Chapitre 51

27 3 0
                                        

Suzanna se réveille, affamée et surtout désorientée. Regardant l'heure, elle s'aperçoit qu'elle a manqué le repas et qu'il fait nuit. Elle ne se souvient pas de s'être couchée et encore moins de s'être déshabillée. Mettant ses grosses chaussettes, elle prend sa carte et descend, traversant le hall jusqu'à la cuisine, allumant toute les lumières avant d'ouvrir le réfrigérateur, regardant le contenu, ouvrant les différents plats laissés à son attention. Elle met de l'eau à chauffer et plonge des saucisses dans l'eau tout en bâillant.

Un grand verre de coca-cola devant elle, installée sur un tabouret au comptoir, elle mange son hot-dog et des chips en chantonnant.

« Salut, » la salue une voix en entrant dans la cuisine.

« Je t'ai réveillée ? Pardon Bianca. »

Suzanna n'avait pas vu que Bianca était assise dans la salon, dans le noir, attend l'inévitable moment où Suzanna serait venue chercher à manger.

« Tu en as un pour moi ? »

Suzanna pousse son assiette et le sac de chips, souriant alors qu'elle mord dans son hot-dog.

« Tu as raison, ça fait du bien.

- J'ai manqué le souper.

- Tu as eu une grosse journée, mais Lainey et Elena sont contentes de leur visite.

- On s'est bien amusées, je leur ai tout montré. Désolée si je t'ai inquiétée je crois que j'ai fait comme Britney, j'ai disjoncté.

- Mais regarde comme tu es belle, qui aurait pu deviner qu'il se cachait une jolie fleur sous cette Suzanna.

- C'est vrai. Elena m'a maquillé les yeux, j'aime bien.

- Je reconnais son trait. Comment tu te sens ?

- Libérée. Comme si... Comme si une femme que je ne connais pas tuerait quelqu'un devant moi pour m'emmener au loin et m'offrir une nouvelle vie, tu vois. C'est difficile à expliquer, il y a tout un contexte.

- Je vois très bien. Moi, je mangerai bien un petit dessert sucré, tu veux un verre de lait ?

- Oh oui, » sourit Suzanna en ouvrant le placard d'Anja pour en sortir des pains au chocolat. « Ils sont bons, j'aime ça. Je peux te demander quelque chose ?

- Bien sûr.

- Tu veux bien m'apprendre à être... moins moi. Plus comme Elena et Lainey. Pour le travail je dois être sérieuse, Elena est tellement plus adulte que moi et pourtant elle n'a qu'un an de plus.

- Mais vous n'avez pas eu la même vie. Tu dois combattre ta nervosité et tes peurs différemment, là tu la laisses exploser en étant exubérante et c'est très bien, c'est le moyen que tu as trouvé pour te protéger et te faire une place dans le monde, tu dois simplement trouver une autre méthode.

- Toi, tu fais comment ?

- Moi ? Je fonce dans le tas. Ce n'est pas à moi d'avoir peur, c'est aux autres. Si tu entres dans une pièce en ayant peur, les autres le sentent et c'est foutu, tu auras encore plus peur. Quand tu entres dans une pièce, tu dois être...

- Comme un loup.

- C'est ça.

- Alors je serais un loup. Je vais me coucher. Je veux que tu saches qu'un jour, je ne sais pas quand, dans un mois, un an, dix ans, je ne sais pas, mais un jour ne sois pas choquée si je t'appelle maman. Je n'ai pas prononcé ce mot depuis très longtemps, mais un jour il sortira, parce que ce sera le sentiment que j'aurai à ton égard, à votre égard.

- J'ai hâte à ce jour. Je sais que je suis bien moins... disponible qu'Anja, mais je suis toujours là pour toi et, un jour, tu pourras dire que tu t'appelles Britney De Angelis.

Say my nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant