Chapitre 40

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J'étais ébahis. Maitre nous avait guidé dans une petite hutte aux murs arrondis.

Le sol était souple, confortables, couvert de coussins. Il n'y avait pas de lit, ce n'était pas nécessaire. Je nous imaginais parfaitement alanguis dans un coin de la pièce.

Le nid était composé d'une pièce simple. Les parois se rejoignaient en une sphère transparente qui nous permettait de voir le ciel et les deux lunes qui éclairaient ce monde. Je n'osai imaginer le spectacle qui allait s'offrir à nous ce soir.

En pensant au programme qui nous attendait, je doutais que notre démon nous laisse observer le ciel bien longtemps, pensai-je amusé, mais je me promis que j'y jetterais tout de même un coup d'œil.

Je tournai sur moi-même pour ne rien manquer du lieu somptueux qu'avait confectionné notre démon. Les murs étaient finement tressés avec des brindilles. Le travail du bois avait dû être complexe.

Ça s'apparentait à ce qu'aurait pu faire un oiseau mais avait l'air bien plus solide et bien moins aléatoire. Ça avait dû lui prendre un temps infini.

-Maitre, c'est magnifique, murmurai-je.

Je me tournai vers eux. Egio avait l'air tout aussi subjugué que moi.

Il lâcha la main de notre démon qui se tenait toujours dans l'entrée et marcha vers une petite ouverture, là où les brindilles semblaient naturellement s'écarter pour laisser la place au paysage.

Il se figea, bouche bée. Je pris place à ses côtés pour voir ce qui semblait avoir retenu son attention et ne fus pas déçu.

Mes yeux s'écarquillèrent. Je comprenais la réaction d'Egio. Le paysage qui s'offrait à nous étaient fabuleux.

Ce côté du territoire des démons était semblable à celui que nous venions de traverser avec la horde. Le sol était couvert d'herbes généreuses. Au loin s'étendaient des montagnes rocheuses saillis de pics.

Le territoire de Léandre prenait place au creux de la vallée. Cela devait surement éloigner les prédateurs. Tous ceux qui souhaiteraient s'attaquer à ce village se rompraient surement le cou en tombant d'un des pics abruptes avant même d'avoir tenté de descendre la paroi rocheuse.

Toujours devant la porte, Léandre semblait attendre impatiemment nos réactions. Sa bouche était pincée, comme s'il retenait ses mots pour nous laisser appréhender notre nouvelle maison. Il avait l'air calme mais j'apercevais la tempête qui faisait rage dans ses yeux. Il avait peur que tout ceci ne nous plaise pas. C'était un peu comme une première déclaration d'amour, cela serait le témoin des premiers jours de notre lien. C'était un lieu important et il l'avait confectionné pour nous.

Finalement il craqua.

-Vous l'aimez ?

-Je l'adore, s'écria Egio.

Il franchit la distance qui le séparait de notre maitre et se jeta dans ses bras.

Léandre l'accueilli en riant, ses bras entouraient ses hanches et il le serra en retour.

-Je veux vivre ici toute ma vie.

-C'est bien ce qui est prévu mon doux, chuchota le démon.

Ils s'avancèrent et notre maitre nous fit asseoir sur le sol. Je pus donc constater que le confort qu'il dégageait n'était pas qu'une illusion, c'était véritablement le cas. Il me tardait déjà de paresser entre ces coussins.

Je me reposai contre l'épaule de notre démon, me rapprochant d'Egio.

-J'aime le fait que ce soit un lit géant, s'exclama ce dernier.

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