Chapitre 13

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Bianca jubilait, elle allait foutre la merde chez les fédéraux. Elle ne savait pas jusqu'à quel niveau son dossier montait, mais elle en entendrait parler rapidement.

« Je lui ai donné un bref aperçu des conditions de mon entente et la façon dont les fédéraux cherchent à me baiser depuis. À votre prochaine visite, apportez de la vaseline, je n'en ai plus.

- Vous n'avez pas le droit, votre entente est confidentielle, vous le savez, vous avez signé un accord devant un juge.

- Justement, les médias seront intéressés de savoir si ce juge savait que vous brimiez mes droits et mon entente.

- De quoi parlez-vous ? »

Bianca énumère tout ce qui ne va pas depuis son arrivée à Hedgesburg, en commençant par les mille dollars, la voiture volontairement choisie pour sa durée de vie limitée, le mobilier inexistant, et le travail trouvé ne lui permettant même pas de s'acheter de quoi manger. En se levant, elle avance vers la caméra, fixant la lentille.

« La vaseline, c'est pour toi, sac à merde ! » Pointant son majeur, Bianca retourne à table pour boire une gorgée.

« J'aurai ta peau, salopard. Rien que pour la voiture, j'aurai ta peau. Transmets le message. Virez-moi les caméras et micros d'ici deux jours, sinon j'arrache les murs et j'organiserai une interview télévisée dans la maison en montrant le tout aux médias.

- Vous avez signé une entente !

- Une entente que vous n'avez pas respectée. Il me semble que j'ai encore de nombreuses informations à vous communiquer. Il est temps de corriger le tir et de revoir votre côté de l'entente. Sinon, je pourrais décider de cesser de collaborer voire même me rétracter en disant que j'ai témoigné sous la contrainte et lu un texte rédigé par les fédéraux. J'estime que l'investissement n'en vaut vraiment pas la peine pour le moment. Il est temps de passer à la caisse. J'espère que vous vous êtes bien rincé l'œil en me regardant sous ma douche ou dans ma chambre. N'oubliez pas que vous avez exactement quarante-huit heures pour virer vos merdes, à compter de maintenant ! »

D'un coup sec du manche du couteau, Bianca l'abat plusieurs fois sur le téléphone, l'écrasant tout en fixant la caméra. Se levant, elle va dans sa chambre et en ressort avec une hache, la posant contre la table, bien en évidence. Le message est passé, il ne reste plus qu'à voir qui sera le messager. S'ils ne sont pas trop stupides, ils enverront Joanna, de peur qu'un nouveau contact soit mal perçu.

Bianca aimait ces moments où son esprit était occupé sur plusieurs fronts. Elle venait d'avancer plusieurs pions, elle n'attendait plus que ses adversaires en fassent autant.

En se préparant à manger, elle ne se préoccupait plus des caméras et des micros. Installée dans son fauteuil, elle mangeait tout en dévorant un livre que lui avait prêté Diane. Sa soirée se déroulait comme tant d'autres, en solitaire. Depuis son arrestation, elle n'avait eu aucune relation sexuelle, et étrangement, elle le vivait plutôt bien.

C'est avec un sourire aux lèvres qu'elle arriva à l'école le lendemain matin. Les vacances scolaires approchaient, et une fine couche de neige recouvrait la ville, transformant complètement le paysage urbain.

« Bonjour ! » salua-t-elle en entrant dans la salle des professeurs. « Que nous réserve cette merveilleuse journée ? »

« Vous êtes de bonne humeur aujourd'hui, » sourit la directrice.

« Cette neige me donne envie de boire un bon chocolat chaud devant une comédie romantique.

- Avec un fond de rhum, pourquoi pas, » plaisanta la directrice.

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