CHAPITRE 9

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MALIA

Un poids vient de se libérer de mes épaules, j'ai l'impression de renaître. Je lui ai parlé... je lui ai parlé en toute franchise et... il a lécher ma joue.

Je tente de dissimuler mon sourire le temps de traverser le bâtiment avant de retourner à mon bureau.

Une fois arriver je referme la porte et me colle dos a celle-ci, une joie immense submerge tout mon corps, elle est si forte que je ne peux la décrire.
Je dois reprendre mon sérieux et trouver un plan pour le faire sortir d'ici. Pour chaque entrée et chaque sortie, je dois pointer ma carte, ça, ce n'est pas le plus compliqué.
La question c'est par où le faire sortir ? Par l'entrée... ? Certainement pas avec Joséphine à côté on sera directement repéré.

Il y a le local à poubelle, la porte et proche de mon bureau et il est assez grand pour escalader le mur derrière, mais il y a les gardes qui ne le lâche pas d'une seconde. Si je trouve le moyen de me débarrasser des gardes je pourrais le faire venir pour un rendez-vous, ensuite il sortira avec mon badge par le local a poubelle, escaladera le mur qui donne sur la forêt.

Je pose sa liste sur un des meubles et sors de mon bureau pour remonter au sixième étage, décidément ça sera sportif aujourd'hui.

Arrivé en haut j'interpelle l'un des gardes et lui demande de s'approcher.

— Est-ce qu'il y a une possibilité pour que Malachai vienne seul lors de ses rendez-vous ? Sans que vous soyez présent.

Le garde me regarde surpris.

— Vous voulez que ce malade puisse se balader sans surveillance ?

— Ce malade comme vous dites est enchainé et il y a des caméras de sécurité partout, il me semble. Lui redonner un sentiment de contrôle sur ses actions et nécessaire pour qu'il continue de coopérer et de me livrer des informations capitales qu'aucun enquêteur n'a encore eues.

— Docteur...

— Vous ne vouliez pas aller contre l'avis du tribunal et contre mon avis médical ?

— Non-docteur, mais il faudra une justification écrite et une feuille de pointe avec l'heure d'arrivé et de départ.

Je hoche la tête.

— Très bien, je souhaiterais que l'exercice commence dès cette après-midi.

Il ne répond pas, mais acquiesce

Je tourne les talons et retourne dans mon bureau, les choses vont aller très vite, mais je sens que je n'ai pas de temps à perdre, il faut agir maintenant.

* * *

Il est bientôt seize heures, l'heure de mon rendez-vous avec Malachai. Je ne fixe pas tous les rendez-vous à la même heure pour qu'il puisse sortir d'une routine médicale. Je sais que les repas et les douches sont toujours au même instant alors comme ça, ça lui change un peu.

Je fais les quatre cents pas à l'intérieur de mon bureau, je suis angoissé comme jamais.
C'est quitte ou double, si on ce fait prendre c'est la fin autant que pour lui que pour moi.

Quelqu'un toque à la porte, j'entends les chaînes taper les unes contre les autres. Je me rue sur la porte et l'ouvre, Malachai et debout devant moi. Seul.
Il s'avance et me frôle avant de venir s'assoir contre mon bureau une feuille à la main.

— Tu dois pointer, s'exclame -t-il.

Je referme la porte, et viens me mettre face a lui.

— Ça ne sera pas nécessaire, je marque une pause. Aujourd'hui, c'est ton jour de sortie.

Il me regarde avec satisfaction ainsi qu'un sourire en coin, il n'en attendait pas moins de moi. Je le rends fier et sa me rend heureuse, il ne reste plus cas passer à l'action.

— Je t'écoute, souffle-t-il.

— Je vais te donner ma carte d'accès, tu vas sortir par la porte du local des poubelles et escalader le mur. Il y a une forêt derrière, ensuite tu pourras aller ou tu veux.

— Je n'irais nulle part dans cette tenue.

— Je sais.

Je souris et fonce derrière mon bureau où je sors un sac poubelle rempli d'affaires. Ce sont les affaires qu'on lui a enlevées en prison et qu'on a transférées ici en même temps que lui.

— Je pense que ça t'appartient.

Je lui tends le sac qu'il récupère, il l'ouvre et affiche un sourire plus expressif.

Il pose le sac sur mon bureau et commence a tirer sur ses doigts avec l'une des ses mains, je ne suis pas sûr de savoir ce qu'il fait alors je me rapproche et le regarde avec attention. Il continue de tirer et déplacer ses doigts dans toute sorte de sens, son visage reste de marbre, je crois qu'il se déplace les os.

Je déglutis difficilement sans pouvoir ôter mon regard de ses mains, un craquement se fait entendre, son visage se crispe, mais il n'exprime aucun son de douleur. Sa main devient difforme et moins large, la chaîne qui se trouvait à son poignet peu maintenant passer sa paume et libérer sa main.
Il remet ses os en place et répète l'opération sur son autre main.

La nourriture dans mon estomac se retourne à tel point que j'en ai la nausée.

Il attrape un trombone posé sur mon bureau et en l'espace d'une seule seconde il déverrouille les menottes à ses pieds, il se retrouve maintenant sans chaînes. Je suis autant surprise qu'heureuse, John avait raison, il peut enlever ses chaînes avec facilité. Mais pourquoi il ne l'a pas fait avant ? Il était totalement apte à s'échapper, quand il a marqué John, il aurait pu prendre son badge et s'en aller. Il ne l'a pas fait.
Pourquoi ?
D'autant plus qu'il a besoin d'un trombone pour détacher ses chevilles, John l'aurait laissé faire ? Où alors Kai la manipuler comme il s'est si bien le faire.

Il retire son tee-shirt et laisse se dévoiler son torse musclé, je peux enfin apercevoir les tatouages qui épousent la forme de son corps, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de les toucher.
Je sais qu'ils sont sous la peau, mais ils sont si magnifiques.

Je sens mon visage rougir alors je me tourne le temps qu'il finisse de s'habiller, le temps me parait long alors j'observe ce qui m'entoure.
Un bureau pâle et fade.

Soudain, je sens deux mains qui viennent saisir mes hanches et me tirer en arrière, mes fesses se retrouvent pressées contre lui alors que ses mains viennent monter jusqu'à mon ventre.
Je sens son visage venir se blottir contre le creux de mon cou, sa bouche me dépose quelques baisers. Mon corps se raidit, mais je ne ressens aucune peur, il remonte jusqu'à mon oreille que sa langue vient lécher.

Si je ne reposais pas contre lui, je crois que je m'effondrerai littéralement sur le sol, sa main descend progressivement jusque dans mon bas ventre, un de ses doigts frôle mon clitoris.
Ma respiration et profonde, mon corps ne transpire pas, mais je peux sentir la chaleur qui m'envahit comme si je me tenais à proximité d'un volcan. Mes yeux se referment prêts à plonger en plein rêve quand la réalité me rattrape et que je le sens s'éloigner, je peine à tenir debout lorsqu'il recule.

— On ne devrait pas perdre de temps.

Il a raison... je retourne proche de mon bureau en flottant sur mon petit nuage et lui tends le mon badge.

— Ne te fais pas attraper, je ne pourrais pas te faire sortir une deuxième fois, dis-je avec inquiétude.

Il le saisit et me fait un clin d'œil.

— Je ne commettrais pas cette erreur deux fois.

Il se dirige vers la porte, l'ouvre. Au moment de la refermer, il m'adresse un dernier regard.

— Peut-être que nous nous reverrons, ceci n'est pas un point final.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant