Chapitre 11

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Je me réveille sur le sol dur d'une autre cage, bien plus petite que celle dans laquelle j'étais. Je m'assois et remarque que nous sommes trois. Les deux autres n'en ont rien à faire de moi et ça me rassure. Ils sont chacun dans leur coin. Même s'ils sont habillés de la même manière que les autres détenus, ceux avec lesquels je suis sont bien plus musclés et moins maigres. L'un d'entre eux, remarquant que je le fixe, se tourne vers moi. Il me sourit et s'approche. Il me demande en anglais comment je vais, je lui réponds que ça va, juste un léger mal de tête.

Il me tend une assiette de nourriture. Le fruit bleu écœurant et la petite tranche de pain ont laissé la place à une sorte de grosse part de tarte garnie. Je lui demande si c'est sa part, il me répond que c'est la mienne mais que lui et un certain John l'ont laissé pour moi. Je le remercie mille fois. Je donne une bouchée dedans. Ce n'est pas excellent mais c'est toujours mieux que les repas d'avant.

Ces gens-là ont l'air d'être bien plus calmes que les autres détenus. J'espère que ce n'est pas puisque les épreuves sont plus rudes. En me déplaçant dans la cage et en m'approchant des barreaux, je remarque trois autres groupes de détenus, tous enfermés séparément. Parmi eux, je reconnais le vieillard de la dernière fois, il n'était donc pas mort. Je suis soulagé mais je me demande ce qu'on va vivre ici. Une porte au bout du couloir s'ouvre et un garde y apparait sur le seuil. En appuyant sur un bouton, il ouvre toutes les portes des cages. Mes deux colocataires se lèvent, John sort et le deuxième reste près de moi et me dit, toujours en anglais :

-Je m'appelle Blaze, suis-moi et fais comme moi.

J'obéis donc et sort de la cage. Je passe devant le garde qui me fixe intensément. Il me donne un petit coup dans le dos pour me dire d'avancer plus vite. On arrive dans une énorme pièce vite. Le plafond doit s'élever à près de dix mètres et tous les murs sont entièrement gris et vierges. Je remarque Le Chef, assit sur une estrade. Devant lui, tous les détenus qui sont dans la même pièce que moi attendent qu'il prenne la parole. Evidemment, Lucas et les autres sont encore dans la grande cage et même si Blaze me guide un peu je me retrouve donc seul, pour la première fois. Lorsque tout le monde est en place, il commence un discours dans un anglais parfait, à sa gauche, un texte en français s'affiche et à sa droite, en espagnol :

Bonjour à tous, comme annoncé la semaine dernière, se tient dans deux semaines le marché aux humains. Vous êtes ici car vous allez potentiellement y être conviés. C'est une occasion pour vous d'aller chez un maître riche pour y être en sécurité. Nous ne pouvons vous garantir une vie meilleure mais ce marché a lieu deux fois dans l'année alors si vous voulez partir vaut mieux vous bouger le cul. Sur ce, je vous souhaite un bon entraînement et je vous conseille d'être pris.

Il fait de grands gestes pour affirmer ses propos et une fois son discours fini, il fait claquer son fouet contre le sol. Maintenant que je le vois en plein jour, je remarque qu'il a une apparence inhumaine. Une balafre lui traverse le visage, des cicatrices sont visibles sur sa main et une de ses jambes à l'air d'être métallique. Je me tourne tellement cette vue me dégoûte.

Les gardes nous dirigent ensuite comme si on était un troupeau. Le premier qui s'écarte du rang s'en prend une et il a vite fait d'y revenir. On débouche dans une pièce plus petite. L'un des gardes nous y attend et affiche sur un grand tableau une image de quelqu'un en train de faire des pompes. Un cadre du Chef se trouve à côté du tableau et des sortes d'offrandes se trouvent en-dessous.

Lorsque le garde sonne un gong, tous les détenus se mettent à faire des pompes sans s'arrêter. Au bout de ma cinquantième, je décide de faire une pause. Grave erreur... Le garde me remarque de suite et me crie dessus en se rapprochant d'un pas rapide. Je m'y remets donc et celui-ci pose son pied sur mon dos pour me compliquer la tâche. Lorsque je n'en peux plus, il me fouette violemment et me fait signe de continuer. Les autres ont ralenti la cadence mais ont les bras qui tremblent. Le son du gong retentit. Tous s'arrêtent et reprennent leur souffle. Je fais de même et, même pas une minute après, c'est au tour des abdominaux de souffrir.

Le lenseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant