Malia - Tome 3

PROLOGUE

"Le diable est réel. Et ce n'est pas un petit homme rouge avec des cornes et une queue.
Il peut être beau.
Parce que c'est un ange déchu et qu'il était le préféré de Dieu."

American Horror Story - Saison 1 Episode 6

MALIA

Ma main s'accroche sur le rivage complètement enneigé, l'eau et froide si ce n'est pour dire glaciale. Je réussis à me sortir de l'eau avec le peu de force qu'il me reste et m'allonge sur le sol gelé qui engourdit ma peau.

Après plusieurs minutes a essayer de reprendre mon souffle je me redresse enfin et constate mes lèvres autrefois roses devenues bleu à travers le reflet que me renvoie l'eau.
Ma peau et pâle, on pourrait facilement dire que je n'ai pas vu le soleil depuis des années alors que quelques mois auparavant je protégeais ma peau avec de la crème solaire pour ne pas qu'elle devienne rouge.
Mes vêtements dégoulinent de cette eau qui a failli prendre ma vie, mais elle n'a pas nettoyé le sang qui demeure dessus pour autant.
Je me lève lentement et observe la traînée de sang laissé dans la neige, est-ce le mien ? Je me palpe le corps à plusieurs reprises, mais ne constate aucune blessure qui pourrait entraîner une telle perte de sang.

— Kai ! hurlé-je à pleins poumons.

Mon regard se perd dans le paysage autour, je regarde chaque coin, chaque renfoncement, chaque parcelle. Il n'est pas là. Mon regard se plonge vers la rivière, il doit être encore dedans.
Mon cœur bat au ralenti au même instant ou l'angoisse se diffuse dans mon corps. Je reste plusieurs minutes à observer la surface de l'eau sans voir le moindre signe de lui, lorsque le froid commence à devenir insupportable, je traine mes pieds nus jusqu'à la voiture garée plus loin. Mon corps tout entier tremble de froid, et de peur, je me retourne sans arrêt sur le chemin menant jusqu'à la voiture.
Je pénètre à l'intérieur côté conducteur et enclenche le chauffage à fond, je dois me sécher, trouver des vêtements secs. Et appeler à l'aide.

Je regarde une dernière fois cette forêt aux allures d'ange ainsi que la trace de sang qui l'habite comme lorsque le diable vivait encore au paradis. Je boucle ma ceinture et démarre la jeep pour m'enfuir le plus loin possible de cet endroit.