CHAPITRE 1

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MALIA

Devant le miroir de la salle de bain, j'attache mes longs cheveux bruns en queue de cheval, il ne me reste plus cas enfiler ma veste en jean et je suis prête pour le grand départ.
Je fais une dernière fois le tour de ma chambre, tout est si vide à présent, je suis triste de quitter cet endroit, cette maison dans laquelle j'ai grandi.
Si je le fais, c'est pour une bonne raison, mes études sont enfin terminées, je peux officiellement dire que je suis psychiatre. Contrairement à d'autres, j'ai eu la chance de ne pas avoir à déménager de chez mes parents, ils habitent tout près de l'université alors je ne me suis pas endetté sur le logement.

Je pensais que j'allais profiter un peu de mon dernier été avant de commencer ma vie d'adulte, métro, boulot, dodo, mais le destin en a voulu autrement. Peut après ma remise de diplôme j'ai envoyé mon CV dans plusieurs institutions en leur précisant que je rechercher un emploi pour septembre, une seule institution a répondu, un hôpital.
Celui de Saint Hellène dans le nord du Michigan, ils m'ont pris pour le job a la seule condition de commencer le plus tôt possible.

J'avoue avoir pris plusieurs jours avant de leur répondre, j'avais une offre d'emploi ce qui est super, mais en revanche, la nature de l'établissement est quelque peu atypique. Travailler dans un hôpital psychiatrique de catégorie cinq ça peut faire peur, en réalité, j'ai sauté de joie quand j'ai appris la nouvelle.

La psychologie des criminels ma toujours fasciné, savoir comment leurs cerveaux fonctionnent, leurs ressentis, comment s'est déroulé le premier passage à l'acte, ont-ils ressenti de la culpabilité ?
Puis il faut l'avouer, après avoir travaillé là-bas je peux travailler partout, l'obstacle c'était mes parents.
Je ne leur ai pas dit que j'avais postulé là-bas, ils flipperaient à coup sûr et je ne pensais pas être prise de toute façon.
Leur annoncer que leur fille unique aller partir dans un autre État pour travailler dans un hôpital avec les plus grands criminels du pays n'a pas été chose simple, ma mère a beaucoup pleuré, mais a fini par comprendre.

Aujourd'hui, c'est le grand départ. Toutes mes affaires sont dans la voiture, il ne manque plus que moi.
Je descends les escaliers en admirant toutes les photos de familles, en bas des escaliers j'offre une dernière caresse à mon chien Blake, je crois que c'est lui qui va le plus me manquer.
Je lui offre un dernier bisou sur le haut de son crâne et sors dans l'allée où mes parents se tiennent devant ma voiture qui menace de déborder.

— Ma mère se tourne vers moi le visage rempli de larmes.

— Tu es sûr de toi ? Tu peux encore refuser, tu sais.

Je pose mes mains sur ses épaules.

— Ça va aller maman, ce travail c'est une chance immense. Après avoir travaillé là-bas, je pourrais aller n'importe où, c'est important pour ma carrière. Et pour moi.

Elle me serre dans ses bras.

— Tu es ma petite fille, je ne veux pas te voir partir si loin...

Je recule et fixe mon père qui lui sourit rien qu'a l'idée que je sois heureuse.

— J'ai vingt-huit ans, il faudra bien que je parte un jour.

Mon père me prend à son tour dans ses bras suivis d'un bisou sur le front.

Ils s'écartent et me laissent rentrer dans la voiture.

— Appelle-nous quand tu arrives et fais attention, crie mon père alors que j'enclenche la marche arrière.

— Promis !

Ces partis pour quatorze heures et vingt-cinq minutes de route, quelle idée d'avoir postulé aussi loin.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant