Pas méchant, Juste blessé

61- Enfance

Je continue de pleurer aux paroles de Draco. Il ne semblait pas comprendre. Il minimalise encore sa blessure. Je ne suis plus vraiment en colère, je suis plutôt triste. Je l'aime tellement et le voir s'oublier me brise le cœur. Mon cœur me fait mal, tellement mal. Pourquoi est-il incapable de se prioriser quelques fois ?

- Pourquoi n'es-tu pas capable de te prioriser ? Tu ne sembles pas comprendre. Tu minimalises encore ta blessure.
Dis-je avec difficulté. Je pleurais tellement que cela me prit plusieurs minutes pour dire cela.

Draco s'approcha doucement vers moi. Il me serra dans ces bras. Cette fois-ci, je ne le repoussai pas.

- D'accord. Je suis sincèrement désolé, Rosemarie. Je suis désolé, c'est juste une habitude. J'ai grandi avec cette idéologie.

Lentement, je me calmai. J'écoutais doucement sa respiration et cela m'aida à me calmer. Je cessa peu à peu de pleurer. J'essuyai mes larmes avec mon chandail. Et je regardai Draco dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Demandai-je en reprenant lentement mon souffle.

Draco enleva une mèche de mes cheveux qui obstruait mon visage. Il plongea son regard dans le mien.

- Ce que je veux, mon ange, c'est que je n'ai jamais été élevé, ayant l'impression d'être important. Quand j'étais jeune, ce n'était pas si pire, car je ne m'en rendais pas vraiment compte. En arrivant à Poudlard, cela m'a sauté aux yeux. C'était tellement évidant. Mon père m'avait toujours manipulé pour que je fasse ce qu'il veut sans que cela me plaise réellement. J'ai vite compris que j'acceptais de faire ça pour avoir sa fierté. Et il y a encore quelques jours, j'y accordais encore de l'importance.

Je regarde Draco sans rien dire. Je savais qu'il n'avait pas fini son récit, mais qu'il voulait quand même voir ma réaction avant de continuer. Mon cœur me fait encore plus mal en entendant cela. Pourquoi avions nous des familles comme cela ?
Je le regarde en essayant de ne pas montrer comment cela m'affecte. Je voulais qu'il continue son récit. J'avais besoin de savoir, même si cela faisait mal. Je me devais de comprendre pourquoi il réagit ainsi et s'accorde aussi peu d'importance. Par contre, je savais que si je lui montrais comment cela m'affecte, il ne me le dirait pas.

Draco me regarda. Il avait les yeux plissés et il me fixait. Je savais à présent qu'il n'était vraiment pas sûr de ma réaction sur le sujet.

- Draco s'il te plaît, continue. J'ai besoin de savoir. S'il vous plaît.
Dise je très faiblement et avec un air préoccupé.

Draco me frotta doucement la joue avec son pouce en plongea son regard dans le mien.
- Rosemarie, je ne pense pas que c'est une bonne idée. Tu sembles un peu ébranlé. Je ne veux pas te faire souffrir. Je pense qu'il est mieux que je m'arrête.
Me dit il.
- Draco s'il te plaît, j'ai besoin de savoir. Je vais être honnête avec toi. Oui, ça me brise le cœur en mille miettes de t'entendre me dire cela, mais j'ai besoin de l'entendre. J'ai besoin de savoir. Je t'en prie, continue. Je veux comprendre. Tu es là pour moi et je veux faire la même chose pour toi. S'il te plaît !
Dise en ayant une larme qui glissa le long de mon visage.

- D'accord, mais si c'est trop pour toi, dis le moi. Promet le moi que tu vas me le dire si c'est trop pour toi. Me répondit Draco avec un air concerné.

— Promis. Je te le promets que je vais te le dire si cela arrive.

Il approuva de la tête avant de continuer son récit.

- Donc, il a mon père, mais il a aussi ma mère qui me faisait sentir comme cela. En réalité, ce n'était pas par volonté qu'elle faisait ça, mais par obligation. Ma mère est différente de mon père. Elle est plus attentionnée et attentive que mon père. C'est une femme très douce. Elle est très gentille et elle m'aime beaucoup, mais on lui a demandé d'arrêter de m'accorder autant d'importance. Elle ne voulait pas, mais elle y a été obligée en fin de compte.

- Mais par qui ? Qui l'a forcé à agir ainsi ? Je veux dire que ce n'est certes pas un ordre de mon père. L'éducation d'enfants est loin d'être sa priorité. Qui peut l'obliger à agir ainsi ?
Demandais-je.

– C'est ma tante qui l'a obligé à agir ainsi avec moi. Ma tante est un peu folle et partage beaucoup plus les mêmes principes que mon père que ma mère. Elle pensait elle aussi qu'elle devait arrêter d'agir ainsi. Selon, ma tante, cela me rendait faible et vulnérable. Ma mère avait peur que si elle ne le faisait pas, ce serait sa sœur qui s'occuperait de me faire sentir sans importance. Donc ma mère a fait comme Bellatrix lui a conseillé.

- PARDON !? As-tu dit Bellatrix comme Bellatrix Lestrange ?
Demandai-je complément sous le choc.

- Oui, Bellatrix Lestrange. C'est ma tante. Pourquoi ? Tu as vraiment l'air choquée.
Me dit Draco, complètement perturbé par ma réaction.

- C'est parce que je suis choquée. Je connais ta tante. Je te l'accorde, elle est folle, mais ce n'est pas le sujet. Bref, je la connais, elle s'occupait de moi et de mon frère quelques fois. Je la trouve « spéciale », mais je l'apprécie quand même. Elle s'occupait de nous alors que personne d'autre ne le faisait. Mattheo et moi lui avions joué des tours plusieurs fois et elle n'a pas aimé ça quand mon père la chicana à cause d'un de nos tours. Mais bref, je ne savais pas que c'était ta tante. En fait, je ne sais rien d'elle parce que, bizarrement, je ne suis pas capable de lire dans ces pensées. C'est la deuxième personne avec qui cela m'est arrivé.
Dise d'une traite, ayant vraiment choqué par la nouvelle.

Draco rigola légèrement en m'entendant parler aussi vite et dire autant d'informations.

- Calme toi, mon amour.

- Désolé. Je suis désolée, c'est juste que je suis choquée. Je ne m'attendais pas à apprendre qu'elle était ta tante. Encore moins, qu'elle t'ait fait vivre cela. Je sais qu'elle est spéciale par ses façons de faire, mais jamais j'aurais pu penser qu'elle irait aussi loin, surtout avec un membre de sa famille. Elle a toujours été gentille à ses façons avec nous. Même après qu'elle s'était fait chicaner par notre père, elle nous avait seulement menacé de nous jeter un sort. Rien d'inhabituel pour elle. Jamais, j'aurais pu penser cela d'elle. Je suis tellement désolé pour toi, Draco.
Dis je en le serrant dans mes bras.

Je le serrai de nombreuses secondes dans mes bras. Je lui donnai un petit bisou dans le cou. Après quelque temps, Draco se défit de mon accolade. Je pris ses deux mains dans les miennes et le tirai vers moi. Je mis mon front sur le sien. Nous étions face à face. Nos regards plongent l'un dans l'autre. Je passai doucement mes bras autour de son cou.

— Je vais toujours être là pour toi, Dray.
Murmurai-je.

Draco souria à mes propos.

– Je serais là également.
Ajouta-t-il.

Un sourire en coin apparut sur son visage.

- J'aime ce nouveau surnom.
Me dit-il avant de foncer sur mes lèvres.