Chapitre 17

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Je reste muet devant cette révélation que je ne peux pas croire. Une personne comme Milo ne peut pas être le 6ème meilleur combattant de tout un pays... il me fixe, un petit sourire en travers de la lèvre puis il repart sur le chemin comme si de rien n'était. Je ne sais pas quoi ressentir, de la fierté d'être son apprenti ou de la peur de côtoyer une personne si dangereuse ? Après tout, depuis que je l'ai rencontré il est Top 6 donc ça doit toujours être la même personne... je le rejoins d'une démarche rapide. Je ne parle pas et lui non plus, il doit sûrement savoir qu'il n'a pas une carrure qui laisse penser une si grande puissance. Et pourtant... je le revois me mettre rapidement en sécurité en même temps de terrasser ce monstre. Je décide de rompre le silence :

-Alors tu travailles au CDL ?

Il sourit.

-Ce n'est pas le CDL, me répond-il, tu étais mon apprenti donc je t'ai amené aux bureaux de La Parma et ils se sont rapidement occupés de toi.

-Mais si tu as un bureau là-bas, tu aurais pu nous éviter tous ces processus de sécurité...

-Non, des pouvoirs de métamorphose existent...répond-il. Si j'avais voulu, on aurait pu tabasser les gardes et passer par-dessus les barrières mais bon...

-Oui... et donc tu te bas bien ?

-Il paraît... répond Milo. Bon allez on se dépêche s'il te plaît la nuit tombe et j'ai faim.

Je le suis et mais lorsqu'il se met à courir je n'arrive pas à suivre. Il faut savoir qu'ici, la nuit arrive extrêmement rapidement, je ne sais d'ailleurs pas pourquoi. Je ralentis la cadence et Milo revient en courant avant de me prendre sur son dos et de me déposer en moins de dix minutes dans le canapé. Cependant, je me relève et pars m'enfermer dans ce qui lui sert de salle de bain afin de me laver. J'allume l'eau chaude, prends ma serviette, les tubes de shampooing, mes affaires pour après et attrape la poignée qui ouvre la douche. Soudain, je remarque mes habits qui se dirigent dans la même direction que celle prise par ma main. Je ne bouge plus, surpris mais aussi un peu apeuré. Je lève la main, pour vérifier que ce mouvement venait bien de moi. Les habits s'élèvent. Je me prends ma serviette et me l'enroule autour de la taille avec l'autre main, pour éviter de faire bouger ce que j'avais l'air de contrôler. J'ouvre la porte et appelle Milo :

-Ehhhhhhh !!!! Milo !!! Viens voir ça !!!!

Il arrive, paniqué mais remarque rapidement derrière moi mes vêtements qui suivent le mouvement de ma main. Il sourit.

-J'hallucine.... Les cachets de La Parma sont vraiment plus puissants qu'avant... ils déclenchent le lense moins d'une heure après...

-Qu'est-ce que ça veut dire ? Je contrôle des habits ?

-Je n'en sais rien ! rigole-Milo, tu peux peut-être contrôler seulement un type de vêtement précis tout comme tous les objets ! Normalement, ça va se calmer d'ici 5 minutes, nous connaissons ton lense, c'est déjà bien. Attends que ça s'arrête et va te doucher puis te coucher, tu auras besoin de force car on commencera l'entraînement de maîtrise du lense dès demain !

Une fois l'effet du lense totalement fini et la douche passée, je pars dans ma petite chambre et me penche à la fenêtre. Les deux soleils sont complètement couchés mais certaines fleurs dans les arbres sont lumineuses, de couleurs différentes, si bien que je peux distinguer quelques arbres à la perfection comme en plein jour.

Des créatures nocturnes poussent quelques fois des cris, et une autre y répond un peu plus loin. Un chant mélodieux résonne dans la forêt, se mêlant quelques fois à d'autres. La température extérieure est idéale. Il fait doux et une petite bise vient caresser mes bras pendants à la fenêtre.

Je ferme les yeux, à ce moment-là, tout est parfait. Je les réouvre et fixe la forêt. Un énorme oiseau frôle la cime des arbres, son bec jaune brille dans le noir. Derrière lui, une silhouette beaucoup plus imposante le pourchasse. Le premier a beau être très grand, son poursuivant l'est encore plus. Milo m'a déjà parlé de ces « géants ». Il m'a expliqué qu'ils ne sortent que la nuit et sont vraiment impressionnants, pendant la journée, ils planent à une altitude tellement importante que l'on peut les croire tout petits.

Ceux-là ne peuvent pas se poursuivre dans la forêt à cause de leur envergure (qui doit approcher les 10 mètres pour le plus gros) donc la bataille a lieu juste au-dessus de la canopée, c'est-à-dire à mon niveau. Le premier oiseau effectue un virage et pousse un cri strident qui résonne tout autour de moi. J'entends Milo qui se précipite sur la terrasse.

-Sohan ! crie-t-il, viens voir !

Je sors et lui explique que je les avais aperçus depuis ma fenêtre.

-Le plus petit, c'est un karo, commence Milo, on le reconnait grâce à son bec jaune brillant. Le deuxième c'est un honore ystouche, lui, il est différenciable des autres notamment par son plumage brun, comme son nom l'indique ! C'est impressionnant ! L'honore ystouche est très rare ! 

Remarquant mon incompréhension totale, il rigole.

- « Ystouche » signifie « brun » dans notre langue. Ne compte pas sur moi pour te l'apprendre d'ailleurs, ça viendra avec le temps !

Je remarque qu'au fur et à mesure de notre dialogue, le « karo » a distancé son poursuivant avant de complètement disparaitre dans les nuages.

-Ce karo vivra une nuit de plus ! sourit Milo, je termine ma journée avec ce beau moment, je vais me coucher je suis épuisé !

Depuis que je suis arrivé ici, je ne me suis toujours pas habitué à la spontanéité de Milo. Il parle vite, change d'activité d'un seul coup et, même si c'est loin de me déranger, ça me surprend beaucoup. Je me dirige moi aussi dans ma chambre et m'effondre sur mon matelas. Je n'ai même pas le temps de fermer ma fenêtre que je commence déjà à partir dans le monde du sommeil.

Le lenseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant