Saikens

Chapitre 18

Egio et moi étions allongés sur l'édredon, le corps offert aux mains agiles du démon.

-Je vais commencer par Egio, puis je m'occuperai d'Adriel, annonça-t-il.

Aussitôt, j'expirai l'air que j'avais malgré moi retenu dans mes poumons. Je ne comprenais pas la raison de ce stresse mais mes muscles étaient tendus, et j'étais heureux de ne pas passer en premier.

Ce n'était que maitre. C'était ce que je m'évertuais à me répéter mais cela ne changeait rien. J'étais mal à l'aise à l'idée de passer une journée sans lui, je ne voulais pas affronter cette épreuve ailleurs qu'à ses côtés et une partie de moi était en colère, frustrée de ne pouvoir l'accompagner partout où il se rendait.

-Mon doux, tu viens le câliner ?

Comprenant que ces mots m'étaient adressés, je me redressai et m'approchai d'Egio, l'attirant à moi. Il blottit sa tête dans le creux de mon épaule, posant ses lèvres sur la peau tendre de mon cou et mes mains trouvèrent d'elle-même le chemin de ses épaules. Je commençai à pétrir ses muscles en une vaine tentative de réconfort puisqu'il était parfaitement à l'aise.

Ce contraste m'étonnait toujours. J'étais celui censé le protéger. Il était le plus jeune, le plus craintif.

Et pourtant, depuis notre arrivée ici, je lui découvrais une capacité d'adaptation que je n'avais jamais soupçonné.

Peut-être que justement, il avait l'habitude de faire confiance et de remettre sa vie entre les mains des autres. Le monde du démon ne le changeait pas trop.

Au contraire, j'avais enfoui mes peurs et mes insécurités, m'occupant exclusivement de celles du brun. A présent, celles-ci avaient toute la liberté de s'exprimer.

-Tu es prêt ?

La voix du maitre était douce. Egio était allongé sur mon torse, les jambes écartées autour de ma taille, et je préférais ne pas penser à la vision qu'il offrait au démon, ainsi, avec ce pantalon fendu.

Rien que de l'imaginer, mon sexe se dressait entre mes jambes et je gigotais en tentant de trouver une position où mon membre n'importunait pas mon compagnon. Il devait être focalisé sur lui et seulement sur lui.

Léandre se pencha au-dessus de nous et attrapa le petit plug innocemment posé à côté de nous.

-Tu préfères que je t'explique comment ça va se dérouler, mon doux ?

-Non, murmura Egio, je vous fais confiance. Les explications ne serviraient à rien, elles ne feraient que m'effrayer.

Alors, il accéda à sa requête et il agit.

Il caressa distraitement la cuisse d'Egio tout en badigeonnant d'une main le membre en bois.

Quand ce fut fait, il stoppa ses caresses et s'agenouilla au pied du lit. Ainsi, son visage était tout proche de l'antre du brun et cette pensée me fit rougir furieusement.

-Je vais commencer.

Je le vis diriger ses doigts entre les jambes d'Egio et soudain, celui-ci se tendit avant de gémir faiblement.

-Comment tu te sens ?

-C'est particulier. Un peu étrange. On ne m'avait jamais touché là.

-Il y a beaucoup de choses que l'on ne vous avait jamais fait avant que vous ne me rencontriez, sourit maitre d'un air amusé. Et je suis ravie de combler vos lacunes.

Incapable de voir ce qu'il se passait, je décidai de participer afin de ne pas rester simple spectateur. J'avais moi aussi envie d'aider Egio à traverser cette première épreuve dans notre vie de saiken.

Lentement, je commençai à onduler créant une douce friction avec le membre de l'humain en jetant un coup d'œil interrogateur au démon. Je voulais agir mais je ne voulais pas gêner mon maitre.

Celui-ci me fit un sourire carnassier, l'air plus qu'heureux de cette initiative. et posa une main ferme sur la hanche du brun, l'empêchant de trop bouger tout en me laissant un espace convenable pour continuer à lui donner du plaisir.

Egio ne comprit pas immédiatement que mon acte était intentionnel et quand ce fut le cas, il se redressa légèrement m'observant les yeux ébahis, comme perplexe.

-Tu n'aimes pas ? m'inquiétais-je devant son silence.

Ses yeux s'assombrirent et il geignit en se replaçant contre mon torse.

-C'est trop bon. Il y a trop de sensations, je veux que tu continues.

-Je ne comptais pas m'arrêter, lui susurrais-je.

Mon assurance m'étonnait. C'était tout nouveau ce comportement envers lui, je sentais que notre relation évoluait. Elle changeait, se transformait en quelque chose de plus profond, de plus passionné, et cela me plaisait.
Et à la manière qu'il avait de me regarder, je réalisai qu'il appréciait aussi.

Il se mit doucement à haleter contre moi, la main fourrageant dans mes mèches blondes, et cela m'émeut apparement autant que maître qui nous couvait du regard.
Il avait les yeux luisants d'un désir difficilement contenu tandis que ses doigts s'agitaient de plus en plus entre les chairs d'Egio lui arrachant maints gémissements.
Cela faisait deux fois que je l'entendais prononcer ces bruits obscènes, et cela faisait toujours se tordre mes entrailles. Je voulais les entendre encore et encore.

Je continuai mes mouvements contre son sexe, essayant de lui provoquer le plus de plaisir possible pour accompagner les gestes du démon et il semblait perdu dans le dédale de ses émotions.

-C'est...Je viens, je viens maitre, cria le brun en accentuant sa poigne sur mes cheveux.

-Adriel stop.

La voix ferme de maitre résonna dans la pièce et nous nous figeâmes tous les deux, Egio laissant s'échapper une plainte.

-Je sais mon doux saiken, mais je préfère profiter de cette fougue pour que ton corps accepte sans soucis le premier plug.

Je le vis tendre la main vers celui-ci et doucement, il le guida entre les jambes d'Egio. Je ne pus observer le moment où il le lui enfonça mais je n'eus pas besoin que l'on me prévienne pour savoir que c'était fait. Les muscles de mon compagnon se bandèrent contre moi et il expira profondément.

-C'est amusant.

-Amusant ? Dans ce cas, j'adorerais m'amuser avec vous tous les jours mes tendres humains, ria le démon.

Il laissa Egio reprendre sa respiration et se dirigea vers le deuxième membre, lui infligeant le même traitement qu'au premier.
Le brun commença doucement à se mouvoir contre moi, frustré d'avoir été privé de sa jouissance et il fut brusquement stoppé par une main noire.

-Vous pourrez continuer après. D'abord, je lui place le plug.

Son ton était doux mais implacable et Egio se laissa rouler sur le côté sans protester, feulant en sentant l'objet bouger au fond de lui.

Il se cala contre mon flanc et caressa doucement mon visage, m'apaisant.

Je ne ressentais rien d'autre qu'un profond bien être. Et je soupçonnais le démon d'avoir commencé par Egio pour cette raison.
Il savait que m'occuper de lui endiguerait ma peur.
Il me connaissait plus que je ne l'imaginais, comprenant mes doutes avant même que je ne ressente le besoin de les lui confier et je commençais doucement à comprendre ce que représentait le lien qui nous unissait.

Comme précédemment, il s'agenouilla entre mes cuisses, me laissa m'installer sur le ventre et me couvrit de caresses.

A mes côtés, Egio embrassa ma nuque, couvrant mes épaules de baisers, avec une possessivité qui m'était inconnue, et lentement, je fis mon premier pas dans le monde des saikens.