CHAPITRE 4

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MALIA

Cette première journée était pour le moins déroutante, mon premier patient est atteint de schizophrénie et visiblement à une adoration pour les serpents... le second croit être la réincarnation de Jésus et doit débarrasser le monde de tous ses péchés et le troisième est un obsédé sexuel qui pense que la fin d'un rapport sexuel doit se faire par égorgement...

Il m'a fallu répéter les exercices de respirations appris pendant ma licence une bonne dizaine de fois pour pouvoir rester de marbre devant eux, ils ne doivent pas savoir si je les juge, si j'ai peur ou quelconque autre émotion.

J'aimerais arrivé a ne pas les juger, mais on a tous une voix dans notre tête qu'on ne peut pas contrôler sur ce genre de pensée, l'important c'est qu'eux, ne l'entendent pas.
Je dois rester sur un chemin de confiance et rien d'autre.

C'était néanmoins une journée tranquille, demain sera une meilleure journée puisque je n'ai qu'un seul patient. J'ai pris la totalité des dossiers des patients que je vais devoir suivre, pour une raison que j'ignore, ils n'ont pas tous un suivi.
Peut-être y a-t-il un autre psychiatre afin que je me puisse me concentrer sur eux un peu plus individuellement.

Je me retrouve donc avec une dizaine de patients, j'étudie la demande du juge pour organiser mes prochains rendez-vous avec eux.

Mon rendez-vous de demain risque d'être un peu plus éprouvant que les trois d'aujourd'hui, je dois faire le suivi de Malachai Mariccelli, ou autrement appeler la créature de l'ombre par les médias. Ils l'ont nommé comme ça en raison de sa capacité à ne pas se faire prendre et à agir sans qu'on puisse le voir, à l'horreur qu'il sème lorsqu'il est dans les parages. Comme une créature assoiffée de sang.

Il va falloir que je me prépare psychologiquement à le rencontrer, selon les familles des victimes qui ont assisté au procès.
En plus de ne montrer aucun remords, ce qui honnêtement ne me surprend pas, il fait preuve d'un passe-partout inouï. Il se fond correctement dans la société, il est capable de passer inaperçu, d'être poli, gentil, calme. Tout le contraire de ce qu'on lui reproche.
Je ne sais pas comment il va se comporter avec moi ni comment je dois réagir à sa manière de faire.

Le nez plonger dans son dossier, je ne remarque qu'au bout de la deuxième fois que la sonnette retentit. Je pose mes affaires sur le canapé et cours jusqu'à la porte pour aller ouvrir.

Un jeune homme d'environ vingt-cinq ans se trouve devant ma porte, il porte des habits banals, mais à une montre de luxe que l'on peut facilement voir à son poignet.

— Je peux vous aider ?

— Je suis Nathan, Nathan Jensen. Le propriétaire.

Mes yeux s'écarquillent, je reconnais sa voix. Je n'aurais jamais cru qu'il était aussi jeune.

— Oh pardon je vous penser un peu plus vieux... vous voulez entrez ? dis-je timidement.
Je suis loin d'être présentable, je porte un vieux tee-shirt avec un short un peu trop court et des grosses chaussettes moumoute mickey mousse.

— Je ne veux pas vous déranger... je suis de retour plus tôt que prévu et je pensais qu'il fallait que je me présente à vous étant donné que nous n'avons pas eu le plaisir de faire connaissance.

Je lève les sourcils de surprise puis me reprends.

— Oh, c'est très gentil à vous. Et bien enchanter, Nathan Jensen.

Il se met à rire.

— Vous pouvez m'appeler Nate.

— D'accord... Nate.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant