« Madame Roberts. »
Il est exactement seize heures quand son téléphone sonne, la voix de son interlocuteur la ramenant des mois en arrière.
« Excusez-moi d'avoir été impérative, Monsieur le juge, je n'avais que ce moyen pour pouvoir vous parler.
- Je vous écoute.
- Vous m'avez demandé de changer, ce que j'ai fait. J'enseigne le français et les mathématiques à des enfants de première année, je me suis intégrée dans la ville, je me suis fait des amies.
- J'entends bien, Madame Roberts, mais que voulez-vous exactement ?
- Je me suis absentée quelques jours pendant le congé du spring break et me suis mariée, avec une femme, ce n'est pas parfait j'en conviens, mais je respecte la parole que je vous ai donnée en changeant de vie, je vous avais promis que je serais une femme honnête.
- Mes félicitations, mais je ne comprends toujours pas où est-ce que j'interviens.
- Mon référent chez les US Marshalls avait truffé la maison qui m'a été attribué de caméras et de micros et m'espionnait. Il s'est écoulé de nombreuses semaines avant que j'en découvre une par accident dans la salle de bain.
- Pardon ? C'est une plaisanterie ?
- Je crains que non. J'ai contacté l'agent du FBI qui avait ma garde avant notre rencontre à Chicago, le système de vidéosurveillance a été retiré, l'homme arrêté, j'ai été dédommagé car outre le fait de m'espionner dans mon intimité il m'a volé, mais c'est un détail. Dans un souci de protéger mon intimité j'ai installé un système de sécurité dans la maison. Durant mon absence pour aller me marier, deux agents du FBI, mes nouveaux référents, se sont introduits dans mon domicile et, pendant que l'un d'entre eux fouillait la maison, l'autre installait des caméras, dont une dans ma chambre. J'ai fait des captures des vidéos. Ils avaient déjà précédemment fouillé la maison de fond en comble en arrivant à l'improviste, fouillant également ma voiture alors que je dînais au restaurant. Je voudrais savoir si cette façon de procéder est légale au vu de notre entente ? Si oui, est-il normal de placer des caméras dans ma salle de bain et ma chambre à coucher ? Sinon, quels sont mes recours légaux ? Dans une tentative d'intimidation, j'ai menacé de porter l'affaire devant les médias, mais je ne veux pas m'exposer et ruiner la vie que je suis en train de construire. Je ne veux pas que ma femme soit mêlée à cette affaire. Bianca De Angelis est morte mais quelqu'un semble vouloir la garder en vie et la regarder se déshabiller. »
Bianca, souffle, elle s'est exprimée sans élever la voix, a été claire, a peu menti, omettant simplement sa relation avec Joanna.
« Vous ont-ils montré un mandat de perquisition quand ils sont entrés chez vous ?
- C'est mon erreur, je les ai laissés entrer sans leur demander.
- Je peux en tout cas vous assurer que toute forme d'écoute, que ce soit vidéo ou audio, doit être approuvée par un juge.
- Donc un juge a donné son approbation à ce que l'on me filme dans mon intimité sous ma douche ou dans mon lit.
- Oui, selon le dossier qui lui aura été transmis afin d'obtenir cette autorisation.
- Je vois. Je me vois donc contrainte de prendre des mesures de mon côté. Merci pour votre patience Monsieur le juge. Nous avions une entente vous et moi, j'ai respecté ma parole, j'aime ma femme, mes élèves, mais quelqu'un semble déterminé à détruire cette vie et à ce que Bianca De Angelis réapparaisse. Cela ne sera pas sans conséquence, je trouverais le responsable.
- Qui cela peut-il être à votre avis ?
- Quelqu'un qui veut une information que je suis seule à posséder.
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Say my name
Mystery / ThrillerÀ Chicago, Bianca De Angelis, petite amie de Mickey, le fils de Giovanni Serrano, du clan du même nom, se retrouve piégée par les fédéraux qui lui offrent un marché, en échange de son témoignage contre la famille, on lui offre une nouvelle identité...