Chapitre 34

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« Regarde le gars au coin de la rue, celui avec la casquette portée sur la gauche. »

Bianca observe l'homme avec attention alors qu'une voiture s'arrête au niveau d'une des prostituées.

« Il va changer sa casquette de côté. Regarde à droite, la fille avec la jupe jaune.

- Qu'est-ce qu'elle fout ? Elle prend une photo de la plaque ?

- Plaque, marque, modèle, couleur. À mon avis, ils doivent avoir un flic sur la paye qui leur fournit des infos et ils font chanter les clients qui embarquent des filles, » explique Alessia.

« Business en double, pas mal. Créatif, » commente Bianca.

« Leur véhicule, c'est le van de livraison noir, là-bas, à gauche. Il y a deux hommes à bord. Ils ont une douzaine de filles. Asiatiques pour celles que j'ai vues.

- On nolise un minibus pour toutes les récupérer, on fume les mecs. Je te dirais où foutre les corps, j'ai repéré un petit coin discret. Il faudrait suivre la camionnette pour voir où ils crèchent et faire le ménage, que l'on récupère le maximum de choses.

- Les gars arrivent demain, on s'y colle. Tiens, au fait, j'ai le gizmo que tu m'as demandé.

- Merci. Rentrons, j'ai de la route mais je serai de retour vendredi soir. »

Passant par l'hôtel, Bianca entre dans la chambre, déposant un baiser sur la tête d'Anja qui dort profondément, avant de laisser un mot sur sa table de chevet, ouvrant la porte discrètement pour repartir.

« Déjà ? » l'arrête une voix ensommeillée.

« Oui, je dois dormir et je commence tôt à l'école demain matin. Je reviens vendredi soir. Fin juin c'est la fin de l'école, ensuite je viens ici et je reste avec toi.

- À vendredi. Faire attention sur la route.

- Promis. Dors, ma chérie. »

Passant par le garage, Bianca place son piège sur la porte puis celui sur la porte d'entrée. Elle fait le tour de la maison avec son détecteur à la recherche du moindre appareil électronique émettant des ondes comme une caméra ou un micro, mais ne trouve rien. Rapidement, elle se couche pour dormir quelques heures. Elle espère être présente quand les abrutis entrerons chez elle, juste pour voir leur tête. Se prendre un mélange d'alcool à fondue et de gel combustible sur la tête risque de piquer un peu les yeux et surtout de les rendre inflammables.

C'est en étant déçue qu'elle part au travail.

Ils l'attendent devant chez elle quand elle rentre en fin de journée. Rien qu'en voyant leurs visages, elle sait.

« Tiens, les bisounours. Qu'est-ce que vous voulez ? Woah ! Vous avez quelque chose aux yeux ? C'est de la conjonctivite ? » l'interroge Bianca, sarcastique, en observant les yeux encore rougis de Flynn.

« Vous n'avez pas le droit de piéger la maison ! » l'invective Flynn.

« Je ne comprends pas. Les magasins vendent toutes sortes de systèmes de sécurité, c'est illégal ? Même ajouter un deuxième verrou ? Vous devriez ouvrir un enquête à l'échelle nationale, il doit y avoir plus de deux cent cinquante millions de criminels.

- Nous nous sommes fait asperger d'alcool », répond Lopez, ses yeux encore irrités.

« J'ai des allumettes à la maison », rétorque Bianca.

« Vous êtes complètement cinglée !

- Vous avez encore forcé ma porte ? Vous avez un mandat ? »

Bisounours Flynn regarde bisounours Lopez qui sort un papier plié de sa poche, le tendant à Bianca qui essaye de le déplier, mais le papier est trempé et illisible.

Say my nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant