Say my name

Chapitre 5

Bianca déteste l'Oregon à la seconde où elle sort de l'aéroport. Ce n'est qu'un réseau d'autoroutes au milieu de nulle part, mais ce n'était pas le pire car elle ne restait pas à Portland, loin de là. Elle regarda le paysage changer lentement pour se couvrir principalement de sapins. C'était déprimant. Entre deux villes, il n'y avait rien, enfin si, probablement des ours et des loups... des bûcherons aussi. Quand son référent quitta l'autoroute, elle fit plus attention au paysage, s'attendant à voir la ville où elle allait habiter pendant un moment.

« Il y en a pour encore une heure, environ. » Son référent avait dû lire dans ses pensées ou lui-même devait se demander quand est-ce qu'il allait enfin arriver.

Quand elle commença à voir quelques maisons au milieu de la forêt, elle sut ce qu'il allait dire et se refusait à l'entendre.

« Hedgesburg. »

Elle crut à une blague, n'ayant compté que cinq maisons avant de voir deux stations services puis une banque. Le 7-Eleven confirma ses craintes, collé contre un dollar-store, Bianca sut qu'elle était bel et bien au purgatoire.

Se redressant sur son siège quand son chauffeur tourna à droite en voyant le panneau indiquant la direction du centre-ville, Bianca reprit espoir avant de vite déchanter en voyant la taille de l'hôtel de ville. Il était à peine plus grand qu'une baraque de chantier. Son chauffeur continuait de tourner avant de pointer un bâtiment.

« L'école.

- Les gens ne mangent pas ici ?

- Il y a un grill un peu plus loin, sinon il y a une pizzeria sur l'autoroute.

- Il n'y a qu'un restaurant ?

- Il fonctionne bien. »

Bianca se retient de lui faire remarquer qu'il y avait peut-être une raison pour qu'il fonctionne, si c'est le seul restaurant de la ville.

S'aventurant dans une rue, son chauffeur ralentit avant de se garer devant un bâtiment en longueur aux murs blancs.

« Voilà, c'est chez vous. »

Bianca regarde le bâtiment, se demandant où est la blague.

« Qu'est-ce que c'est ?

- Une maison mobile.

- Ça bouge ?

- Non, enfin oui, mais non. Venez, entrez, c'est plus grand à l'intérieur. » Bianca le suit, un sentiment de déception l'envahissant. Son appartement lui manquait cruellement d'un seul coup. Elle voyait bien qu'il avait envie de lui faire plaisir en lui tendant des clés. Ouvrant la porte, elle fut agréablement surprise, elle devait le reconnaître. C'était moins pire qu'elle ne le pensait et c'était très partiellement meublé.

« Le matelas a été livré ce matin, il est neuf. »

Le reste du mobilier lui ne l'était pas.

Elle fit le tour de chaque pièce, jusqu'à ouvrir la dernière porte, summum du luxe, elle avait un garage fermé. Sa maison devait être une des plus côtés du quartier. Elle regarda la voiture puis son référent.

« C'est...

- une occasion, elle date un peu, mais a complètement été révisée.

- Je ne crois pas que j'étais née quand ce modèle est sorti », se moqua Bianca.

« Probablement pas.

- On n'en voit plus sur les routes depuis un moment.

- Comme ça vous ne chercherez pas votre voiture, vous êtes la seule à posséder une Chevrolet Lumina de 90.