CHAPITRE 33

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MALACHAI

Le cliquetis du cran de sécurité retentit, mes yeux s'ouvrent instantanément, fait chier, je ne l'ai pas enlevé. Je baisse l'arme et regarde autour de moi, ils sont tous partis.

— Bande de lâches !

Ma main laisse glisser l'arme sur le sol tandis que mon corps s'allonge près d'elle. Ma respiration devient lente alors que la fatigue frappe tout mon corps, il faut dire que je n'ai pas vraiment dormi c'est derniers temps et avec tous ces fantômes, ces... je ne sais même pas comment qualifié ça. Mon mental et aussi épuisé que mon corps. Quand mes yeux décident de se fermer, je ne les retiens pas, le flic que j'ai vu ne peut pas m'avoir suivie jusqu'ici. Il ne me trouvera pas de suite, j'ai juste... besoin de dormir un peu..

* * *

Soudain, une sirène de voiture de police retentit, merde, ils sont là.

Je ne dois pas rester ici, mon corps se redresse si vite que ma vision se coupe l'espace d'un instant. Je me rue dehors, prends le temps de vider ma vessie qui est au bord de l'explosion et monte dans la Jeep que je démarre sans perdre de temps. Il y a un sentier dans la forêt, je vais le suivre le temps de semer les policiers. Ils ne sont pas encore là, mais le sont de leurs gyrophares et de plus en plus fort.

Je m'enfonce un peu plus dans la forêt, heureusement qu'il fait jour. Il ne manquerait plus que je sois en cavale avec les flics au cul au beau milieu de la nuit. Je suis sûr que c'est ce policier que j'ai croisé tout à l'heure, il a été rapide.

À cet instant, j'ai dû mal a supporter le silence. J'allume la radio histoire d'avoir un bruit de fond qui couvre celui des gyrophares quand une information m'interpelle.
Sept heures trente du matin, ce n'est pas possible, je partais à peine de chez Cruella à cette heure-là. On dirait bien que j'ai dormi beaucoup plus que ce je ne le penser. Un jour entier...

Une autre information attire mon attention. Jeune fille kidnappée.
Je dévisage le poste radio et augmente le volume.

« — En effet nous venons d'apprendre une nouvelle inédite, la jeune psychiatre Malia Davis qui avait disparu des radars il y a plusieurs semaines vient de refaire surface. Elle affirme avoir été kidnappée par celui que l'on surnomme la créature de l'ombre, Malachai Mariccelli. Il l'aurait torturé, agresser verbalement, physiquement,  sexuellement et inciter à participer à ses tueries.

— Comment a-t-elle pu s'échapper ? intervient une autre voix.

— Elle ne l'a pas fait, il aurait tenté de l'assassiner en poussant son corps dans un ravin, mais grâce à sa bonne étoile la chute n'a pas été mortelle. Elle souffre de quelques contusions et d'un léger traumatisme à la tête. On peut dire qu'elle a une bonne étoile qui veille sur elle. Maintenant la question que nous devons-nous posé c'est où et-il ?

— Il est sûrement déjà loin.

— Peut-être pas, cette demoiselle nous a confirmé qu'il été l'auteur des actes commis sur la petite Emma, sur l'explosion de la station essence ainsi que de quatre autres meurtres dans la région. Bien que nous ne doutons pas vraiment de sa présence, elle et plus qu'évidente maintenant. Il se pourrait bien qu'il veuille rester dans les parages pour enfoncer un peu plus notre ville dans le deuil. »

Sans et trop, je coupe la radio et envoie un coup sur le volant. La salope non seulement elle n'est pas morte, mais en plus elle s'est assuré de tout me refiler sur le dos... aux dernières nouvelles ce n'est pas moi qui est tué le fils de Xavier et Cruella. C'est elle.
Elle et intelligente, comme ça, elle va attirer la sympathie de tout le monde et s'assurer d'avoir une porte de sortie.

J'ai une nouvelle fois sous-estimé sa personne, j'aurais dû vérifier si son putain de cœur battait encore. Maintenant, je dois terminer le boulot, il est hors de question qu'elle s'en sorte.
Si je tombe, elle tombe avec moi.
Elle ne doit plus être au commissariat maintenant, ça veut dire qu'elle et chez elle, il n'y a aucun autre endroit où elle peut aller. Je ne sais pas où c'est, mais je vais la trouver. C'est une petite ville, je sais qu'elle habite en appartement et n'a jamais mentionné sa voiture. Où elle s'en fiche, où elle était tout prêt de l'hôpital. Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

* * *

Je coupe le moteur de la jeep après m'être garé sur le parking d'un immeuble à proximité de l'hôpital psychiatrique . J'ai repéré un peu les lieux, il y trois immeubles par ici, mais mon instinct de me dit de commencer par celui-là.

Les flics ne m'ont pas suivie, ils ont dû s'arrêter au chalet, ce qui me fait gagner énormément de temps.
Je ne crois pas qu'il m'ait vue partir de toute façon, mais ils ne vont pas tarder à me trouver. Il suffit de suivre les traces de pneus entre la neige et la boue, ce n'est pas très difficile.
Habituellement, j'aime observer l'extérieur de l'endroit où je vais me rendre, mais aujourd'hui je suis à court de temps alors je saute hors du véhicule et fonce d'un pas déterminer à l'intérieur du bâtiment.

Le concierge et là, fais chier. Je tente le tout pour le tout et m'avance jusqu'à son comptoir.

— Bonjour, j'aimerais savoir si Malia Davis vit ici.

L'homme lève les yeux vers moi , son visage ce décompose dès qu'il me voit. Il faut dire qu'après ce que j'ai entendu à la radio mes paroles n'étaient pas très judicieuses.

Le concierge reste figé devant moi un moment avant de s'exclamer.

— Elle n'a plus d'appartement ici.

Je ne dis rien et commence à faire demi-tour

— Mais je sais que le propriétaire de l'appartement l'héberge.

Je m'arrête net et reviens sur mes pas.

— Appartement 3D, marmonne-t-il.

— Merci.

Je dois dire que suis assez surpris, ce n'est pas le genre de réaction auquel je m'attendais. Je pensais qu'il allait plutôt hurler, appeler la police, être mort de peur.

L'homme me pointe la porte d'ascenseur du doigt, je contourne son bureau et me dirige vers celle-ci quand il m'interpelle à nouveau.

— Vous êtes magnifiquement horrible...

D'accord, il y a vraiment des gens bizarres dans cette ville.

— Merci.

Je m'empresse de monter dans l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton du troisième étage. Je ne sais absolument pas comment je vais procéder, mais je vais en finir une bonne fois pour toutes. Ensuite, ça n'ira pas plus loin que des coups d'un soir si je veux qu'elle vive, toutes les personnes que j'ai voulu garder auprès de moi ont toute fini par me trahir et ont trouvé la même fin.
La mort.

Le problème c'est qu'elles me causent plus d'ennuis que de bénéfice et ça m'énerve, quant à moi il faut que je fasse l'erreur plusieurs fois avant d'arrêter. Tu es aussi pathétique qu'elles Kai, heureusement que j'ai d'autres compétences.

Les portes s'ouvrent, le silence règne sur le palier, je scrute chaque numéro qui se trouve sur chaque porte que je croise.
3 A
3 B
3 C
Le voilà, 3D.
Mon poing cogne directement contre la porte, vivement que cette situation soit réglée.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant