Chapitre 27

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Bonjour bonjour !
Je sais j'ai mis du temps à revenir mais j'ai eu l'arrivée d'une merveilleuse petite gastrite qui a illuminé ma vie (que j'ai donc passé allongée à comater comme une larve).
Bon je devais normalement publier hier. Mais il y a eu les résultats du crous. J'ai donc passé la soirée à chercher des logements dans la panique parce qu'ils ne veulent pas de moi T^T (trouver un appart  en étant à 16.000 km de distance c'est une aventure).
Maintenant je pense que le rythme de publication va être d'un chapitre par semaine et j'espère que celui-ci vous plaira !

Nous traversâmes les couloirs avec une euphorie grandissante. Egio reprenait lentement des couleurs pour redevenir le jeune homme candide et souriant que l'on connaissait, réjouissant le démon qui l'observait d'un œil amusé.

Le brun trottinait devant nous avec entrain et sa joie camoufla la noirceur qui semblait suinter le long des murs du couloir.

Apres avoir descendu un nombre effarant d'escaliers, c'est essoufflé que je franchis le portillon qui nous séparait du jardin, laissant l'herbe me chatouiller les orteils.

Le vent venait caresser mes joues, je laissai mon regard dériver autour de moi et ne pus que m'émerveiller devant la sérénité qu'inspirait l'intérieur des remparts.

-C'est un avant-gout de ce que vous découvrirez dans mon monde, déclara le démon d'une voix profonde.

Egio s'était figé devant moi, les yeux écarquillés face à cet environnement si diffèrent de tout ce qu'il avait déjà connu et j'eus un sourire satisfait devant son air ahuri. J'avais toujours voulu le faire voyager, le laisser parcourir le monde.
Mon vœu le plus cher était de préserver ce magnifique sourire qui étirait ses joues et mon orgueil n'était en rien ébranlée d'avoir besoin de Léandre pour y parvenir.

D'ailleurs celui-ci s'avança, s'empara délicatement de nos poignets avant de nous guider à travers les hautes herbes nous laissant le temps d'apercevoir ça et là de petites alcôves créées par la végétation luxuriante.

-Dans mon monde, tout est mis en œuvre pour que les saikens puissent s'épanouir aux côtés de leur maitre et beaucoup de jardins de ce style fleurissent dans les villes. Ils sont aménagés de façon à ce que chacun puisse s'y sentir bien et disposer de l'intimité dont il a besoin.

Mon attention fut attirée par des gémissements à peine retenu  et j'eus la surprise de découvrir deux corps se tordre passionnément entre des buissons touffus.

Mon air ahuri eut le mérite d'arracher un ricanement au démon qui nous éloigna des deux amants le regard furetant à la recherche d'un lieu où nous pourrions nous reposer et je souris de plaisir en nous imaginant enlacé à attendre patiemment que les derniers rayons du soleil ne nous caressent.

Lorsque les styres au service d'Esilie s'approchèrent, le ciel commençait à rosir. Nous étions paresseusement étendus contre le corps imposant de notre démon dont les mains se perdaient le long de nos corps offerts et je les vis avec ravissement déposer au sol de quoi nous sustenter.

Léandre guida entre mes lèvres un de ces mets inconnus et je me redressai légèrement pour observer Egio embrasser chaudement l'épaule du plus vieux.
Une brise effleura mon visage, m'arrachant un frisson, et le bras de Léandre se resserra vivement contre moi.

Nul mot n'était prononcé, je savais qu'aucun n'aurait pu exprimer avec exactitude tout ce qui s'emmêlait dans nos cœurs. Les regards  brulants parsemés de tendres baisers suffisaient.

Sentant l'instant propice aux confessions, je décidai de me lancer. Aussitôt, mes entrailles se tordirent douloureusement et le stresse m'assaillit. Je le savais injustifié, après tout Egio ne m'avait jamais jugé et maître semblait nous aimer d'un amour inconditionnel, néanmoins je n'avais jamais eu à assumer publiquement un désir, un fantasme.

La langue taquine de mon maitre me sortit de ma torpeur et je lui adressai un regard interrogateur.

-Quel est la raison de ton trouble mon doux ? Je te sens tremblant d'appréhension.

Sa réplique attira l'attention d'Egio qui chevaucha la cuisse du démon pour se glisser le long de mon corps, son nez frôlant le mien.

Ses yeux m'inspectèrent d'un air inquiet et il sembla sonder mon âme à la recherche de ce qui pouvait me bouleverser. Sa main se posa brusquement sur ma nuque, la caressant du bout des doigts, et ce simple contact me mit en confiance. Mes doutes s'envolèrent en une fraction de seconde.

-J'ai observé le saiken de kallum, j'aime beaucoup les bijoux qui décorent ses tétons. Je voudrais pouvoir en porter moi aussi.

Mon regard oscilla entre les deux hommes, observant leurs yeux ronds avec un brin d'amusement.

Maitre fut le premier à sortir de sa torpeur.

-Les tétons de dextra sont percés, cela lui permet de les agrémenter de fantaisies en tous genres.

Son ton se faisait prudent, comme s'il n'osait pas prendre conscience de ce que je souhaitais véritablement. Alors je décidai de briser ses hésitations.

-Je le sais. J'aimerai subir la même chose maitre.

Il eut une vive inspiration, comme surpris, et je pus apercevoir un désir sauvage assombrir ses prunelles alors que le brun m'examinait éberlué.

La gorge du démon émit un grognement appréciateur. L'idée avait l'air de l'enchanter bien plus que je ne le pensais.

Un bref instant, j'imaginai Egio affublé de ces bijoux et l'image terriblement érotique qui en découla répondît à mes interrogations. Je comprenais sans nul doute ce qui pouvait charmer le démon.

Les mains du plus jeune effleurèrent mon torse.

-Cela va être douloureux, non ?

Il se tourna vers le démon qui lui jeta une œillade emplit de tendresse.

-La pose est légèrement désagréable mais cela cicatrise vite. Adriel sera rapidement remit sur pied.

Il nous attira un peu plus à lui tandis qu'Egio reprenait d'une petite voix :

-Cela ne te fait pas peur ?

Un rire m'échappa et j'ébouriffai rapidement ses cheveux avant qu'il n'ait le temps de protester.

-Je le désir vraiment, avouai-je, l'excitation surpasse la crainte. J'avais peur que l'idée ne vous plaise pas.

Léandre ricanna.

-Je serais bien dans l'incapacité de te refuser quoi que ce soit. De plus, t'imaginer paresseusement allongé sur les draps, les tétons décoré de petites perles, me met dans tous mes états.

Le sang me monta aux joues et je baissai les yeux de gêné alors que leurs rires résonnaient autour de nous.

La nuit était tombée. Sa noirceur fut la seule spectatrice des baisers volés pimentés de mots à moitié chuchotés et je m'assoupis tard, alors que le démon me déposait au milieu des couvertures en me murmurant à quel point nous lui étions précieux.

Saikens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant