CHAPITRE 21

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MALACHAI

Le froid parcourt l'entièreté de mon corps jusqu'à s'enfoncer dans mes os, mais ça n'a pas d'importance. Les mains agrippées sur le manche de la hache, je continue de fendre des rondins de bois. Mon épaule me fait souffrir, mais franchement je m'en fiche, je m'en fiche de tout.
J'ai l'impression de revenir en arrière, comme au temps où Léria était vivante. Malia est complètement folle, je ne suis même pas sûr de connaître sa véritable personnalité avec tous ses changements.
D'abord, elle fait la fille fragile puis elle tue un homme, ensuite elle me tire dessus et se fiche des conséquences. Est-ce qu'elle ressent de la peur au moins ou ça aussi elle fait semblant ?

Ce qui m'énerve ce n'est même pas le fait qu'elle change autant, c'est que ça provocation, ses pulsions et sont rentre dedans m'excite exactement que lorsque j'aperçois du sang. Comme Léria a ses débuts, mais Léria était plus faible, Malia, elle, elle est différente. Elle se rapproche plus de ce que je suis que quiconque avant elle.

J'enfonce la hache dans un énième rondin qui se brise en un seul coup, une idée me vient à l'esprit. Si je veux tuer Xavier et Cruella, je peux me servir d'elle.
Elle n'a pas vraiment d'expérience comme tueuse en série, mais elle vient de démontrer de bonne capacité à tuer. Un duo de tueur... je n'aime pas vraiment ça, mais c'est la seule option que j'ai pour le moment.
Je ne veux pas perdre de temps avec ses deux abrutis ni m'attarder au risque de me faire prendre une nouvelle fois.

Je prends appui sur la hache ou la tête repose au sol et me met à la fixer alors que je sens les flocons de neige tomber les uns après les autres sur ma peau.

« Chaque coup de hache me fait sursauter un peu plus, j'aimerais pouvoir dire qu'il coupe simplement du bois, mais ce n'est pas le cas...
Il en a fini avec le haut du corps, maintenant il s'attaque à la jambe qu'il sectionne en plein de petits morceaux.
J'ai tué cet homme, j'ai planté la lame de mon couteau dans sa gorge et je l'ai regardé se vider de son sang tout comme j'ai senti les larmes coulées le long de mes joues. Je déteste faire ça, ôter la vie de quelqu'un c'est... ignoble. Qui suis-je pour décider de la vie ou de la mort de quelqu'un ? Ce n'est pas tellement moi qui décide, j'exécute c'est tout. Et maintenant, la hache se charge de le faire disparaître.

On ne procède pas de cette manière habituellement, mais parfois Deucalion a besoin d'un défouloir autre que moi. Je suppose que je deviens lassant avec le temps, après tout chaque chose devient fade lorsqu'elle est continuelle.

Deucalion donne un dernier coup puis laisse tomber l'outil au sol et se rapproche de moi, il est couvert de sang, plus que moi.

Je fixe mes mains recouvertes de sang séché, je tremble. Les pieds de Deucalion rentrent dans mon champ de vision, l'érection à l'intérieur de son pantalon à du mal a restée cachée.

— Ramasse les morceaux on va les mettre dans le hachoir.

Je jette un coup d'œil aux morceaux de corps disposé un peu partout sur le sol puis relève la tête dans sa direction.

— Je ne veux plus faire ça, je veux rentrer chez moi.

Deucalion cache bien ses émotions, c'est difficile de savoir s'il est énervé ou pas. Avec le temps, j'ai appris à reconnaître les signes par son comportement, mais il y a encore des exceptions à la règle.

— Je n'aime pas ça... je viens même pas d'ici. Laisse-moi rentrer chez moi, s'il te plait.

Il s'approche sans me quitter des yeux et caresse ma joue tout en souriant, mon cœur s'accélère à son touché, et mon corps se contracte.

Soudain, sa main vient agripper mes cheveux, elle me tire avec une telle force que j'ai l'impression que les bulbes de mes cheveux vont s'arracher de mon crâne. Je me retrouve rapidement propulsé contre le sol, je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il attrape ma cheville et me traine sur le sol jusque dans le cabanon non loin de là.
Les cailloux ainsi que les branches et la terre sèche brulent la peau de mon dos alors qu'il me tire comme si je n'étais qu'un déchet, je tente de me débattre et d'envoyer des coups, mais c'est comme-ci sa main avait fusionné avec mon corps et qu'une séparation semble impossible.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant