Say my name

Chapitre 56

« Vous n'avez pas le droit de me filmer à mon insu, » bougonne Suzanna alors qu'elle vient de se voir sur une des vidéos. Assise dans le bureau, Suzanna n'arrive pas à se maîtriser, elle est encore en colère et n'arrive pas à évacuer. Elle ne s'était jamais mise en colère et là, elle avait simplement explosé. Elle cale ses mains entre ses jambes tant elle tremble de rage.

« Tes amies s'inquiètent pour toi, c'est normal.

- Il y avait urgence et il n'y avait personne pour m'emmener alors je me suis énervée. Il a touché à une de mes filles !

- Tes filles ? » demande Biance en haussant un sourcil.

« Il a touché à une fille que j'ai personnellement engagée !

- Et la voiture ?

- J'ai mon permis de conduire.

- Ne t'aventure pas sur ce terrain, Suzanna. »

Elle tourne ta tête, fixant Bianca d'un regard vide.

« Pardon, Britney. Mais tu aurais pu avoir un accident.

- Je conduis très bien.

- Tu as failli renverser Caitlyn.

- J'étais en colère et je ne l'ai pas vu. Je n'ai conduis que deux fois !

- Et je te félicite d'avoir pu aller jusqu'au magasin.

- Je conduis très bien. Je suis capable de me débrouiller, je ne suis plus la pute fragile que vous avez ramassée dans la rue, je suis... forte.

- C'est vrai.

- Je veux le magasin.

- En plus de l'impex ?

- Je suis capable de gérer les deux, et les filles, de prendre mes cours de conduite aussi. Je peux le faire.

- Je n'en doute pas un instant, ma chérie. Et Laura ? » demande Anja.

« Quoi Laura ?

- Où vas-tu trouver du temps pour Laura ?

- Elle comprendra, elle sait que je travaille beaucoup.

- Oliver garde le magasin. »

La réponse n'appelle aucune contestation. Bianca a décidé.

« C'est moi qui recrute le remplaçant du porc !

- Accordé.

- Bien.

- On parle de cette colère, maintenant ?

- Il a agressé une de mes filles, je ne pardonne pas ! » conclut Suzanna en se levant. « Tu aurais réagi comme moi si on avait agressé une de tes filles, Nell par exemple ou moi ou Anja. Et pourquoi vous êtes venues au magasin d'abord, vous ne me faîtes pas confiance ?

- Ce n'est pas une question de confiance, nous avons entièrement confiance en toi, tu es forte, tu l'as dit et tu viens de le prouver au gros porc. Nous nous inquiétons pour toi parce que nous t'aimons, » sourit Anja.

« Ton raisonnement se tient. Je peux garder le corbillard quand j'aurais le droit de conduire ? Je l'aime bien, » sourit-elle alors qu'enfin elle sent la tension baisser.

« Accordé. »

Bianca dépose Suzanna au centre commercial avant de l'enlacer longuement.

« Je suis si fière de toi. Tu t'es avancé sans peur, tu t'es comportée comme...

- Une louve, comme tu m'as appris.

- Comme moi. Tu me ressembles bien plus que tu ne peux l'imaginer, ma chérie.