CHAPITRE 34

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MALIA

Après ma déclaration auprès de la police, Nate a tenu à ce que je me rende à l'hôpital pour vérifier mes blessures. Il est si gentil et attentionné avec moi, ça change de ce que j'ai vécu ces dernières semaines. Heureusement pour moi les dégâts ne sont que superficiels, des égratignures, des bleus et une légère commotion à la tête.
Il ma quand même fallu quelques points de suture par sécurité, mais comme m'on dit les policier ainsi que les infirmières, j'ai eu beaucoup de chance.

Ce fut une longue journée et une longue nuit pour moi, entre les dépositions écrites , l'interrogatoire , l'hôpital, l'attente et les examens.
Ils m'ont pris tellement de tubes de sang que j'ai cru que je ne me relèverais jamais.

Nate gare la voiture sur le parking, fait le tour et vient m'aider à sortir. Il croit que je suis faible, je suis parfaitement capable de marché. Je suis juste épuisé, ça fait deux jours que je n'ai pas dormi, mon corps commence à en ressentir les conséquences.

Lorsque nous entrons dans le hall de l'immeuble, le concierge nous salue, mais aucun de nous n'y prête attention. Nous voulons seulement rentrer.
Une fois arrivé sur le palier du troisième étage je me précipite la première vers l'appartement quand je remarque que la porte a été forcer.
Nate et trop loin pour le voir et je ne compte pas l'attendre pour en savoir davantage.

Je pousse la porte et pénètre à l'intérieur de l'appartement, ça ressemble à un cambriolage. Tout et retourner, les vases, les assiettes et les verres sont explosés en mille morceaux.

— On nous a cambriolés ?! s'exclame Nate qui vient à peine d'arriver.

J'observe un peu plus l'appartement, rien n'a été volé. Ce n'est pas un cambriolage, c'est un acte de colère.

— J'ai commis beaucoup trop d'erreurs avec toi, s'exclame une voix que je reconnais très bien.

Kai surgit du couloir alors que Nate et moi nous trouvons dans le salon.

— Je vous interdis de l'approcher ! Hurle Nate qui fonce sur Kai.

Kai le repousse comme une vulgaire poupée, Nate recule de plusieurs mètres et trébuche sur un meuble saccagé ou il tape la tête contre le sol. Il ne réagit plus, mais respire encore.

— Alors comme ça tu es allé parler à la police.

— Les nouvelles vont vite.

Il avance un pas après l'autre dans ma direction alors que je recule a la même allure que lui.

— Savoure t'es derniers instants de vie.

Kai me fonce dessus dès sa phrase terminée, je cours à travers l'appartement pour l'éviter. Je dois trouver quelque chose pour me défendre, les bouts de verres sont beaucoup trop petits et les meubles trop gros pour me servir à quelque chose.

J'ai presque l'impression de jouer au chat et à la souris, on sait tous les deux qu'on ne peut pas se tourner autour indéfiniment. Kai prend les devant et passe par-dessus le canapé, je n'ai pas le temps de l'éviter et me retrouve plaqué contre le mur alors que ses mains serrent mon cou. Pas de chance pour lui, moi aussi je l'ai observé. J'envoie mes mains sur son visage et tente d'appuyer sur ses yeux, il sait ce que je tente de faire et s'éloigne de moi pour se protéger.
J'en profite pour filer là vers la cuisine et sors un couteau.

— Si tu m'approches, je te plante !

— Je suis plus à ça près.

Je tourne autour de l'îlot central alors qu'il s'approche de moi, je n'ai aucune idée de comment me débarrasser de lui. Soudain, il se met à courir, je fais de même quand il change de direction. Le temps que je m'en compte et que je m'éloigne, il est déjà à quelques centimètres de moi. Il me pousse par les épaules si fort que heurte le placard derrière moi et lâche le couteau, ma blessure à la tête me faisait déjà mal, mais maintenant c'est pire. Kai revient vers moi, attrape mon menton et me fait heurter le placard encore et encore jusqu'à ce que mes jambes ne tiennent plus debout.

J'ai l'impression de n'être qu'une enfant face à un adulte, je n'ai aucune chance. Je peux voir le sourire sur son visage, il est fier de lui. Un violent coup de pied arrive tout droit dans ma mâchoire et fait révulser mes yeux alors que ma conscience coupe.


                                     * * *

Mes yeux s'ouvrent instantanément à cause d'un bruit strident qui perfore mes tympans. Je redresse la tête et regarde autour de moi, je ne me trouve plus dans l'appartement. Je suis au beau milieu de la forêt dans la neige glaciale.

Je me tourne sur le ventre et observe Kai faire un trou dans la glace qui recouvre le lac, derrière lui se trouve le chalet où nous avons vécu. Nous sommes de l'autre côté du lac, un peu plus loin de la où le chasseur repose. Il va me balancer dans l'eau et me regarder me noyer ?? Mon corps passe en mode survie dès que je réalise ce qui m'attend, la douleur n'existe plus.
Seule l'adrénaline anime mon corps. Kai tourne sa tête vers moi, je n'ai aucune chance contre lui. La seule solution pour moi c'est la fuite.

Je commence à me relever et à partir dans la direction opposée quand il me saisit la cheville et me traine à travers la neige jusqu'au bord de l'eau.

— Il n'y a pas d'échappatoire cette fois, Malia.

Il tire sur ma cheville d'un coup sec et amène tout mon corps dans l'eau, elle et si froide que j'ai l'impression que des lames de rasoir me transperce la peau. Mes doigts durcissent, je n'arrive presque plus à les bouger.

La main de Kai vient se placer sur ma nuque et plonge ma tête dans l'eau, malgré mes tentatives je n'arrive pas a la relever. Tout son poids s'appuie littéralement sur moi, il sort ma tête de l'eau. Je me précipite pour prendre une bouffée d'air quand il l'a replonge.
Il recommence l'opération plusieurs fois, mon corps perd de ses forces, il le sent puisque sa poigne et moins forte. J'imagine que lui aussi et touché par la froideur de l'eau.

Non loin de moi, j'aperçois la hache avec laquelle il a brisé la glace, je sens au fond de moi que je suis en train de prendre ma dernière respiration.
Je ne veux pas mourir sans avoir essayé, je dois me battre.

Alors qu'il plonge ma tête au plus profond de l'eau, ma main qui jusque là essayer de me repousser de l'eau se tend sur le côté et attrape l'arme. Il faut que je me relève maintenant.
Aller Malia bat toi! Ce n'est qu'un homme!
Ma bouche s'ouvre dans l'eau et me fait expulser tout l'air de mes poumons. Pendant quelques secondes, je n'émets plus de bulles, il doit croire que je suis morte puisqu'il redresse à nouveau ma tête.
Oui, oui.

Kai n'a pas le temps de voir que je respire encore quand j'envoie un coup de hache avec le peu de force qu'il me reste dans sa direction. Il me lâche et recule, mon mouvement le frôle, mais ne l'atteint pas. À ce moment précis, je ne sais pas ce qu'il se passe à l'intérieur de moi, c'est comme si un regain d'énergie me saisit. Mes dix doigts s'enroulent autour du manche et envoient un nouveau coup vers lui qu'il esquive. Kai passe derrière moi et sort de mon champ de vision, je me retourne tout en envoyant la hache à l'aveugle quand je tombe en arrière.

Il s'est littéralement jeté sur moi au moment où je me suis retourné, nous tombons tous les deux dans la glace qui se brise sous notre poids. Contrairement à l'endroit où il essayait de me noyer, cette fois nous nous enfonçons profondément dans l'eau. L'eau et  encore plus froide, mes mains lâchent le manche de l'arme. Je sens les mains de Kai me lâcher, il n'est pas insensible au froid.

J'ouvre mes yeux que j'ai fermés par réflexe jusque là, je sens ma cornée bruler à cause du froid alors que je tente de remonter à la surface, mais je tombe directement sur de la glace. Mes poumons sont remplis d'air alors je me laisse couler un peu plus bas et avance vers l'endroit le plus lumineux. Ça doit être l'endroit où la glace a été brisée.
Mes poumons ne tiennent pas aussi bien en apnée que d'habitude, je sors ma tête le plus rapidement possible de l'eau et constate que ma supposition était juste. L'endroit lumineux et là où la glace est brisée, j'envoie ma main sur le rivage et me traîne sur le rebord. Je réussis à sortir du lac,
Mais pas Kai.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant