CHAPITRE 19

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MALACHAI

Le chasseur tente de baisser son bras avec une telle force que je sens que je vais lâcher à tout moment, je dois bouger, changer de position et prendre l'avantage. Si je me glisse derrière lui, je pourrais l'étrangler avec mon bras, mais avec son gabarit je ne suis pas sûr d'y arrivé. Tant pis je dois tenter le tout pour le tout.

Je baisse le bras de l'homme et l'oriente à l'opposé de moi, de cette façon j'arrive à me glisser derrière lui et j'enroule mon bras autour de son cou.
Les ongles de sa main s'enfoncent dans mon bras, voyant qu'il n'arrive pas à se dégager de ma prise, il laisse tomber son arme au sol et recule en m'emportant avec lui. Je me retrouve écrasé contre le mur, la pression de son corps m'empêche de respirer correctement.
Je commence à avoir des fourmillements dans le bras, il me coupe la circulation sanguine.
Je suis contraint de le lâcher, il s'éloigne alors que je tente de récupérer des sensations à l'intérieur de mon bras.

L'homme se retourne d'un coup sec et m'envoie son poing en plein visage, c'est si violent que je tombe sur la table et fini à genou appuyé contre celle-ci.
Je n'ai pas le temps de me relever que je sens sa main attrapée mes cheveux et me jeter contre le sol, le pistolet n'est qu'à quelques centimètres de moi.
Je me retourne aussitôt et commence à ramper pour l'attraper, mais je suis tiré en arrière avant que je ne puisse l'avoir. Le chasseur me retourne pour que je sois face a lui et enroule ses mains autour de mon cou, sa force et proportionnel a son gabarit puisque je me sens étouffé des les premières secondes.

J'envoie mes mains en plein dans son visage, mais je perds rapidement des forces, les yeux Kai les yeux.
J'essaie de rassembler toutes mes forces et de me concentrer pour atteindre ses globes oculaires quand un bruit tonitruant perfore mes oreilles.
Le son se répète plusieurs fois avant de cesser, le chasseur relâche la pression autour de ma trachée et s'effondre sur moi. Je me décale de justesse pour éviter de me faire à nouveau écraser par cet homme imposant.
Je suis pris d'une quinte de toux alors que mes voies respiratoires retrouvent leurs pleines capacités, je reste plusieurs minutes au sol puis me redresse.

Lorsque je lève la tête, je vois Malia, le pistolet en main, le regard sombre. Elle la tuer, elle a tué quelqu'un,

Je prends de longue et grande respirations, Malia a ses yeux braqués sur moi tout comme le pistolet qui me pointe. Je finis par me relever une fois que j'ai repris mon souffle, elle suit mes mouvements avec l'arme.

— Tu veux me tirer dessus ?

J'avance un pas après l'autre sans quitter ses yeux. Sa respiration et tendue, elle n'est pas sous le choc. Elle est en pleine possession de ses moyens et à ce moment précis elle hésite.

— Je ne veux pas te tuer, s'exclame-t-elle. Mais je ne veux pas te laisser indemne pour autant.

Je penche la tête sur le côté.

Je vois son index presser la détente, la seconde d'après une vive douleur me traverse l'épaule et me propulsent quelques pas en arrière.
Je porte ma main a ma blessure qui se met a saigné abondamment, la douleur et si violente qu'elle m'arrache plusieurs gémissements.

— Pour m'avoir laissé pourrir à l'hôpital.

Elle baisse l'arme et s'avance en boitant pour la poser sur la table et venir face à moi.

— Je suis revenu te chercher de quoi tu parles ?!

— J'ai fait le calcul, tu m'as laissé sept jours. Sept jours dans cet ignoble endroit, maintenant, on est quitte, dit-elle avec le sourire le plus psychopathe du monde.

La seule fois où j'ai vu se sourire c'est à travers le reflet du miroir.
Sur moi.

Ma tête commence à tourner, je m'assois sur le sol sans perdre de temps. Je l'avais pas vue venir celle-là, bordel ce que ça fait mal.

Je reste plusieurs minutes à respirer profondément avant de réussir à mieux gérer ma douleur.

— Tu vas m'aider ou je dois me démerder ?

Elle commence à partir dans la direction de la salle de bain tout en parlant.

— Je vais t'aider, c'est toi le monstre ici.

         * * *

L'ambiance entre Malia et moi a changé, nous sommes tous deux assis sur un canapé. Pas le même, mais en diagonale l'un a l'autre, sa cheville la fait souffrir ce qui est normal quand on prend appuie dessus alors qu'elle a sûrement un os fêlé outre ses muscles marqués par le mécanisme du piège.

Elle est venue m'aider à recoudre ma blessure et a pu voir les autres qui ont déjà cicatrisé sur mon corps, il a fallu qu'elle me tire dans la même épaule où mon frère m'avait lancé le couteau.
Maintenant, j'ai une plaie de chaque côté de l'épaule puisque la balle et directement ressortis de mon épaule, j'ai seulement besoin de repos tout comme elle.

Elle aurait quand même pu éviter de me tirer dessus, maintenant si quelqu'un nous retrouve je ne serais pas en mesure de nous défendre ou du moins mes capacités sont diminuées. Tout ça parce que je l'ai laissé sept jours, merde, mais pourquoi est-ce que je suis retourné la chercher?

Mes yeux percute ceux de Malia, mais aucun de nous ne parle pour autant, il n'y a pas la télé dans le chalet, le seul son qui résonne à travers la pièce c'est celui de la flamme qui crépite à l'intérieur de la cheminé pour nous donner de la chaleur.

— Tu fais la tête ?

Je prends une grande inspiration, ce qui fait gonfler ma cage thoracique.

— Non, j'étais en train de me dire que te tuer maintenant c'était une bonne idée.

— Avec ton bras ? Va si essaie, je t'en prie.

Oh putain je vais me la faire celle-là.

Elle expulse un léger rire, elle est encore plus folle que ce je ne pensais.

J'espère qu'elle se rétablira vite, le cadavre du chasseur va vite empesté et qu'elle ne compte pas sur moi pour le déplacer.

Malia - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant