Chapitre 17

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Je me réveillai, groggy, emmêlé aux deux hommes de ma vie. La nuit avait été longue, ponctuée d'orgasmes et de douceur et j'avais dormi d'un sommeil profond dénué de rêves.

J'ouvris mes yeux gonflés et me tournai légèrement pour apercevoir mes deux compagnons. J'étais enroulé autour du drap, blotti contre le dos de maitre qui se contorsionnait pour m'entourer de son bras tout en faisant face à Egio.

Sa main était lâche, simplement posée sur mon torse et je la caressai du bout des doigts, observant sa couleur fascinante. La couleur porcelaine de son corps se dégradait peu à peu en noir profond au niveau de ses avant-bras et je n'arrivais pas à trouver cela autre chose que magnifique. Les autres démons étaient différents, maitre était le seul à avoir cette particularité.

J'avais aussi, entre crise de larmes et colère noire, eut le temps d'observer leurs cornes qui étaient toutes différentes. Je me demandai si cela venait du fait qu'ils n'appartenaient pas à la même espèce ou si c'était simplement une différence d'individu tout comme Egio était brun alors que j'étais blond.

La main se mit doucement à bouger et je levais les yeux pour tomber dans les deux orbes sombres du démon. Il me fit un sourire carnassier dont il avait le secret et se pencha pour poser un chaste baiser sur mes lèvres, veillant à ne pas réveiller Egio.

-J'ai une question, maitre. Ou plusieurs, murmurais-je en me collant à son flanc.

Il eut un doux sourire et me poussa à poursuivre.

-Il y a différentes races au sein des démons ?

-Il y en a trois. Je fais partie des démons lambdas en quelque sorte. Nous n'avons pas de rôle prédéfini. Nous sommes dirigés par les démons de l'ombre, ceux qui créer les styres. Ce sont les seuls à avoir le pouvoir de tuer un démon. Puis il y a le groupe d'Amory que vous avez vu hier. C'est un aslyn.

-Un de ceux à qui appartenait ce château ?

-Exactement.

-Alors il a torturé des gens ?

Le maitre rit devant mon air effaré.

-Il en faut bien ! Mais je te rassure ils ne se limitent pas à ça. Comme je vous l'ai dit, ils font également office de teneurs de foule, un peu comme vos gardes royaux. 

Un silence apaisant accueilli ses paroles et je posai ma tête dans l'optique de me rendormir.

-Amori avait de belles cornes, elles brillaient, lançais-je cependant les yeux fermés.

Un grognement guttural me fit sursauter et je me redressai pour fixer mon maitre, penaud.

-Que se passe-t-il ?

-Elles ne sont pas aussi belles que les miennes, s'écria-t-il avec un air mi jaloux, mi agacé.

Aussitôt, je ricanai et posai mes mains sur ses joues pour l'attirer à moi.

Nos lèvres se rencontrèrent avec force et il prit sans attendre le contrôle, m'offrant un contact empreint de dominance et de désir. Nous nous séparâmes difficilement le souffle erratique et j'essuyai d'un geste vif mes lippes luisantes.

-Tu disais ? me questionna le démon, le regard teinté d'amusement.

-Vos cornes sont très bien maitre, bien plus belles que celles d'Amori, pouffais-je.

Je me perdis dans son regard, observant ses prunelles satisfaites. Je me sentais comme dans les contes que nous narrait Madame Lyse, un peu comme un amoureux transi.

Ce moment de tendresse fut brutalement interrompu par une exclamation étouffée d'Egio qui n'avait apparemment rien manqué de la scène alors que nous le pensions endormit.

-J'exige un bisou moi aussi.

-Tu exiges ? susurra le démon en se tournant vers lui, haussant un sourcil.

Le brun lui fit savoir son approbation en lui tendant ses lèvres, Léandre s'en empara derechef sans une once d'hésitation et je rêvais que tous les réveils se passent ainsi.

L'eau plus chaude que ce à quoi je m'attendais me fit pousser un cri et après quelques secondes, je me posai contre le rebord, laissant mon regard vagabonder dans la pièce.
Maître essuyait Egio qui semblait ravi d'être ainsi le centre de son attention et cette vision me fit sourire.

Ce dernier fila rapidement vers la chambre à coucher en quête de ses vêtements d'hier et le démon s'approcha. Il me fit subir le même traitement que mon frère, faisant mousser le savon au creux de ses paumes avant de les laisser filer le long de mes membres.

-Je vais devoir m'absenter aujourd'hui, tout comme je le ferais les jours suivants. Je siège au conseil de ma horde où je m'occupe principalement de la gestion des ressources et j'ai été absent bien assez longtemps.

-Mais votre horde n'est pas ici, comment faites-vous pour communiquer ?

Ses mains me massaient délicatement les épaules et je laissai tomber ma tête contre son bras, appréciant les attentions dont il me gratifiait.

-Avec des miroirs de grenat.

Je lui lançai un regard intrigué.

-Sur nos terres, le grenat n'est présent à forte dose qu'à un seul endroit, dans les grottes qui bordent la demeure des démons de l'ombre. Ces pierres sont saturées de l'énergie qu'ils dégagent ce qui leur confère différentes propriétés. Chaque minéral est relié aux autres. Nous formons des miroirs à partir des mêmes pierres qui restent magnétiquement reliés et qui nous permettent de communiquer à distance.

Je fus désemparé devant cette explication surnaturelleet cela fit rire le démon.

-Un jour je vous montrerais tout ça.

Il me fit sortir de l'eau et m'enveloppa dans une serviette molletonnée.

-Mais vous allez partir longtemps ? m'inquiétais-je en le laissant me sécher convenablement.

-Je reviendrai en début d'après-midi.

Je relevais brusquement la tête vers lui.

-Vous allez vous absenter aussi longtemps ? m'exclamais-je.

Il eut un sourire contrit auquel je ne fis pas trop attention, trop occupé à surveiller chacun de ses mouvements alors qu'il se baissait, essuyant minutieusement mes jambes.

Je n'étais pas à l'aise avec sa soudaine proximité, son front se posant presque sur mon aine. Mes joues étaient cramoisies mais j'essayais de ne pas l'en informer, je ne connaissais que trop son caractère joueur. Il était capable de me faire des attouchements dans le simple but de me voir me tordre de malaise.

-Je t'assure que le temps va passer vite, mon doux saiken. Je vais vous poser les premiers plugs, et vous vous prélasserez toutes la journée en le laissant prendre place au sein de vos tendres chairs.

-Mais...Et si ça devient douloureux ? Vous ne serez pas là.

Il leva vers moi un regard déterminé.

-Si vous souffrez, je peux t'assurer que je le sentirais jusqu'aux tréfonds de mon âme.

Puis il se releva, posant un rapide baiser sur mon membre qui tressauta à ce contact, et sorti de la salle de bain. Ma respiration repris après s'être brutalement coupée et je ne pus que constater son air narquois, parfaitement au courant de la gêne qu'il m'avait occasionné. Apparemment, je n'étais pas très doué pour cacher quoi que ce soit à mon maitre.

Saikens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant