encore à moitié endormi.

-Putain ! Pardon ! J'ai rien vu promis ! il crie en se cachant les yeux de sa main droite.

Je suis au comble de la gêne. Je suis nue comme un ver, couverte de mousse et ait été assez bête pour oublier de fermer la porte à clé. Il dormait comme un bébé ! A croire qu'il le fait exprès.

-C'est ma faute j'ai pas fermé à clé. Tu étais censé dormir. Tu peux refermer la porte maintenant, s'il te plaît ?

J'attends qu'il fasse demi-tour et ferme derrière lui mais il n'en fait rien et s'avance dans la pièce, la main toujours fixer sur son visage.

-Tu sais quand j'ai dit « refermer la porte », ça signifiait que tu sois à l'extérieur, pas que tu rentres, j'explicite, visiblement pas assez clair la première fois.

-Je suis désolé mais je ne peux pas me retenir.

Je n'ai pas le temps de lui demander de quoi il parle quand il se place face aux toilettes, dos à moi. Non, mais dites-moi que je rêve ?!

-Rassure moi, t'es quand même pas en train de pisser face à moi là ?

-Eh bien techniquement je suis de dos, donc je ne suis pas en train de pisser face à toi. Tout est une question de point de vue.

Artists on campus - NateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant