MALACHAI
— Combien est-ce que j'ai de doigts ?
— Trois, soufflé-je.
— Et là ?
— Sept... vous comptez faire ça combien de temps ?
Elle sourit et baisse ses mains avant de faire un pas dans ma direction.
— Je dois m'assurer que vous allez bien.
— Mon cerveau n'est pas encore en bouillie si c'est ce qui vous inquiète Chloé.
Elle ne dit rien, mais son visage rougit, je progresse.
Elle détourne son regard de moi et commence à ranger son carnet et son stylo.
— Vous partez ?
— Vous allez bien, je n'ai rien à faire ici.
— J'ai rendez-vous avec Malia dans la matinée, vous pourrez m'y conduire. Comme ça en attendant vous restez avec moi.
Un rire nerveux s'échappe de sa bouche, son sourire monte jusqu'aux oreilles. Elle est jeune, et facilement manipulable.
— D'accord, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse alors ?
— Je sais pas, parlez-moi de vous, vos passions, votre vie. Je veux tout savoir.
Elle vient s'assoir à côté de moi sur le lit, sans hésitation ni peur.
— Eh bien... j'aime lire, des romances principalement. Euh... j'économise un maximum pour un jour me payer une maison de campagne tout en pierre au milieu de la forêt, j'aurais deux chèvres et un âne. Des poules évidemment, dans l'idéal un mari et des enfants, on gagnerait notre vie en vendant les légumes de notre jardin. Tous dans la simplicité.
Je la regarde avec attention et esquisse un léger sourire.
— Alors qu'est-ce que vous faites ici ? Partez à la campagne, rencontrez votre mari et ayez la vie dont vous rêvez.
Elle soupire.
— Je n'ai pas les moyens de partir, dans quelques années peut-être.
Son regard se plonge dans le mien, il s'écoule plusieurs secondes avant qu'elle rompe le silence et observe sa montre.
— Il est l'heure d'y aller.
Mes chaînes étant déjà en place je n'ai cas me lever et suivre Chloé, à peine un pied en dehors de la cellule, quatre gardes m'encerclent dont deux qui viennent attraper mes bras.
Chloé me regarde avec tristesse, je lui envoie un clin d'œil et me laisse guider jusqu'au bureau de Malia ou les gardes m'installe pendant que Malia me regarde assise de l'autre côté du bureau. J'attends que la porte se referme avant de m'exprimer.— Si je me souviens bien, c'est mon tour. Vous avez un petit-ami ?
— Non.
Elle semble plus nerveuse qu'hier, pourquoi j'ai l'impression qu'elle me ment ?
— Qu'avez-vous fait à John Blake ?
Un rire s'échappe de ma gorge.
— Vous l'avez appelé n'est-ce pas ?
— Vous enfreignez les règles Malachai, premier avertissement.
Je me redresse sur la chaise et fais ce percuter les chaînes, personne n'avait jamais relevé lorsque je ne respect pas mes règles, personne ne s'en ai servi contre moi.
Un sourire sincère s'exprime sur mon visage comme mon admiration qui brille à travers mes yeux.
— Bien vue, disons simplement que j'ai réussi à retrouver une petite liberté et que je me suis permis de laisser un souvenir de moi graver sur son corps. Le faire taire a été compliqué, il est assez douillet comme garçon. À mon tour, quand allez-vous retirer votre masque ?
— Je n'ai pas de masque.
Je penche ma tête en arrière et mords ma lèvre inférieure.
— Mauvaise réponse, deuxième avertissement.
Elle se redresse de sa chaise, cette fois elle n'exprime pas d'angoisse.
— Très bien, pourquoi ne pas avoir tué John ?
— Parce qu'il y a quatre gardes armés derrière la porte prêt à me coller une balle dans la tête sans chercher la discussion.
— Vous permettez mon avis ?
Je hoche la tête.
— Vous ne l'aviez pas tué, car vous cherchiez de l'attention, j'ai lu le rapport du tribunal. De partout, il est mentionné que vous ne faites rien au hasard, tout est calculé d'avance. Vous aviez une bonne raison de le garder en vie.
— Peut-être bien.
Elle commence à montrer sa vraie personnalité, je ne sais pas ce qui se passe, mais elle, elle m'intrigue.
Elle a quelque chose que je n'arrive pas encore à bien percevoir. Une chose à la fois, je dois sortir d'ici, ensuite on verra ce qui se cache derrière Malia Davis. Une chose est sûre, elle est loin d'être la petite fille toute sage qu'elle renvoie au monde.
Son changement d'attitude la prouver.— J'ai discuté avec John, savez-vous ce qu'il m'a dit ?
— De fuir.
Elle hoche la tête.
— Je ne partirais pas d'ici, peut importe ce que vous me ferez, peut importe le nombre d'avertissements tu m'auras toujours en face de toi.
Tien, elle me tutoie maintenant ? Elle n'a pas froid aux yeux, son masque tombe petit à petit. Elle commence à me plaire.
— Tu veux que je t'aide ? Elle sort une feuille et un stylo. Écris-moi le nom de toute t'es victime, je ne demande pas ce que tu leur as fait. Mais au moins, leurs familles auront enfin une réponse, savoir si leurs enfant et vivant ou non.
Je fixe la feuille blanche, je suis curieux de voir ou ça va me mener. John et les mecs d'avant je ne sais plus leurs noms, eux étaient plus subtils, plus craintif. Malia, elle, elle va droit au but.
Des images obscènes me traversent le crâne, pas de choses que j'ai pu faire à mes victimes.
Non, des choses que je veux lui faire à elle.
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Malia - Tome 3
HorrorFraîchement diplômée, Malia va débuter son premier emploie a l'hôpital psychiatrique Saint hellène ou y demeure les plus fous et les plus dangereux criminels de tous les États-Unis. Comment la jeune femme de tout juste vingt-huit ans va réussir à gé...