CHAPITRE 18

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MALIA

La porte du chalet s'ouvre en grand, le bruit ne me surprend pas, je ne regarde même pas Kai rentré et reste plonger dans mon livre.

Je l'ai trouvé dans la commode à côté du canapé, je sais que je n'aurais pas dû me lever, mais je n'ai pas posé ma jambe blessée sur le sol alors c'est pas si grave que ça. C'est un conte, il raconte l'histoire de Peter Pan, un classique.
J'aime beaucoup cette histoire, surtout quand on sait que l'original n'est pas adapté pour les enfants. Je me demande s'ils feront des adaptations un peu plus sombres un jour.

J'entends les pas lourd de Kai traverser la maison et repartir dehors encore et encore, je me tourne et me redresse un peu pour regarder par-dessus le canapé et vois une dizaine de sacs de course sur le sol ainsi que des packs d'eau.

— Tu as pu payer tout ça ? Quelqu'un t'a vue ?

Il dépose ce qui semble être le dernier sac sur le sol, lorsque son corps se déplie, je remarque que le noir de ses vêtements n'est pas uniforme. Avec la lumière, on dirait qu'il y a des taches dessus.

— J'ai pas vraiment payé et on m'a vue, mais pas reconnue alors on ne sera pas embêté pour le moment.

Je descends mes pupilles sur les sacs et les observe avec attention, sur l'un d'entre eux, non en faite sur tous. Je remarque des taches rouges, je relève mon regard vers Kai qui me fixe comme s'il n'attendait que ça, que je remarque.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

Il réunit ses mains et mime une explosion suivie d'un « Boom » avant d'expulser un léger rire.

— Enfin ça c'est la deuxième partie, j'ai d'abord égorgé un mec et fracassé le visage de son pote.

Je hausse les sourcils, c'est donc ça la routine ?

— Tu les as tués comme ça ? Je veux dire sans raison ?

— Je les ai entendus discuter, un des mecs voulait me tuer parce que j'ai tué la fille d'un aubergiste, c'est pas important. Il m'a menacé indirectement donc il méritait de mourir. J'ai hésité a ramener sa langue, mais on n'a pas de quoi la conserver, il faudra y remédier j'aimerais bien garder deux ou trois trucs.

Je prends une inspiration et ne dis rien, je me demande quelle sensation on peut ressentir lorsque l'ont tue. Lorsqu'on sombre si bas qu'on en vient à se surpasser.

Je me souviens avoir vu un documentaire sur lui, il n'était pas très bien fourni puisqu'il manquait beaucoup d'informations et personne n'a pu avoir sa version des faits.
Un jeune homme a témoigné, il disait que Kai se lasser dans ses relations, mais aussi dans les meurtres, dans sa façon de faire. Qu'il cherchait quelque chose qui pouvait le stimuler, je suppose qu'après plusieurs mois enfermé dans cet hôpital, il va avoir besoin de beaucoup de stimulations, beaucoup plus qu'avant.

Je ne réponds pas et me concentre à nouveau sur mon livre, il est plus imprévisible que ce que je croyais.

                                  * * *

Kai a rangé toutes les courses sans dire un mot, résultat on à de la nourriture un peu partout. Il a pris beaucoup plus de choses que ce dont on avait besoin.

Depuis une dizaine de minutes, il s'est réfugié dans la chambre ou la salle de bain, je ne suis pas sûr.

Les yeux toujours plongés dans mon livre, presque à la fin à vrai dire, je suis surprise par quelqu'un qui toque à la porte.

Mon corps se tend, je dépose mon livre à plat sur le canapé et fixe la porte comme ci je voyais à travers. On toque à nouveau, est-ce que je dois aller ouvrir ? Ou prévenir Kai ? Sans savoir pourquoi je retiens mon souffle, lorsque l'on tape une troisième fois contre la porte, je commence à prendre appui pour me lever, mais Kai apparaît dans mon champ de vision les cheveux dégoulinants d'eau.
Nous nous regardons plusieurs secondes, il comprend que je ne sais pas qui se trouve derrière et marche d'un pas décidé vers la porte.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant