CHAPITRE 16

67 3 0
                                    

MALIA

J'ai attendu que Kai s'endorme pour me lever, la soirée était bizarre. Pas tendu, mais silencieuse. Il regardait constamment partout autour de lui comme s'il cherchait quelqu'un, mais le fait de ne trouver personne le rassurait.

Je ferme délicatement la porte de la salle de bain et m'assois sur les toilettes, j'attrape la bande et commence a faire plusieurs couches autour de mes pieds. Je n'en mets pas trop pour que ça ne me gêne pas pendant que je marche, mais que ça soit suffisamment épais pour que je puisse marcher sans avoir mal.

Je marche aux ralentis à travers le salon, Kai s'est endormie sur le canapé et ma laissée la chambre. Je suppose que c'est gentil, ou alors c'est pour restreindre je ne sais quel parti de lui.
Dans son dossier j'ai lu qu'il avait fait de ces choses... il ne connaît aucune limite, il viole et profane des cadavres, il torture ses victimes par plaisir de les voir souffrir. Il a fait du trafic d'organe, a commis des meurtres atroces et j'en passe. Qui sait ce qui peut bien lui passait par la tête.

Kai a déposé sa veste en cuir dans l'entrée, je m'empresse de la mettre et sors de la maison en silence. Je suis dehors ça y et, je me rue vers la voiture, ouvre la portière et m'assois a l'intérieur. Je n'ai plus qu'a la démarrer, merde il n'y a pas les clefs, soudain un flashback me revient. Il a gardé les clefs dans la poche de son pantalon, merde !

Une lumière attire mes pupilles, la lumière à l'intérieur de la cabane vient de s'allumer.
Il est réveillé.
Je sors de la voiture, ferme la portière et me mets à courir en direction de la forêt. Je suppose que ce n'était pas le bon moment pour fermer la portière, je suis sûr qu'il a entendu le bruit, ce n'est qu'une question de seconde avant qu'il débarque.

Le sol est mou à cause de l'humidité, je m'enfonce dans les bois et dans l'obscurité, par moment je peux distinguer de la neige puis tout redevient sombre. Ça ne m'arrête pas pour autant, j'ai un rythme ralenti, mais j'avance toujours.

Je ne me retourne pas et continue d'avancer, mes bandages sont trempés à cause de l'humidité, ce n'était pas la meilleure des solutions, mais sur le moment je n'ai pas trouvé mieux. Le froid gèle mes lèvres, heureusement que je porte sa veste.

Le bruit des branches qui craque résonne dans tout le bois, pour être honnête je ne suis pas sûr que ce soit moi qui les casse, mais c'est pas le moment d'être parano.
Une main saisit l'arrière de mon bras, je me retourne en hurlant et repousse d'une main le torse de mon agresseur qui me lâche. Je pars en courant dans la première direction où je vois un peu de lumière, ce n'est pas fiable, car c'est simplement le reflet de la lune.

Le hululement des hiboux se fait entendre au même son que ceux des petits rongeurs en train de déguster leurs nourritures à l'intérieur de leurs nids.
J'ai du mal à fermer mes mains, le froid casse leurs mobilités.

Je continue de courir jusqu'à poser le pied sur une structure en métal qui se referme d'un coup sec sur ma cheville et m'arrache un hurlement qui résonne dans toute la forêt.
Je m'effondre au sol, la cheville emprisonnée dans le piège, des larmes coulent le long de mes joues à cause de la douleur.

J'agrippe mes mains sur les côtés métalliques du mécanisme et tente de les écarter, mais rien n'y fait, le piège reste coincé dans ma chair.

Je sanglote de douleur et grelote de froid, qu'est-ce qui m'a pris de partir en pleine nuit ?
Contrainte à cause de la durabilité du piège, je m'allonge sur le sol et me positionne comme je le peux pour ne pas perdre de la chaleur, avec de la chance quelqu'un me trouvera avant que je tombe en hypothermie.

* * *

Quelque chose me pique au niveau de la cheville, ça fait mal, j'ouvre les yeux et envoie un coup de jambe au même moment.
Mes yeux se balancent dans tous les sens quand je vois que je ne suis plus dans la forêt, mais sur le sol dans le chalet face à la cheminée. Kai est a mes pieds les deux mains en l'air, une bouteille d'eau oxygénée a la main et un chiffon dans l'autre.

Nous restons là à nous fixer pendant plusieurs minutes avant qu'il ne reprenne ma cheville et continue de la désinfecter. Je pousse un gémissement de douleur ceux a quoi il expulse un léger rire.

— Tu trouves ça drôle ? craché-je.

— Oui, tu ne pourras pas dire que c'est moi le méchant.

— C'est toi qui m'as dit de partir.

— Je t'ai pas dit de filer en douce au beau milieu de la nuit, de voler ma veste et de courir pieds nus dans les bois ou sur la route on a vue une dizaine de panneaux nous indiquant qu'il y avait des pièges a loups et qu'il fallait empreinte le sentier.

D'accord, j'avais peut-être oublié ce détail, ce gros détail... je me sens si stupide, mais à quoi est-ce que je pensais ?

Il pose ma jambe après l'avoir désinfecté et bandé puis s'enfonce dans le fauteuil alors que je reste sur le sol.

— Il y a quelque chose que je ne comprends pas, tu as tout quitté pour venir me parler, tu en as fait une obsession. Tu m'as aidé à m'échapper, tu es littéralement la fille la plus détraquée de ce monde. Pourquoi partir ?

Je lève les yeux et ciels et m'assois en appuyant mon dos contre la table basse.

Un silence prend place.

— Je ne serais pas parti longtemps... je voulais voir si tu disais vrai, si tu allais vraiment me laisser où non.

— Je suis allé te chercher, parce que tu as pris ma veste, c'est uniquement pour cette raison.

— On va dire que je te crois, souris-je. Tu sais, je suis vraiment psychiatre. Je ne sais pas tout, mais je comprends ce que je vois.

— Non, tu ne comprends rien.

Je lève les sourcils alors que ses yeux se posent sur moi. Il vient poser ses coudes sur ses genoux, ce qui rapproche considérablement son visage de moi.

— Alors à quoi je pense ?

— Tu...

— Veux te tuer. Enlever la peau de ton visage et l'envoyer a t'es parents, vendre t'es organes et baiser ce qu'il reste de t'a carcasse. Ensuite, j'irais chercher un chien et je lui donnerai ce qu'il reste de toi pour dîner.

Je déglutis si fort que je suis sur qu'il m'entend, c'est pas vraiment ce que j'allais dire...

— Alors pourquoi tu ne le fais pas ?

— Je n'ai pas dit quand je voulais le faire, il se recule et retourne s'enfoncer dans le fauteuil. Je garde la surprise, comme je l'ai dit pour le moment j'apprécie ta présence.

Il ferme les yeux tout en souriant.

Je tourne la tête et me mets à regarder la flamme qui brule à travers la vitre de la cheminée, il veut me tuer... bien. C'est un psychopathe, le contraire m'aurait étonnée, mais il aussi dit qu'il apprécier ma présence et ça c'est la plus belle chose qu'il est jamais dit jusque là.
Cependant, il a toujours considéré qu'il était le seul danger ici, un loup parmi les moutons, mais n'a aucun moment il ne sait dit que le danger, ça pouvait aussi être moi.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant