Chapitre 4

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Bianca lit une fois de plus le document avant de signer. En posant le stylo sur la table, elle venait de prendre une décision radicale qui allait changer sa vie à jamais.

« Un Marshall spécialisé dans la protection de témoins va vous expliquer ce qui va se passer désormais. Nous avons rendez-vous avec un juge dans une heure, soyez convaincante sinon l'entente est annulée », déclara le directeur adjoint en ouvrant la porte pour laisser entrer quelqu'un. Bianca observa l'homme qui fit son apparition. Il avait l'air d'un professeur de sciences dans une école primaire. Le nouveau venu lui sourit avant de lever un poing dans sa direction, deux doigts tendus.

« Bang, vous êtes morte. Nous allons chez un collègue qui va vous remaquiller, puis nous prendrons quelques photographies pour confirmer la thèse de votre mort. Sans papier d'identité, vous avez été relocalisée à la morgue sous le nom de Jane Doe avant d'être identifiée grâce à la surveillance du FBI sur le clan. Vous avez été incinérée, ainsi, pas de risque d'exhumation de corps. Ensuite, vous passerez chez le coiffeur pour votre relooking. Je vais vous fournir votre nouvelle identité et vous apprendrez par cœur vos antécédents. Bianca De Angelis de Chicago n'existe plus. »

- Comment est-ce que je vais m'appeler ?

- Vous le saurez plus tard, vous avez d'abord un juge à voir. En route !

- C'est vous mon référent ?

- Non, c'est un autre agent.

- Qui est-ce ?

- Vous connaissez des US Marshalls ?

- Non.

- Alors qu'est-ce que ça peut vous foutre de savoir qui c'est !

- Je ne vous apprécie pas beaucoup, vous. Je préfère vous prévenir.

- Si je devais me préoccuper de tout ce que les criminels que j'aide pensent de moi... allez, debout, tendez les bras.

- Vous me mettez des menottes ?

- C'est le protocole dans le cas de transport de prisonnier.

- Connard.

- Bras en avant », sourit le Marshall en lui passant les menottes en serrant.

« Si tu penses m'impressionner, petit Marshall, tu te trompes. »

Conduite directement jusqu'au parking, elle monte en voiture, regardant sa ville, qu'elle ne verra plus.

« Ça ressemble à quoi l'Oregon ?

- Il y a des forêts.

- Je m'en fout de ça, ça ressemble à Chicago ?

- Pas du tout.

- C'est merdique comme plan. C'est l'idée de qui ?

- La mienne.

- Qu'est-ce que je vous ai fait ? »

L'homme ne répond pas, se contentant de sourire.

Bianca ne s'excuse pas pour sa vie et sa façon de se comporter ; elle a été élevée dans un milieu que personne ne peut comprendre. La vulgarité et l'agressivité, déjà naturellement présentes dans ses gênes, n'en ont été qu'exacerbées. Le juge a de nombreuses questions, tout comme le directeur adjoint du FBI, mais Bianca est motivée et une fois lancée, rien ne peut plus l'arrêter. Elle parle de tout ce qu'elle a vu et entendu, puis de tout ce qu'elle a fait. Elle sait où sont enterrés les cadavres ; son père était méticuleux et notait tout. Il devait remettre de nombreuses informations au FBI, et Bianca apporte des classeurs entiers. Quand elle a terminé, curieusement, elle se sent bien, comme après une séance chouchoutage au spa pour se faire épiler ou après que Mickey se soit mis à genoux devant elle pour se faire pardonner.

Say my nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant